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FredericBezies

source: FredericBezies

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Solus 1.0 : l’attente en valait-elle la peine ?

dimanche 27 décembre 2015 à 15:09

La dernière fois que j’ai consacré un article à la Solus, c’était à l’époque de sa version béta 2, en mai 2015. Je concluais l’article ainsi :

Cette béta est, vous l’aurez compris, pour moi une très bonne surprise qui change de la énième dérivée de la fille la plus connue de la Debian GNU/Linux.

Oui, je parlais des étroniciels à la feu Micro-R OS par exemple. J’aurais bien fait un article lors de la sortie de la 1.0rc1 datée du 29 octobre, mais j’avais préféré à l’époque attendre la version finale.

Deux mois sont donc passés. Une réécriture complète du Budgie Desktop plus tard, où en est la distribution ? Dixit les notes de publications, outre la réécriture du Budgie Desktop, on a droit à Mozilla Firefox 43.0.2, Mozilla Thunderbird 38.5.0, VLC 2.2.1 entre autres choses. Il y a aussi un fork de feu Gummiboot du nom de Goofiboot pour les machines avec un circuit UEFI. Il y a aussi quelques angles en cours de polissage comme le support des pilotes propriétaires AMD (qui a dit normal ?), le support de HPLIP en cours ou quelques petites modifications à apporter à l’outil de gestion des logiciels.

Quoiqu’il en soit, j’ai voulu donner sa chance à la Solus 1.0 pour voir ce qu’elle avait dans le ventre. Surtout pour une distribution qui n’est pas une énième dérivée d’Ubuntu qui empeste le purin jusqu’au moindre fichier de configuration.

J’ai utilisé mon ami Transmission pour récupérer en toute sécurité l’image ISO via bittorrent, puis j’ai demandé à mon autre ami VirtualBox de me donner un coup de main.

Déjà, la présentation générale a changé. C’est une présentation à la MacOS, mais sans le Dock. Ça fait du bien 😀

L’installateur copie la distribution sans passer par la case ajout d’utilisateur. Il demande un partitionnement simplifié : une partition / et une de swap. Du moins, avec une machine avec un circuit Bios. J’ai fait des captures d’écran des principales étapes qui n’ont pas besoin de descriptions poussées.

Nom de l’ordinateur en réseau et installation du chargeur de démarrage.

Résumé de l’installation à effectuer.

Il faut compter une dizaine de minutes pour que l’installation soit terminée.

Après le redémarrage, l’assistant de configuration de Gnome accueille l’utilisateur. On peut alors avoir accès au clavier dans la bonne langue. Ce qui aide franchement.

Une fois la post-installation terminée, j’ai lancé SimpleScreenRecorder pour montrer la Solus 1.0 en action.

Pour une version 1.0, je suis assez agréablement surpris. Surtout pour une distribution écrite depuis la feuille blanche. Cependant, il reste certains défauts : comme le franglais omniprésent par endroit.

Par chance, c’est de l’anglais qui n’est pas trop technique, mais cela gènera les personnes qui ne sont pas à l’aise avec la langue de William Shakespeare. Dommage aussi que Cups ait quelques ratés au démarrage et semble être partiellement indisponible pour la 1.0 :(

J’ai rapporté le bug concernant le problème de démarrage de cups sur l’outil de suivi de Solus.

Autant j’ai apprécier la présence des outils en français ou encore des répertoires utilisateurs directement traduit, autant l’absence des traductions dans Mozilla Firefox et Mozilla Thunderbird m’a fait tiqué.

Évidemment, on est loin des étroniciels qui profitent du travail fait en amont par les traducteurs. L’ensemble est fluide, même dans une machine virtuelle. Le panneau latéral qui regroupe toutes les options est une excellente idée. Autre point que j’apprécie, c’est la non-utilisation de l’émétique thème d’icones Numix. Ce que ça fait du bien :)

Certaines personnes pourraient dire que je suis un trop gentil avec cette distribution, surtout avec les angles à arrondir comme l’absence d’un support complet de HPLIP ou du mythique Steam. Qu’avec d’autres distributions, j’aurais sorti le bazooka. Une nouvelle fois, le fait que ce soit une distribution écrite d’une feuille blanche me permet d’être plus sociable.

Je pense que l’équipe menée par Ikey Doherty a fait quelque chose d’indispensable : sortir une version suffisamment stable, même s’il reste quelques angles rugueux.

C’était choisir entre l’atteinte de la perfection qui aurait obligé à repousser indéfiniment la sortie de la version 1.0 ou se dire : « Bon, on a atteint les buts de la version 1.0, on publie et corrigera les bugs les plus génants par la suite. »

Cherchez donc les premières versions finales des grands noms des distributions actuelles, que ce soit RedHat, Debian ou encore Ubuntu. Vous ne manquerez pas de vous étouffer devant leur rugosité.

L’équipe a suivi une démarche purement pragmatique pour conserver quelque chose de primordial : de la crédibilité en prouvant que le projet était bien vivant. Ne pas rester dans les déclarations d’intentions et entretenir une forme sophistiquée de vaporware.

Maintenant, le plus dur reste à faire : continuer à développer la distribution pour la rendre un peu plus utilisable pour les personnes dont la langue maternelle n’est pas l’anglais, et finir d’arrondir les angles encore un peu nombreux pour cette première version finale. Spécialement en ce qui concerne l’UEFI qui est un brin explosé au moment où j’écris cet article.

Mon avis final sur cette première version ?

Une distribution qui a du potentiel et qui ne demande qu’à faire ses preuves. Vu le boulot énorme qu’a été la création d’une distribution depuis la feuille blanche avec un gestionnaire de fenêtres dédié, on peut dire que le pari est en grande partie réussi.