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FredericBezies

source: FredericBezies

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Slackware Linux « 14.2 » presque béta : deux ans d’attente pour « ça » ?

jeudi 26 novembre 2015 à 22:01

Mai 2015. J’écris un article sur la branche « current » de la Slackware Linux, 18 mois après la sortie de la version 14.1. Dans l’article en question, j’avais installé une Slackware Linux 14.1 avec KDE SC mis à jour par la suite. Je concluais l’article ainsi :

Le saut des versions en un an et demi est quand même impressionnant. Les logiciels proposés sont assez frais, et montre que l’une des plus anciennes distributions GNU/Linux encore en vie montre qu’elle sait se défendre.

Maintenant, reste à la question qui tue : à quand la sortie de la nouvelle Slackware Linux stable ?

Il y a une grosse semaine – au moment où je rédige cet article, le 26 novembre 2015 – un des grands noms du monde Slackware, Eric Hameleers, propose une version live de la Slackware Linux « 14.2 » (nom à officialiser) en presque béta.

L’annonce est classique, même si une phrase me fait penser que l’inutile guerre des systèmes d’initialisation continue de polluer la vie de la communauté linuxienne :

[…]Basically eudev contains the udev code as found in the systemd sources, but then stripped from all standards-violating systemd crap and with a sane build system.[…]

Comment traduire cela ?

Fondamentalement eudev contient le code d’udev que l’on trouve dans les sources de systemd, mais dépouillé de tous les merdes de systemd violant les standards et avec un système de construction saine.

Simple remarque en passant : je m’en contrefous comme de ma première couche culotte de savoir si ma distribution GNU/Linux se base sur sysVinit, OpenRC, runit ou encore systemd. Tout ce que je veux, c’est qu’elle fonctionne. Point barre.

Bref, passons sur cette inutile guerre, encore plus inutile que la guerre des éditeurs, à savoir vi(m) contre emacs, et revenons à la Slackware Linux Current. Pour changer un peu, je suis parti d’une Slackware Linux 14.1 avec uniquement Xfce dans une machine VirtualBox. J’ai décidé de virer KDE SC pour l’article en question.

Ensuite, comme pour l’article du mois de mai, après avoir fait prendre en compte les dépots de paquets pour la version current de la Slackware Linux, j’ai fait lancer le trio infernal pour la mise à jour :

slackpkg update
slackpkg install-new
slackpkg upgrade-all

J’ai enlevé – ou essayé d’enlever – tous les paquets en relation avec KDE (lors des étapes slackpkg update et slackpkg upgrade-all), Ruby, php, Apache ou encore les compilateurs pour Ada, Objective-C.

Après près d’une heure de récupération de paquets et leur installation, j’ai pu faire redémarrer la Slackware Linux passée en version current. Il ne m’a plus resté qu’à passer l’ensemble en français (en modifiant le fichier /etc/profile.d/lang.sh) et créer un compte utilisateur.

Sans oublier un petit passage de slackpkg clean-system pour enlever les paquets orphelins.

Dans les grandes nouveautés depuis les six derniers mois, le plus visible c’est le passage au noyau linux LTS 4.1 ou encore l’utilisation d’eudev au lieu de vouloir réinventer la roue dans ce domaine. Mais d’autres points font tirer la grimace. Un plus particulièrement, c’est conserver l’utilisation de lilo pour gérer le démarrage de l’ordinateur.

Ce dernier sera mis à mort techniquement à la fin de l’année 2015. C’est ce qui est prévu pour le moment, son mainteneur actuel voulant l’arrêter pour des raisons de limitations techniques :

NOTE: I will finish development of LILO at December 2015 because of some limitations (e.g. with BTFS, GPT, RAID). If someone want to develop this nice software further, please let me know …

Ce qu’on peut traduire par :

NOTE: Je vais terminer le développement de LILO en décembre 2015 à cause de certaines limitations (par exemple avec BTFS, GPT, RAID). Si quelqu’un veut continuer à développer cette beau logiciel, merci de me prévenir…

C’est vrai que lilo est très simple à configurer, loin de l’usine à gaz qu’est Grub2. Mais mis à part des distributions comme la Slackware Linux (et ses quelques dérivées) ou encore la Crux, je ne connais aucune distribution qui propose lilo par défaut.

Mais revenons à la Slackware Current qui se trouve dans la machine virtuelle que je lui ai alloué. Une fois Xfce configuré comme je l’aime – ou presque – j’ai fait chauffé mon Kazam pour faire une capture vidéo de la Slackware Linux Current, une pré « 14.2 » (?!) en action.

J’ai un sentiment mélé alors que je finis de rédiger cet article avant qu’il ne soit recopié dans l’interface de mon blog wordpress. L’impression que la Slackware est une distribution qui vit sur sa réputation, et qui continue de se croire sur certains plans techniques en 1995.

Sous prétexte d’éviter l’enfer des dépendances et d’être une distribution pour barbus, il n’y a aucune sécurité ou presque sur le retrait de paquets. Les développeurs de la Slackware Linux doivent sûrement se marrer comme des baleines à l’idée d’avoir un jeune utilisateur qui vire accidentellement un paquet crucial comme la glibc de son système.

Nous sommes en 2015, et les contemporaines de la Slackware Linux encore vivantes ont réussi à gérer l’enfer des dépendances qui pourrait arriver. Faut-il que la Slackware Linux fasse sa révolution copernicienne une bonne fois pour toute ? Au lieu de balancer de se balancer des piques entre développeurs, il serait peut-être mieux d’avancer de quelques années.

Cette presque béta de la Slackware Linux me déçoit sur le fait que la plupart des modifications, même si elles sont cruciales laisseront les utilisateurs qui ne sont pas plongés dans les arcanes insonsables des distributions GNU/Linux de marbre.

On me dira que la Slackware, c’est pour les barbus. Soit. Mais rajouter un minimum de filet de sécurité, ça en défriserait beaucoup ? En tout cas, j’avoue que voir l’évolution de la toute première distribution que j’ai jadis installé sur un PC en 1997 me fait mal au coeur.