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FredericBezies

source: FredericBezies

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Règlement de compte à Linux Corral, première partie : De la « Stockholmisation » croissante d’une partie des communautés informatiques.

vendredi 24 avril 2015 à 14:54

Par « Stockholmisation », je veux bien sûr parler du phénomène psychologique connue sous le nom de Syndrome de Stockholm :

Il se définit ainsi :

Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développeraient une sorte d’empathie, voire de sympathie, ou de contagion émotionnelle avec ces derniers selon des mécanismes complexes d’identification et de survie.

Loin de moi l’idée de comparer une communauté informatique et de dire que les utilisateurs sont « otages » (je ne travaille pas pour certains médias bien connus pour détourner le mot usage de son sens étymologique) de la distribution qui fait fonctionner leurs ordinateurs. Non, mais on arrive parfois à un point qui fait presque se poser la question : « Où est passé le sens critique ? »

Dans un article de Cyrille Borne consacré à ma crise de colère et la fermeture temporaire du blog, suite à une saturation que je ne pouvais pas gérer autrement, le blogueur francophone libre au côté duquel je pourrais passer pour un pacifiste déclare :

La différence c’est que Fred s’en prend à une distribution Linux, certains fanboys sont tellement demeurés que toucher à leur distribution c’est comme si on touchait à leur mère. La moralité c’est que les gars se sentent si outrés qu’ils s’en prennent à la personne et pas aux idées au point effectivement d’en devenir insultants.[…] De l’autre côté, que dire d’une distribution qui essaie de réinventer la roue, faire un nouveau client mail qui marche à moitié quand des logiciels comme thunderbird ou claws mail existent, une distribution qui a plus de talent dans sa communication que dans sa prestation, oui on pourrait échanger.[…]

J’ai volontairement sauté le passage sur ma méthode de tests basée sur le pourquoi du comment de l’utilisation de machines virtuelles, j’y reviendrais dans un article plus tard, encore en rédaction au moment où je publie cet article.

C’est vrai, j’ai tendance – tout en prenant des pincettes – à dire ce que je pense de certains projets. Cela m’avait valu pas mal d’inimitié à une époque avec la communauté Ubuntu francophone, même si depuis, cela va beaucoup mieux.

J’ai aussi eu du fil à retordre avec feu PearOS qui était elle aussi un clone de l’interface graphique de MacOS-X. Pour mémoire, je vous renvoie à une interview de David Tavares, quelques mois avant que PearOS ne disparaisse du radar. Avec le recul, on peut se demander si les critiques sur la pertinence de mes tests est si mauvaise au final.

Sans oublier le mini-feuilleton sur Micro-R OS, qui comme je le pensais, s’est terminé en queue de poisson pour cette énième dérivée d’Ubuntu.

Dans un article de son blog naissant, Stroggle a exprimé un point de vue tranché sur la communauté GNU/Linux, je le cite :

[…]Combien de posts et commentaires déchaînés sur systemd ? Je ne rallongerai pas la liste, ça ne doit pas faire assez longtemps que je suis sous GNU/Linux pour connaître tous les débats. Cependant, je vois en ce moment des gens qui se sont beaucoup investis dans cette OS, que ce soit par le développement ou la communauté, qui partent maintenant sous OpenBSD parce qu’ils s’y retrouvent plus. Le message est assez compréhensible : la communauté GNU/Linux commence à devenir mauvaise et divisée.[…]

Pour avoir rédiger des articles sur systemd, je ne peux qu’appuyer la réflexion développée ici. J’avoue que certains jours, j’en ai ma claque de voir l’immaturité et le zèle poussé à l’extrème déchirer la communauté libriste, spécialement linuxienne. Heureusement, il me reste des projets comme la Slackware Linux, 0linux, Debian GNU/Linux, Fedora Linux, Gentoo Linux, Funtoo Linux, NuTyX, Archlinux, Manjaro Linux pour me remonter le moral. Et bien sûr, la Ubuntu (et ses saveurs officielles) et sa fille la plus connue, Linux Mint.

Je m’excuse pour les développeurs de projets consciencieux dérivés des bases listés ci-dessus de les avoir oublié. Mea culpa…

Je ne croyais jamais pouvoir écrire cela, mais parfois, la communauté Apple semble moins fanatisée que certains zélateurs de certaines distributions. Les personnes sont si enfermées qu’elles refusent d’admettre les défauts qu’on peut trouver, et partent directement dans l’invective. D’accord, l’arrivée des Apple Watch a fait remonter le niveau de la communauté fruitée dans ce domaine.

Aucune distribution n’est parfaite. Aucune n’est la solution ultime. J’utilise des distributions GNU/Linux à temps partiel (1997 à 2006) ou à temps plein (depuis 2006) pour avoir vu des projets qui promettaient monts et merveilles avant de disparaître. L’exemple PearOS est le premier qui me vient à l’esprit, car c’est le plus récent dans ce domaine.

Qui se souvient de distributions comme la Nasgaïa qui se voulaient être une distribution 100% libre, respectueuse de la FHS et basée sur la LFS ? Je l’avais même utilisé à une époque, mais le projet s’est essoufflé malgré les qualités de la distribution.

Même si j’ai réagi avec un coup de sang, je sais très bien que ce qui fait le plus mal à une distribution, outre ses propres défauts, ce sont les personnes qui en font une promotion un peu trop appuyée. La différence entre vouloir informer et tomber dans la propagande est celle du papier à cigarette.

C’est ici que s’applique un proverbe typique de l’aveuglement d’une partie très vocale des communautés : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Quand je vois cela, il ne reste plus qu’une chose à faire pour éviter les brûlures au troisième degré et les procès d’intention : ignorer la communauté en question et laisser le temps faire son oeuvre.

Un autre proverbe qui me plait énormément et qui est représentatif de la popularité dans le monde des distributions GNU/Linux est celui-ci : « Il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéïenne ». Les utilisateurs de la feu Mandriva Linux ou encore de projets plus anciens comme Linspire savent de quoi il en retourne.