PROJET AUTOBLOG


FredericBezies

source: FredericBezies

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Quand un blog consacré à l’auto-édition relance la machine à fantasmes…

mercredi 13 novembre 2019 à 09:48

Je suis un auteur auto-édité depuis l’année 2014, mais en gardant à l’esprit que pour une personne élue, il y a 100000 personnes déçues. C’est pas franchement mieux que la rentrée littéraire de septembre où chaque année il y a plusieurs centaines de titres qui sont publiés en un mois. 524 pour septembre 2019…

Passant principalement par Atramenta et en complément par Amazon, j’ai touché énormément d’argent via les canaux en question. En tout et pour tout, depuis 2014, sur Atramenta ?

Et sur Amazon ?

Un calcul rapide m’indique qu’en ayant fait juste le minimum de publicité, à savoir quelques articles de blog, quelques tweets, j’ai touché environ dans les 230€…

Quelle fortune ! Pour tout dire, et parlons d’argent, le plus que j’ai pu toucher dans le monde de l’édition, c’est quand j’ai eu la chance en 2014 de signer un contrat avec Larousse pour un livre sorti pour les fêtes de fin d’année…

Les avances versées sont remboursées par les ventes, ce qui a fait que je n’ai eu des royalties qu’en 2018 ! Il y en a pour 2000€, oui, mais c’est du brut. Il faut sortir 20% de cotisations diverses et variées. Donc, j’avais pu touché en l’espace de quelques mois six fois plus que l’auto-édition m’a rapporté en cinq ans !

Mais pourquoi ce pavé, me direz-vous ? C’est juste pour parler d’un article rapidement écrit – du moins vu son argumentation, c’est à espérer – publié sur un blog dénommé « L’instant auto-édité » qui est hébergé par WordPress via un service de réservation de nom de domaine home.blog. En clair, du gratuit 🙂

Si vous connaissez la loi de Brandolini, vous vous doutez bien que la suite va être saignante… Je ne ferai pas mon grammar nazi, car ce serait mal venu. Tout le monde peut fait des fautes d’inattention.

Pour info, voici comment on résume la dite loi : « La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire. « 

Non. Remettons juste les points sur les « i » et les barres sur les « t ».

Premier passage :

C’est un mode d’édition à part entière ou l’auteur gère son livre de A à Z. De la fabrication à la commercialisation en passant par l’édition, la communication… Sacrée casquette non ?

Je suis d’accord, mais ce qui n’est pas précisé, c’est qu’une étape de la fabrication, c’est la correction. Or, le métier de correcteur de textes, ça existe. C’est au minimum une licence en lettre qui est nécessaire pour exercer cette profession. Source ? L’Onisep, excusez du peu.

Autre point, pour la communication, il ne faut pas oublier que sur Amazon, il y a environ 50000 sorties par trimestre dans la section kindle…

Deuxième passage :

Grâce à ce mode d’édition, l’auteur ne se fait pas “escroquer” sur les droits d’auteur. Par exemple sur Amazon, il touche environ 70 % de ses DA contre 10 % dans l’édition.

Ce qu’oublie de préciser la « Miss » (pour reprendre son pseudonyme), c’est que 70% de royalties, ça n’est applicable qu’à partir du symbolique 2,99€. Je vous renvoie à cet article d’octobre 2016 sur le versement de royalties à chaque vente.

J’ai aussi envoyer la vidéo sur Tux’n’Tube pour avoir une copie par sécurité 🙂

Donc un argument foireux car incomplet.

Troisième passage, qui tient de l’auto-persuasion :

Mais quand on apprend à gérer autant de casquette seul et que parfois, on réalise de meilleure performance qu’un éditeur est ce toujours de l’amateurisme ? N’est ce pas juste un terme des éditeurs pour avouer qu’ils ont peur de l’ampleur que prend l’auto-édition ?

On est typiquement dans la généralisation d’une poignée de réussites pour des dizaines de milliers d’échecs. Pourquoi les maisons d’édition auraient-elles peur d’un phénomène qui leur permet d’avoir un comité de lecture énorme à titre gracieux. Il suffit de laisser les lecteurs et lectrices faire le tri dans le magma de l’auto-édition pour voir ce qui fonctionne… Du moins, si cela est un minimum de qualité 🙂

Maintenant à vous de voir si vous préférez un article qui reste dans les généralités ou un autre qui argumente en apportant des preuves vérifiables de ce qui est avancé.

Sur ce, je vous laisse, j’ai la vraie vie, celle où l’auto-édition est un infâme magma de productions vendues horriblement cher pour un contenu à la typographie ignoble, à la grammaire et l’orthographe indigne d’un enfant de CE2.