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FredericBezies

source: FredericBezies

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Quand donc les créateurs de distributions GNU/Linux vont-ils arrêter de se comporter en adolescents boutonneux et sexuellement immatures ?

samedi 11 janvier 2014 à 10:24

Désolé pour le côté excessif du titre, mais c’est l’expression de ma lassitude par rapport au comportement irresponsable d’une partie des créateurs de distributions.

Un commentaire récent auquel j’ai très gentiment répondu m’a fait comprendre que j’étais un vieux con, qui ne comprenait pas l’importance  primordiale de proposer une nouvelle distribution GNU/Linux qui aurait été produite comme une pollution nocturne après un rêve un peu trop osé.

Je cite le morceau en question, vous pourrez lire en entier le commentaire en suivant le lien :

Avoir la responsabilité du choix est la corrolaire de la liberté. Vive la liberté ! Et vive le choix !

Ainsi, parmi la multitude de raisons qui me pousseraient peut-être un jour à monter ma propre distribution, il y aura par exemple l’ego, parce que je serai fier de montrer à tous que j’ai MA distro, le divertissement, ou encore le besoin d’indépendance… Bref, tout ce qui fait que nous pouvons aujourd’hui profiter du moindre logiciel libre.

C’est ici le noeud, non je ne pensais pas à l’appellation grivoise d’une partie des organes génitaux masculins, du problème.

La responsabilité du choix… C’est beau comme Aragon qui parlait de Staline. Bref…

Mais cette vision paranoïaque pour ne pas dire extrémiste est incompatible avec les ressources du logiciel libre. J’ai de nombreuses fois critiqués cette croyance qu’on peut mieux faire que l’autre.

C’est vrai si on s’appelle Linus Torvalds, Theo de Raadt, Richard Matthew Stallman, Eric S. Raymond, Hans Reiser ou encore Patrick Volkerding. Pour ne citer que les plus célèbres.

Autant dire une minorité des développeurs.

Peut-on parler de choix ou d’apparence de choix. J’y reviendrais dans un deuxième temps. Je sais que je vais être condamné au bûcher pour citer distrowatch, mais ici, je ne l’utiliserais que comme index de distributions. Car il faut le dire, même si cela déplait aux détracteurs de distrowatch, c’est une source fiable en terme d’information généraliste sur la vie et la mort des distributions GNU/Linux.

Dans une vieil article, je parlais de la politique du fork qui « forke comme on va uriner ».

Et à l’époque, je citais le récapitulatif de distrowatch concernant les distributions indexées par leurs soins. J’avais répertorié à l’époque que 54,05% des distributions jadis indexées étaient mortes.

Je vais donc refaire les calculs en me basant sur les statistiques proposées par la gazette du 6 janvier.

Il faudrait aussi éplucher la liste des distributions en attente, mais vérifier 343 liens, c’est long ;)

Donc déjà, on voit la pérénnité des distributions GNU/Linux à terme. C’est pas fameux.

Mais restons que les 296 distributions actuellement vivantes. Voyons la diversité réelle des distributions GNU/Linux vivantes.

Combien sont basées sur Ubuntu (y compris la Ubuntu elle même et donc la Linux Mint) ? 77 distributions sur 296 ? 26,01% du total.

Sur Debian GNU/Linux y compris la Debian GNU/Linux elle-même ? Il faut prendre les trois composantes, à savoir la version stable, la testing et la unstable.

Pour la Debian GNU/Linux stable : 25
Pour la Debian GNU/Linux testing : 15
Pour la Debian GNU/Linux unstable : 5

Soit un total de 45 distributions vivantes : 15,2% du total.

Si on prend la Fedora Linux (et par extension les Red Hat Entreprise Linux) :

26 distributions sur les 296 : 8,78% du total.

En gros la moitié des distributions, c’est soit une dérivée d’ubuntu, soit une de Fedora, soit une de Debian GNU/Linux. Quelle diversité en effet. Quand 4 acteurs sur un marché donné se partagent la moitié du dit marché, ça fait quand même peur, non ?

Pour information, les distributions alternatives, non basées sur des paquets deb ou rpm, parmi les plus grosses sont par ordre alphabétique :

Autant dire que c’est plus un faux choix qu’un choix réel. Au moins sur le plan de la base utilisée.

J’avoue que je commence à avoir des problèmes d’indigestion de voir chaque semaine ou presque arriver une distribution GNU/Linux, encore une fois dérivée d’Ubuntu ou de la Linux Mint, dont le seul mérite est d’avoir changer le navigateur, ou le fond d’écran ou le thème, parfois les trois.

Cela n’a aucun intérêt et n’apporte strictement rien à la démocratisation du logiciel libre. Au contraire, ça le dessert fortement. Je pensais que la leçon de la non-montée en puissance à l’époque du fiasco qu’a été Microsoft Windows Vista pour les distributions GNU/Linux avait été comprise. Mais non !

Tant qu’une partie des créateurs de distributions GNU/Linux ne se responsabiliseront pas, on ne sera pas sorti de l’auberge. Mais cela doit être trop dur à faire comprendre…

Ajout du 16 janvier 2014 : suite aux débordements de certaines personnes les commentaires sont désormais clos.