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FredericBezies

source: FredericBezies

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Mais qu’est-ce qu’on se fait chier actuellement dans le monde du libre actuellement !

lundi 19 octobre 2020 à 10:34

Désolé pour le titre un peu scatologique, mais c’est un constat que je dresse et qui pourrait remonter à plusieurs années, en remontant en gros jusqu’en 2015.

Quelles sont les nouveautés vraiment « marquantes » depuis 5 ans ?

  1. L’arrivée et la montée en puissance de Manjaro Linux
  2. L’arrivée et la montée en puissance de Proton pour les jeux
  3. L’arrivée et le chemin de croix des paquets universels pour se faire une place au Soleil
  4. L’abandon de l’environnement Unity par Canonical courant 2016 ou 2017
  5. L’arrivée du système de fichiers BTRFS sur Fedora

Vous l’avez compris, je me suis placé du côté utilisateur, celui qui est le plus simple à voir en terme de changements. J’ai dû oublier quelques faits marquants, mais ce sont les faits qui m’ont le plus marqué. Il suffit de voir le remplissage de Distrowatch entre deux gazettes hebdomadaires. Il y a encore 5 ans, c’était une bonne dizaine d’articles, maintenant si on arrive à la demi-douzaine, on peut sabrer le champagne 🙂

Je l’ai exprimé plusieurs fois sur le blog, mais depuis en gros 2015, le monde du libre n’avance plus vraiment que par petite touche. Les générations de distributions se suivent et se ressemblent. Les nouveauté réelles se font de plus en plus rares, et on est dans une évolution lente. Entre deux versions majeures d’Ubuntu, qu’est-ce qui change mis à part les outils de bas niveau et l’environnement de bureau qui sont synchronisés par rapport à ce qui est disponible en amont ? Rien ou presque.

Les distributions de niches comme la NuTyX – pour prendre un exemple francophone – peuvent se permettre des nouveautés qui n’intéresseront qu’une minorité de barbus adeptes d’une masturbation intellectuelle qui fait penser à la querelle sur le sexe des anges alors que Constantinople était sur le point de chuter dans les mains ottomanes.

Mais je ne suis pas le seul à faire ce constat. Un site autrement plus visité que le mien, Dedoimedo, se lache dans un billet fleuve intitulé « The Year of the Linux dissatisfaction ».

Un passage m’a fait particulièrement plaisir, je le cite :

[…]Then, from around 2015 onwards, nothing happened really. The Linux desktop has pretty much the same set of capabilities it had back then. True, the desktop as a platform has not changed much since, but the ecosystem around it has. And the Linux desktop has not caught up. Not only have things plateaued, in some areas there’s real degradation of quality, manifesting itself in bugs and regressions. This too can be quite disheartening, as you watch something you love and enjoy slowly wither away.[…]

Une traduction rapide ?

[…]Puis, à partir de 2015 environ, rien ne s’est vraiment passé. Le bureau Linux possède à peu près le même ensemble de fonctionnalités qu’à l’époque. Il est vrai que le bureau en tant que plate-forme n’a pas beaucoup changé depuis, mais l’écosystème qui l’entoure a changé. Et le bureau Linux n’a pas rattrapé son retard. Non seulement les choses ont plafonné, mais dans certains domaines, il y a une réelle dégradation de la qualité, qui se manifeste par des bogues et des régressions. Cela aussi peut être assez décourageant, car les choses que l’on aime et que l’on apprécie s’étiolent peu à peu.[…]

Je dois dire que je suis entièrement d’accord avec ce passage et avec la quasi-totalité de l’article. Je sais très bien que je vais être traité d’oiseau de mauvais augure dans les commentaires, mais je m’en contrefiche.

Je ne crois plus depuis longtemps que le bureau libre s’imposera un jour. Le logiciel libre est trop balkanisé pour que cela arrive. C’est simplement dommage.