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FredericBezies

source: FredericBezies

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Mageia 5, la Debian GNU/Linux des distributions à base de paquets RPM ?

samedi 21 novembre 2015 à 22:14

Lorsque j’ai parlé pour la dernière fois de la Mageia 5, c’était début mars 2015. À l’époque, je pensais que la version finale sortirait courant avril 2015. Ce qui prouve que je suis un expert en puissance – et donc que j’ai tendance à me planter royalement – c’est qu’au final la Mageia 5 est sortie le 19 juin 2015.

Dans l’article de mars 2015, j’osais une comparaison un peu osée :

[…]On se retrouve dans le même environnement familier, la seule différence étant le thème utilisé, et les logiciels qui sont montés en version. Si on peut prendre une image un peu facile, on peut dire que la Mageia est devenu la Debian GNU/Linux stable du monde des distributions en RPMs.

Est-ce un mal ? Non. Mais cela donne une image un peu « pépère » à la distribution qui pourrait plaire à des personnes cherchant une stabilité et qui n’aime pas les distributions de la famille de la Debian GNU/Linux.

C’est vrai qu’on ne voyait pas vraiment les différences avec la Mageia 4. Maintenant que la Mageia 5 est sortie depuis 5 mois, il est temps de voir si elle est toujours aussi « pépère ». Merci à un gentil lecteur – qui se reconnaîtra – de m’avoir demandé si je pouvais faire un billet sur l’héritière communautaire de la feu Mandriva Linux.

J’ai donc fait chauffé mon outil de tipiakage préféré pour récupérer l’image ISO de la version DVD. Je voulais avoir une installation aussi complète que possible.

Ensuite, j’ai utilisé mon ami VirtualBox en partant d’un modèle Mandriva Linux pour avoir une machine virtuelle dopée à la testostérone : 2 Go de mémoire, 128 Go de disque et 2 CPUs virtuels.

Au démarrage, j’ai demandé à avoir le français directement dans l’installateur. Ainsi qu’un affichage supportable.

L’installateur est toujours le même. Il fait ce qu’on lui demande sans coup férir. L’installation des quelques 1700 paquets de la saveur KDE de la Mageia (choisie par défaut) m’a pris un petit quart d’heure.

La seule modification que j’ai fait prendre en compte, c’est l’utilisation de Grub2 en lieu et place de Grub pour le démarrage de l’ordinateur.

Étant curieux de nature, et voulant tester les outils de la Mageia, j’ai décidé de faire récupérer les mises à jour en post-installation.

Cela a été rendu possible via l’utilisation de l’écran d’accueil. Après avoir défini les sources de paquets, il y a eu deux séries de mises à jour. D’abord deux concernant le gestionnaire de paquets RPM, puis un peu plus de 260 paquets correspondant aux modifications enregistrée entre juin et novembre 2015. Donc certaines mises à jour sont assez importantes : comme le passage au noyau Linux 4.1 LTS en lieu et place du noyau Linux 3.19 fourni à l’origine.

J’en ai profité pour lancer Kazam et faire une capture vidéo de la Mageia 5 en action.

La Mageia 5 est vraiment une distribution GNU/Linux conçue dans le but d’une utilisation sans accroc. Tout est orienté vers le support long terme. Aussi bien l’utilisation de Mozilla Firefox ESR, que le noyau Linux LTS. Le système a été suffisamment solide pour avaler plus de 260 mises à jour en une seule fois. Ce qui est agréable.

Le seul gros point noir est au niveau du multimedia. En effet, même si on peut lire les vidéos youtube en mode html5 dès le départ, l’utilisation d’un site purement audio comme Bandcamp ne passe pas. Il suffit de passer par l’ajout des paquets gstreamer-good, bad et ugly en version 1.4 pour que l’audio soit reconnu. Un peu ennuyeux, mais pas mortel.

Le centre de Controle de la Mageia est largement moins invasif qu’un Yast. On est dans l’outil complémentaire, pas dans l’usine à gaz qui veut tout faire, même s’occuper de la cafetière.

J’avoue que je n’ai pas compris pourquoi le son avait décidé de filer à l’anglaise après l’installation des greffons complémentaires pour gstreamer. Bizarre, mais comme je l’ai dit dans la vidéo, nombre de personnes ne chercheront pas à comprendre et installeront Adobe Flash pour contourner l’obstacle.

Pour moi, la Mageia pourrait prétendre sans problème à l’appellation de « Debian » RPMisée. Avec une version par an, des logiciels qui visent le long terme, on est dans l’environnement fait pour laisser l’utilisateur tranquille en lui rappelant de temps à autres qu’il y a des mises à jour qu’il faut faire.