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FredericBezies

source: FredericBezies

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Le monde du libre actuel part en couilles ? Bonus n°3 : pédagogie et Diafoirus, un sacré cocktail.

samedi 18 août 2018 à 06:28

Dans ma série de billets sur les problèmes du monde du libre en 2017-2018, il y a quelque chose que j’avais oublié. Un problème qui est un peu à double face à l’image du signe astrologique des Gémeaux, celui qui a deux visages.

D’un côté, une volonté d’appliquer une pédagogie forcenée et de l’autre, l’existence de Diafoirus : des personnes comparables aux médécins décriés par Molière dans « Le Malade Imaginaire » et qui ont tués plus de patients qu’ils n’en ont sauvé au final.

Sur la volonté de pédagogiser ? C’est simplement une tendance lourde dans une partie du monde du libre de croire que les personnes qui arrivent de nos jours sur des OS libres ont envie d’apprendre comment cela fonctionne de A à Z.

De connaître la différence entre un micro-noyau et un noyau monolitique. De savoir comment fonctionne un système d’initialisation. De savoir comment graver une image ISO sur une clé USB en ligne de commande.

Si cela est intéressant, il faut rester réaliste. L’immense majorité des novices s’en contrebat les organes génitaux à un point inimaginable. La plupart du temps, ce qui compte, c’est de pouvoir utiliser son ordinateur avec les outils désirés et point final !

Pour prendre une comparaison automobile : a-t-on besoin de connaître le fonctionnement de l’injection dans un moteur diesel pour aller d’un point à un autre ? Je ne le pense pas.

Oui, j’ai une série de vidéos vulgarisatrices sur l’informatique libre, « Dis Tonton Fred ». Et une autre plus pédagogique sur la ligne de commande.

Mais ce n’est pas pour autant que j’ai vocation à vouloir former chaque personne qui arrive dans le monde du libre. Cela serait irréalisable.

J’arrive donc au second point de l’article, les Diafoirus. Si vous connaissez la pièce de Molière, vous savez que les Diafoirus sont de sombres charlatans dont le pédantisme n’a d’égal que la connaissance du latin et du grec.

On peut remplacer la connaissance des deux langues citées par celle de l’utilisation de termes techniques souvent mal digérés. Un bon Diafoirus linuxien pourra disserter des heures pour savoir s’il faut dire Linux ou GNU/Linux, comment configurer aux petits oignons des outils que la plupart des utilisateurs et utilisatrices se contrefoutent.

Les Diafoirus en question affirmeront des bétises sans nom, mélangeront des distributions de la même famille en oubliant les subtiles différences entre elles. Ou encore, ils appliqueront ad-nauseam des solutions qui sont dysfonctionnelles par conception.

Des personnes qu’on pourrait espérer de bonne volonté mais qui n’ont aucune réelle connaissance technique, à l’image du petit cousin de la tante Huberte qui s’est improvisé dépanneur informatique car il sait installer un antivirus sous Windows.

On est dans le même ordre d’idée. Vous imaginez les dégâts ? J’ai enregistré une vidéo sur les Diafoirus dans le monde Archlinuxien qui est mon environnement informatique depuis l’année 2009.

Je vous laisse découvrir la dite vidéo. Bien entendu, elle m’a valu une volée de bois vert de la part des Diafoirus en question, mais peu importe. Le monde du libre souffre de ce genre de personne qui applique un principe simple, et qui reprend le titre d’un film sorti en 1975 : « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule »

Ma conclusion est simple : il faut savoir être honnête envers soi-même et accepter de payer les conséquences de ses actes, surtout quand on n’a pas le niveau technique que l’on prétend détenir.

Les faits resteront les faits, c’est tout. Comprenne qui pourra ou qui en fera l’effort nécessaire !