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FredericBezies

source: FredericBezies

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La « guerre des distributions », c’est fini !

vendredi 16 novembre 2018 à 15:31

Je l’ai précisé dans un autre article, cela fait plusieurs années que toutes les distributions se ressemblent. Mis à part les montées en versions pour les différents logiciels et environnements de bureau, il n’y a plus grand chose qui différencie les acteurs du domaine.

Si on sort le rythme de publication, les outils d’empaquetages ou les chartes graphiques, où se trouvent réellement les différences ? Voici donc une vidéo bilan qui montre bien que les différences au niveau esthétique sont minimes et qu’en dehors des outils de gestions de logiciels, les différences sont presque inexistantes au final.

J’ai pris dans cette vidéo les principaux formats de paquets que sont deb et rpm (nés en 1993-1994), les paquets de la slackware (1992 ou 1993) et les paquets archlinux (nés en 2002).

Même si je préfère largement l’empaquetage proposé par Archlinux que je considère comme plus abordable car ayant tiré les leçons des formats de paquets nés avant lui, il faut dire que si l’on se base d’abord sur l’esthétique – et c’est souvent le premier contact que l’on a avec une distribution – on peut difficilement savoir quelle base est utilisée en dessous. Qu’on arrive à un « bonnet blanc et blanc bonnet » des plus classiques.

Avec Manjaro Tux’n’Vape, nous avons essayé de proposer un OS basé sur Linux directement fonctionnel pour s’attaquer au point le plus important actuellement : l’applicatif qui manque souvent de finition. Mais c’était sûrement trop en avance, même après plus de 20 ans de distributions bureautique à la finition toujours plus poussée…

Le vrai problème, c’est de savoir comment attirer des développeurs d’applications non-libres pour avoir des ports natifs de grosses cylindrées le temps que les équivalents libres soient utilisables en production. Ce n’est pas en multipliant les environnements de bureaux, ni les systèmes d’empaquetages, ni les distributions qui se ressemblent toutes qu’on avancera.

Je dois le dire, pour moi, la vraie victoire du libre, c’est qu’un jour, on puisse avoir un port natif de monstres du domaine non-libre comme Adobe Photoshop par exemple. Et non pas se retrouver encastré comme une sous-couche technique du dernier MS-Windows.

Mais n’est-il pas trop tard ? Je le crains à cause d’une confusion entre la diversité et la dispersion.

Simple question : pourquoi as-t-on maintenant une ludothèque intéressante dans le monde GNU/Linux ? Ne serait-ce pas grâce à un certain Steam ? 🙂

A-t-on vraiment besoin de 9 environnements de bureaux en restant dans les plus gros existants ? À savoir par ordre alphabétique :

  1. Budgie
  2. Cinnamon
  3. Deepin
  4. Gnome
  5. KDE alias Plasma
  6. Lxde
  7. LXQt
  8. Mate
  9. Xfce

On va me dire : oui, mais tu as oublié des projets comme Lumina Desktop, Enlightenment ou encore Pantheon, Trinity et combien d’autres ? N’est-ce pas justement que l’on n’est plus dans la diversité, mais dans la dispersion ?

Idem pour les formats d’empaquetages, pour les systèmes d’initialisation que personne ne voit, le système de publication, etc… Un minimum d’entraide serait le minimum, non ? À moins que le monde du libre ne soit devenu celui du « chacun pour sa gueule et que l’autre crève de faim » ?

Est-ce qu’on utilise Linux pour dire « J’utilise Linux, je suis super avancé » ou l’utilise-t-on pour faire fonctionner des outils dessus, que ce soit pour écrire, faire sa comptabilité personnelle, faire du dessin ou de la vidéo, aller sur la toile ?

Mais ici, on arrive sur un terrain glissant qui vous envoie directement dans la gueule de crocodiles affamés… Et je n’ai pas envie d’être le prochain repas d’un tel reptilien aquatique.

Désormais, je ne parlerais plus qu’à la marge des distributions dont les différences sont de moins en moins visible pour me concentrer sur le plus important : l’applicatif.