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FredericBezies

source: FredericBezies

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La deuxième génération de distributions GNU/Linux simplificatrice pour démocratiser le logiciel libre ?

jeudi 12 septembre 2013 à 13:27

Comme chaque année depuis au moins les années 2002 – 2003, on annonce l’arrivée de l’année où les distributions GNU/Linux renverseront la table. Et chaque année, les experts qui prédisent cela repartent « la queue entre les pattes ».

Il y a eu bien entendu des occasions manquées, comme avec MS Windows NT 6.0 plus connu sous le nom de Vista qui s’est résumé ainsi : sur 100 utilisateurs déçus, 90 sont retournés vers MS Windows XP, 9 sont allés voir chez la Pomme si l’herbe était plus verte, et le dernier est allé du côté des distributions GNU/Linux.

A l’époque, et depuis fin 2004, Ubuntu a été un grand pourvoyeur de nouveaux venus. Qui sont soit restés avec Ubuntu ou ont par la suite été voir ailleurs, que ce soit chez Red Hat via la Fedora Linux, Debian GNU/Linux, ou pour les plus branchés de masturbation intellectuelle vers ArchLinux ou encore Gentoo Linux.

Cependant, ce mouvement a été limité, car il faut le dire, même si Ubuntu est une très bonne distribution pour aborder le monde merveilleux du logiciel libre, elle n’est pas entièrement fonctionnelle « out-of-the-box ».

A cause des contre-productifs brevets logiciels sources de procès sans fins – dont les seuls bénéficiaires sont les patent-trolls et les avocats spécialisés – l’utilisateur est castré dans les possibilités qui s’ouvrent à lui.

En effet, et même si cela défrise les barbus, on ne vit pas dans un monde où les formats ouverts sont la norme. Il faut – et faudra encore durant quelques années – avoir la possibilité de faire lire par les logiciels audio ou vidéo des formats aussi ouverts que l’esprit d’un intégriste religieux : mp3 ou flash par exemple.

Or, certains utilisateurs seront frustrés de ne pas pouvoir lire leurs mp3 directement, et ils vireront ce « Linux de merde incapable de faire quoi que ce soit. »

Depuis deux ou trois ans, LinuxMint a commencé à prendre le relais, et une des ses forces, c’est de pouvoir être utilisable dès le départ. Mais ce n’est pas le seul avantage.

Il y a environ 3 ans, dans le but de proposer des interfaces passe-partout, que ce soit sur les tablettes tactiles ou les écrans d’ordinateurs classique, les équipes de Canonical et de Red Hat (principal contributeur de Gnome) ont décidé de proposer leur vision du futur. Pour Canonical, c’est Unity et pour Red Hat, le Gnome-Shell.

Je ne rentrerais pas dans la querelle concernant qui a copié qui, ou savoir qui a fait le bon choix. Le résultat parmi les anciens utilisateurs a été très souvent celui du rejet des deux interfaces…

C’est vrai les méchantes, elles obligeaient à tout réapprendre ! Un peu à l’image de la pâte à tartiner grand-bretonne du nom de « Marmite », qui a comme slogan : « Love it, hate it », en clair, qu’on aime détester.

L’équipe de Linux Mint sentant le vent tourner en sa faveur, proposa d’abord des extensions connu comme les MGSE : Mint Gnome Shell Extensions (à l’époque de la Linux Mint 12), puis Cinnamon qui mime une interface que tous les personnes qui veulent passer sous Linux connaisse : celle de Microsoft Windows avec un menu qui ressemble à celui du Menu Démarrer.

Et depuis, c’est la consécration. La distribution qui simplifie Ubuntu, qui elle même simplifie Debian GNU/Linux fait un casse parmi les utilisateurs. Le meilleur indicateur, c’est les statistiques de curiosité de Distrowatch.

Même si ces statistiques n’ont que peu de valeurs scientifiques, on voit que les personnes qui se renseignent depuis 2 ans regardent en priorité la page de la LinuxMint avant de passer à la concurrence.

En 2011, et en 2012, les résultats de curiosité sont nets : Mint, puis Ubuntu. En 2012, les statistiques de curiosité font même passer Ubuntu en troisième position, juste derrière Mageia !

Mais ce n’est pas la seule qui soit dans ce cas. Une autre distribution qui a pris du galon depuis quelques années, c’est la très cryptique et dédiée aux élitistes (n’est-ce pas Cyrille Borne ?) ArchLinux : des logiciels récents, très proche des versions en amont, et jamais besoin de réinstaller, sauf pépins matériels.

Cependant, comme la Debian GNU/Linux, elle souffre d’une image de complexité liée à son installation assez « austère ».

C’est ici qu’arrive la nouvelle star actuelle, la Manjaro Linux. Un peu comme Ubuntu pour Debian, la Manjaro Linux permet d’avoir une distribution avec une mise à jour en flux tendu, mais rationalisée.

Fournie par défaut avec Xfce, et une interface qui rappelle celle de Microsoft Windows, elle semble attiré de plus en plus de personnes qui sont lassées de la lourdeur des autres distributions.

Et même si elle est encore jeune (née fin 2011), sa popularité est quand même intéressante. 52e pour le classement 2012, elle se retrouve dans le top 10 des statistiques de curiosité à 6 mois, en 8e position. Du moins au moment où je rédige cet article, le 12 septembre 2013.

Autant dire que c’est une montée en flèche. Et quand on voit la Manjaro Linux en action, on comprend très vite. Même si elle est encore en développement, l’utilisation est très simple. Et légère, contrairement à la LinuxMint qui est parfois un peu plus lourde.

Le point fort de ses deux distributions – à laquelle on pourrait rajouter la Sabayon Linux si elle est moins lourde à l’utilisation – c’est de profiter d’une première génération de distributions qui ont su prendre une distribution austère et la rendre plus présentable, l’exemple parfait étant la Ubuntu, qui a régné sans partage entre 2006 et 2010 dans le petit monde des distributions GNU/Linux pour débutants.

Reste à savoir si cette deuxième génération aura la possibilité de profiter du rejet de Microsoft Windows 8 (et de sa version 8.1 ?) ou si le schéma de l’époque Microsoft Windows Vista se reproduira.

En tant que libriste depuis plusieurs années, j’espère que LinuxMint et Manjaro Linux seront capables de faire comprendre au grand public l’intérêt de voir ailleurs et de ne pas rester dans la pensée manichéenne en informatique : soit Microsoft Windows, soit Apple Mac.