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FredericBezies

source: FredericBezies

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L’utilisation bureautique pour les distributions GNU/Linux restera une illusion encore longtemps…

mardi 3 novembre 2015 à 11:55

…n’en déplaisent aux codeurs de talents qui développent des trésors d’ingéniosité pour rendre l’informatique alternative au duo MS-Windows / Apple MacOS-X plus simple d’accès et plus attractive. Il est vrai que les guerres intestines entre les développeurs n’aide pas vraiment. C’est peu que de le dire.

Il suffit de s’abonner à la liste de publication de la Devuan pour voir à quel point le fork est plus idéologique que technologique, même si les thuriféraires de Devuan affirme le contraire. Je me suis abonné à la liste dng en mode « résumé » pour ne pas être surchargé par les messages. Il ne se passe pas deux ou trois jours sans qu’un billet assassin sur la sacrilège technologie systemd ne soit publié.

On a l’impression d’être dans la cour d’une école maternelle et voir des mioches se battre pour un paquet de billes. Une forme d’expression informatique du « C’était mieux avant, alors pourquoi changer ? »

Bref, ce n’est pas une image très agréable à regarder. Je ne reviendrais pas sur les étroniciels et squaticiels qui sont une autre plaie du logiciel libre et qui lui nuisent plus qu’autre chose.

On me répondra : c’est une expression du fork, et il faut le laisser exister. Soit. Mais doit-on accepter les forks compulsifs qui n’apportent rien d’autre que de la confusion et de la pollution visuelle ? Éternel débat auquel je n’ai pas envie de m’attaquer de nouveau aujourd’hui.

Le problème n’est pas uniquement que du côté des développeurs, il vient aussi des diverses communautés qui au lieu de coopérer préfèrent se taper sur la tête à grands coups de légions de trolls des montagnes. Il y aura toujours une minorité de con(ne)s – ne soyons pas sexistes ! – qui se la jouera zélote et qui oubliera qu’il n’y a aucune vérité absolue. Spécialement en informatique.

Quoiqu’un célèbre physicien qui révolutionna la physique en 1905 n’avait pas tort : « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » (Albert Einstein).

Fermons cette rapide parenthèse culturelle. On dit souvent que l’on n’est jamais mieux trahi que par les siens. La communauté du libre ferait bien d’y penser en général. C’est vrai qu’on a besoin de grandes gueules comme Richard Matthew Stallman, Linus Torvalds ou encore Theo de Raadt et Andrew Tanenbaum.

Mais on a aussi besoin de personnes plus pragmatiques. Si on écoutait uniquement les puristes, le logiciel libre n’aurait toujours pas de noyau utilisable pour fonctionner avec les outils de la Free Software Foundation. Même si GNU/Hurd 0.7 est sorti fin octobre 2015, il est loin d’être aussi utilisable qu’un noyau comme Linux, comme le 1.2.8 de ma première distribution, une Slackware installée sur mon vieux Cyrix 486DX2-66 Mhz en 1996.

Cependant, il n’y a pas que du côté que de la communauté que ça merde. Les idées reçues et les préjugés ont la vie dure. Ne serait-ce que sur cet article de ZDNet qui montre de quelle manière Microsoft veut imposer MS-Windows 10 à marche forcée.

Jetez juste un oeil sur les commentaires : on se croirait revenu en 2006-2007, avec les mêmes arguments : peu ou pas de logiciels ludiques et professionnels, logiciels pas à la hauteur, etc…

J’aurais pu prendre un article de M6 Informatique Clubic, mais je n’avais pas envie de faire surchauffer mon pauvre µblock origin.

Le dernier point qui fera que les distributions GNU/Linux sur le bureau restera longtemps une illusion ? Les personnes entre la chaise et le clavier. L’utilisatrice ou l’utilisateur ne cherchent pas à comprendre le pourquoi du comment : l’envie d’apprendre est inexistante. MS-Windows a été une source d’ennuis sans fin durant des années.

Depuis les débuts des distributions GNU/Linux, le principe de dépots logiciels s’est imposée. Ce qui a permis d’avoir des sources plus ou moins fiables. Inutile d’aller sur des usines à merdiciels comme telecharger.com ou encore download.com pour trouver l’outil dont on a besoin.

Apple a copié le principe avec son App Store, en le rendant plus visible. C’est assez récent, datant de 2008. Autant dire que pour effacer 15 à 20 ans de mauvaise pratique, ce n’est pas évident. Une personne qui débutera sous Linux aura tendance à oublier qu’il y a un outil spécifique pour trouver un logiciel précis, et ira le chercher sur Google…

C’est toute une éducation à refaire, autant essayer de vider l’océan Atlantique avec une cuillère à café… Les distributions GNU/Linux à destination bureautique resteront un marché de niche. Est-ce un mal ? Un bien ? En tout cas, la communauté du libre ratera le coche avec l’espiogiciel géant qu’est MS-Windows 10.

Comme elle l’avait raté jadis avec MS-Windows 8.x et MS-Windows Vista. C’est tellement plus important de se battre sur le système d’initialisation, sur le format de paquets ou encore sur l’environnement de bureau…