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FredericBezies

source: FredericBezies

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L’avenir de la musique enregistré passe-t-il par des sites comme Bandcamp ou encore Jamendo ?

mercredi 26 août 2015 à 15:02

La génèse de cet article est à imputer en partie à Péhä, auteur du blog « les p’tits dessins de Péhä ». Dans un article assez ancien, j’avais déjà utilisé une de ses oeuvres, où il m’avait bien croqué soit en passant :)

Ce matin, il m’a envoyé un courrier via la framasphere* – réseau encore plus désertique que Google plus, c’est dire – avec le lien vers un dessin qu’il avait fait pour Unfamous Resistenza, se basant sur une citation d’Alan Lomax. Je dois dire que Péhä a visé dans le mille, car la citation colle bien à ma vision de la musique.

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Si le dessin ci-dessus n’est pas suffisamment lisible, voici ce que dit la citation de l’ethno-musicologue américain décédé en 2002 :

Nous avons maintenant des machines culturelles si puissantes, qu’un chanteur peut atteindre n’importe qui dans ce monde et faire que tous les autres chanteurs se sentent inférieurs à lui parce qu’ils ne sont pas comme lui.

Une fois qu’il est lancé, il est supporté par tant d’argent et tant de pouvoir, qu’il devient un monstrueux envahisseur venu de l’espace, écrasant ainsi toutes les autres possibilités de l’Humanité.

Ma vie a été consacrée à s’opposer à cette tendance.

Je tiens à préciser que je rédige cet article en écoutant le CD fraichement acheté auprès des Compagnons du Gras Jambon, dont j’ai parlé dans un précédent article.

Comme je l’ai dit un peu plus haut, je suis entièrement d’accord avec cette citation d’Alan Lomax. Il suffit de voir les rouleaux compresseurs qui monopolisent les ondes radio, le média de masse en lente perte de vitesse (la télévision), ou encore des sites de vidéos comme Dailymotion ou Youtube.

Depuis que je connais Bandcamp – je me souviens plus comment j’en ai entendu parlé – mes achats en terme de groupes et d’artistes commerciaux soutenus par des monstres de battage médiatique comme Universal, Warner ou Sony se sont réduits comme peau de chagrin.

Mis à part l’envie de compléter la discographie de certains groupes qui ont marqués la deuxième moitié du XXe siècle, à savoir des monstres comme Pink Floyd, les Beatles, Led Zeppelin, Genesis (époque Peter Gabriel), Iron Maiden ou encore Deep Purple (époques Mark 2 et 3), je n’achète plus aucun artiste ultra-médiatisé. Sans oublier des artistes français ou francophone comme Jacques Brel ou encore Léo Ferré.

Les seuls contre-exemples ? Les réalisations du groupe Blackmore’s Night, les productions de Steven Wilson. Tout le reste, à savoir 80 à 85% de mes achats sur l’année ? Des petits groupes et des artistes que j’ai pu trouver via Bandcamp ou via le « bouche-à-oreille » comme pour Cortesia ou encore Maz Plant Out.

C’est un site qui m’a redonné envie d’écouter de la musique et de me plonger dans des domaines que je n’aurais pas effleuré auparavant, comme la folk médiévale, le black metal à chant féminin (ah, Myrkur), ou encore certaines tendances du Jazz, comme le Jazz-Rock.

Évidemment, cela demande un peu de temps pour trouver la pépite qui fera dire : c’est un album que j’ai envie d’acheter. Comme partout, il faut savoir trier le bon grain de l’ivraie. C’est vrai qu’il est plus facile de prendre du prémâché qui envahit ce qu’il reste dans les rayonnages des grandes surfaces culturelles.

Avec la paranoïa croissante des industries de l’inculture musicale, il est maintenant impossible ou presque d’écouter un album en entier avant de se décider à passer ou non à l’acte d’achat.

Sur ce plan, des sites comme Bandcamp ou Jamendo sont respectueux des mélomanes et autres lisztomaniaques. C’est un retour à des espaces où la personne peut acheter en toute connaissance de cause, et non pas uniquement car c’est un phénomène de mode et qu’il faut posséder l’album à tout prix.

Pour moi, des sites alternatifs comme Bandcamp sont un avenir possible de la musique enregistrée, où tout le monde est gagnant. Ce qui change vraiment du modèle classique qui est celui du trio infernal et de ses faux nez que sont les petits labels soit disant indépendants.

Maintenant, la balle est dans votre camp. Bonne musique :)