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FredericBezies

source: FredericBezies

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Jean-Philippe Smet n’est plus ? Le nécro-commerce musical se frotte déjà les mains…

mercredi 6 décembre 2017 à 07:44

C’était prévisible. Le plus belge des rockeurs français du début des années 1960 est parti peu après Jean d’Ormesson.

Heureusement pour l’académicien qui – dans le cas contraire – n’aurait eu droit qu’à un entrefilet en bas de page des quotidiens nationaux. Déjà, ses ami(e)s vont venir alimenter le « bal des pleureuses médiatiques » et louer son talent.

Oui, j’emploie cette expression sexiste selon les personnes qui considèrent que l’on doit aseptiser la langue française et ne plus dire aveugle mais non-voyant, que l’on doit mettre en place l’écriture inclusive au nom de la lutte contre les discriminations sexuelles en oubliant que cela en fait une bouillie indescriptible et inaudible pour les personnes utilisant des lecteurs d’écrans à cause d’une cécité ou d’une vue défaillante.

Mais inutile de revenir sur la bêtise liée au proverbe qui veut que « la route de l’Enfer soit pavée de bons sentiments ». Il y aurait de quoi remplir des bottins.

Derrière la tristesse réelle ou simulée des anonymes et des célébrités, il se cache quelque chose de plus ignoble, que l’on aime ou que l’on se contrefoute des créations de Jean-Philippe Smet : la préparation des albums hommages, des compilations (et il y a de quoi faire avec une carrière qui court sur près de 60 ans), des enregistrements inédits.

En clair, le bon vieux nécro-commerce qui nous propose depuis des années ce genre de pépites soit disant trouvées par hasard.

D’ici la mi-juin 2018, les albums « hommages » vont remplir dans les rayons. Ils se vendront comme des petits pains, les fans – peu importe leur sexe biologique apparent – se jetteront dessus. Comme des personnes affamées se jettent sur un crouton de pain.

C’est la vie après tout, non ? Ah moins que le commerce doit continuer. 30 ans après sa mort, il y a toujours des albums hommages à Iolanda Cristina Gigliotti alias Dalida. Près de 40 ans après sa mort accidentelle en mars 1978, les radios passent encore Claude François.

Bref, le nécro-commerce va fonctionner à fond. Pour le plaisir des vendeurs de galettes plastifiées.

Pour reprendre ce que disait Pierre Desproges dans un de ses spectacles :

J’ai pas peur de l’avouer, j’avais quarante ans passés, eh bien, le jour de la mort de Brassens, j’ai pleuré comme un môme. J’ai vraiment pas honte de le dire. Alors que – c’est curieux – mais, le jour de la mort de Tino Rossi, j’ai repris deux fois des moules.

Je n’étais pas bien vieux quand Georges Brassens est mort, mais pour moi, ce fut la mort de David Bowie qui me fit cet effet. N’étant pas friant des coquillages, je les remplacerai par des nouilles. C’est plus économique soit dit en passant.

Mes condoléances aux personnes qui aimaient sincèrement les créations chantées par Jean-Philippe Smet. Et aussi aux personnes qui – comme moi – n’en ont rien à faire.

Allez, bonne journée sans télévision et radio !