PROJET AUTOBLOG


FredericBezies

source: FredericBezies

⇐ retour index

De la sexualisation de tout et n’importe quoi et de l’entretien des stéréotypes sociaux.

mercredi 6 janvier 2016 à 10:44

Quand je vais faire mes courses alimentaires deux fois par semaine dans l’hypermarché du coin, j’ai tendance à constater qu’il y a une sexualisation croissante des produits.

Si certains produits sont par définition attribuables et destinés à un des deux sexes biologiques, on peut tomber sur des hérésies notoires. L’exemple le plus parlant, je l’ai trouvé sur ce compte twitter début décembre 2015.

<script src="//platform.twitter.com/widgets.js" async="" charset="utf-8">

On sent qu’on est tombé dans le marketing au sens le plus ignoble du terme. Tout pour se faire du pognon. À quand le papier toilette sexualisé ? On n’en est plus très loin, non ?

Mais cela répand encore plus les stéréotypes qu’on attribue aux deux sexes biologiques. Pour rester dans les trois premiers critères ? Sexe féminin : douceur, retenue, soumission. Sexe masculin : violence, explosif, dominateur.

Ce qui est plus que faux. Si c’était un caractère vrai de tout temps, dans ce cas, il n’y aurait jamais eu de nombreuses femmes célèbres dans l’histoire humaine. Vous voulez des exemples ? J’y viens.

Allons-y par ordre chronologique. Durant l’Antiquité, on peut citer au moins deux femmes qui ont été Pharaon : Hatshepsout, 18ième dynastie née vers 1508 et morte vers 1457 avant notre ère. Elle a régné entre 1479 et 1457 avant notre ère.

Il serait impardonnable d’oublier Cléopâtre VII (69 à 30 avant notre ère), dernière reine Pharaon.

Toujours dans l’antiquité, comment oublier la mère de Néron, Agrippine la Jeune (15 avant notre ère – 59 de notre ère) immortalisée par Racine dans la pièce de théâtre « Britannicus » ?

Si on va dans l’époque médiévale. On peut commencer avec la guerre entre Frédégonde (545-597) et Brunehaut (547-613) qui se régla à grand coup de meurtres et autres joyeusetés de ce style ?

Passons quelques siècles, et on tombe sur la plus célèbre Duchesse d’Aquitaine, une certaine Aliénor (1122-1204) qui a été à l’origine très lointaine du conflit connu sous la guerre de Cent Ans.

Marié au fallot et bigot Louis VII, le mariage fût dissous à la suite d’un incident intervenu lors de la deuxième croisade. Ici, je vous renvoie à l’excellent épisode de Confession d’histoire.

Au XIIIème siècle ? Les femmes fortes (et donc contredisant le stéréotype de la femme faible) sont encore présentes. Deux exemples me viennent à l’esprit : Mahaut d’Artois (1268-1329), belle-mère des rois de France Philippe V et Charles IV. Ou encore la soeur des trois derniers capétiens directs, j’ai nommé Isabelle de France (1295-1358). Honte à moi d’oublier Blanche de Castille (mère de Louis IX alias Saint Louis).

On arrive à la guerre de Cent Ans. Bien entendue, il y a Jeanne d’Arc (1412-1431), mais aussi Isabeau de Bavière (1371-1435) qui via le traité de Troyes de 1420 déshérite son fils du trône de France.

Au XVIème siècle ? Deux noms : Diane de Poitiers (1499-1566) et la tristement célèbre Catherine de Médicis (1519-1589). Si on va outre-manche, comment oublier Elisabeth Ière (1533-1603), fille d’Henri VIII connue pour avoir été fait exécuter deux de ses épouses (une décapitée, l’autre pendue, éviscérée et démembrée) ?

Je pourrais encore citer d’autres femmes célèbres, comme l’épouse morganatique de Louis XIV, Françoise d’Aubignée plus connue sous le nom de Madame de Maintenon (1635-1719), Charlotte-Élisabeth de Bavière alias la Princesse Palatine (1652-1722).

Où encore les révolutionnaires Olympes de Gouges (1748-1793), Manon Roland (1754-1793) ou plus tard Louise Michel (1830-1905).

Comment oublier George Sand de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin (1804-1876), Sidonie Gabrielle Colette (1873-1954), Maria Salomea Skłodowska connue sous nom marital de Marie Curie (1867-1934) ?

J’ai dû oublier des dizaines de femmes célèbres, mais toute cette liste n’a qu’un but : montrer que les stéréotypes qu’on colle à une personne en fonction de son sexe biologique, c’est de la bétise pure et dure.

Comprenne qui pourra… Ou plutôt qui voudra ! Alors qu’on arrête de sortir à tout bout de champ que les filles sont douces, soumises, etc… C’est ultra-faux. C’est juste du conditionnement social et rien d’autre. N’en déplaisent aux défenseurs de conventions qui existerait depuis la nuit des temps.