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Scandale des écoutes de la NSA en France : les hommes politiques français n’ont pas suivi les procédures de sécurité prévues

mercredi 24 juin 2015 à 09:23

Les dernières révélations de Wikileaks démontrent sans contestation possible que les services secrets américains ont écouté les conversations téléphoniques des 3 derniers présidents français et de leurs conseillers.

Problème : notre défense nationale était bien au courant des risques, elle a mis en place des solutions concrètes pour lutter contre cet espionnage, mais les responsables politiques français n’ont pas suivi les procédures de sécurité conseillées…

Theorem, le téléphone ultra-sécurisé fabriqué en France

Theorem, le téléphone ultra-sécurisé fabriqué en France

Ainsi, les enjeux des écoutes potentielles sur les téléphones des présidents de la république, des responsables de grandes administrations nationales et des ministres étaient bien connus du Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN). Ce dernier avait vivement protesté contre l’utilisation au sommet des Blackberry à partir de 2006, les données de ces smartphones transitant par les serveurs de RIM, basés au Canada (et donc à la portée de la NSA).

Des recommandations qui n’ont guère été écoutées par la suite ! Bien que Nicolas Sarkozy ait abandonné son Blackberry durant sa présidence pour s’équiper d’un téléphone sécurisé, ses proches conseillers et les ministres n’ont pas souhaité changer leurs mauvaises habitudes. Il n’était donc pas bien compliqué pour la NSA de recouper les informations recueillies pour combler les trous.

Néanmoins, l’année 2010 accueille l’adoption massive (sur le papier) du téléphone ultra-sécurisé de Thalès, le Theorem (dont le prix est estimé entre 2 100 et 4 500 € / exemplaire). 14 000 exemplaires seront commandés, dont la moitié sera utilisée par l’armée. Réputé inviolable, le Theorem accuse tout de même un gros défaut : son ergonomie est catastrophique par rapport aux standards de l’époque.

Si ce genre de téléphone est toujours utilisé pour les communications sensibles, les hommes politiques utilisent aujourd’hui en majorité des smartphones du commerce (la plupart possède un iPhone d’Apple) pour communiquer au quotidien avec leurs équipes. Le manque de sensibilisation des hommes politiques français aux problématiques de sécurité informatique moderne, l’absence d’obligation de n’utiliser QUE des solutions ultra-sécurisées, ainsi que la mauvaise ergonomie de la solution Made in France proposée ont ouvert la porte à l’espionnage par la NSA de la classe politique française.

Les documents qui sont aujourd’hui diffusés sur Wikileaks risquent d’apporter leurs lots de révélation en ce qui concerne les tractations politiques plus ou moins secrètes qui ont été mise en place par nos derniers présidents successifs. Pourtant, les solutions existaient, mais personne ne les a sérieusement suivi. Si ce genre de situation avait lieu dans une entreprise privée, les salariés n’ayant pas respecté les procédures de sécurité pourraient facilement être accusés de faute grave. Ici, si l’on était un peu tatillon, on pourrait même considérer cela comme de la haute trahison. Qui osera poursuivre ces personnalités politiques pour non-respect des consignes de sécurité ?

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