PROJET AUTOBLOG


NiKopiK

Archivé

source: NiKopiK

⇐ retour index

La Hadopi utilise une méthodologie de sondage bidon

mercredi 13 février 2013 à 09:33

I_love_HADOPI_ter_by_alctCe matin j’allume ma radio et j’entends aux actualités : le gouvernement français n’arrivera pas à tenir son objectif de baisse du déficit (tout le monde le savait mais bon…), il est prévu que les allocations, aides au logement et autres subsides soient toutes revues à la baisse pour économiser le budget de notre cher pays.

On nous demande donc de serrer la ceinture. Soit.

Sauf qu’au même moment on m’envoie la dernière actualité de notre chère Hadopi (chère au sens propre comme au sens figuré) qui se vante d’avoir réussi à faire baisser la pratique du piratage chez les jeunes. Mais si on se penche de près sur la méthodologie de ce sondage, les faiblesses ressortent très vite et on constate rapidement qu’ils ne nous servent que de la poudre aux yeux pour justifier leur budget de millionnaire…

Sondage HadopiSi on lit les conclusions du rapport édité par la Hadopi qui a coûté environ 30 000 €, on peut constater que, chez les jeunes, les 15-18 ans sont bien plus respectueux à propos du respect de la propriété intellectuelle en ligne que leurs aînés.

Selon la Hadopi, sa mission a donc réussi chez les adolescents ! De quoi justifier son travail et son budget gargantuesque ? Penchons-nous plutôt sur la méthodologie de ce sondage ^^

Un sondage est une méthode statistique visant à évaluer les caractéristiques d’une population grâce à un échantillon représentatif. La Hadopi pour sa part, a considéré que réunir 6 groupes de 4 à 5 jeunes pouvait être considéré comme un échantillon valable. Or la méthode de calcul pour connaître la taille d’échantillon minimal est bien connue :

La taille d’échantillon se calcule avec la formule suivante:

n= (t²*p(1-p))/m²
  • n: Taille d’échantillon minimale pour l’obtention de résultats significatifs pour un évènement et un niveau de risque fixé
  • t: Niveau de confiance (la valeur type du niveau de confiance de 95 % sera 1,96)
  • p: Probabilité de réalisation de l’évènement
  • m: Marge d’erreur (généralement fixée à 5 %)

Ainsi, pour un évènement ayant une probabilité de réalisation de 50 % (50% des français connecté à Internet téléchargent illégalement), en prenant un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de 5 %, la taille d’échantillon devra être de n=(1,96²*0,5*0,6)/0,05²=461.

Il ne fallait donc pas interroger 30 jeunes pour espérer en tirer des informations utiles et représentatives, mais 461, soit 15 fois plus !

J’en ai un peu marre d’entendre quotidiennement que tout le monde doive se serrer la ceinture pour des problèmes budgétaires, quand on a un organisme public comme la Hadopi qui ose se pavaner avec des résultats qui ne représentent rien, car appuyés par des méthodes statistiques scientifiquement fausses, qui a pourtant un budget annuel de plusieurs millions d’euros, qui se permet de ne pas payer ses factures, de s’attribuer des salaires faramineux, qui abandonne ses missions de concertation avec les acteurs du monde de la culture et les consommateurs (Bye bye les Labs Hadopi), qui a un portail de référencement pour les offres légales ayant fait un gros flop, alors que l’année 2012 au cinéma a battu tous les records, et que le scandale des acteurs français surpayés avec l’argent public continue

Comment peut-on justifier avec de véritables arguments qu’il est indispensable pour l’économie française que l’on maintienne l’existence de la Hadopi ? Après autant de fiascos et de non-résultats, l’impossibilité de stopper le piratage en France à moins d’employer des méthodes de détection à faire pâlir la Chine, et une industrie culturelle pas si en crise que ça, est-il normal que l’on injecte encore des millions d’euros annuels à un organisme qui a su prouver maintes fois son inutilité ?

Source