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L’histoire édifiante d’un artiste se faisant pirater sa propre musique par les plateformes de vente

mercredi 17 octobre 2012 à 11:24

Encore une autre preuve que le système actuel de diffusion de la musique n’a que pour seul but de générer des revenus pour les maisons de disques et les plateformes de vente.

C’est l’histoire édifiante d’un artiste qui se fait pirater par iTunes, Google, Rahpsody, Spotify, etc. et qui n’a aucun recours pour empêcher cela…

Benn Jordan est un des premiers artistes à s’être publiquement révolté contre iTunes quand il a constaté que la plateforme de vente de musique d’Apple ne partageait absolument aucun revenu avec lui des ventes de sa musique.

Il a alors mis en ligne lui-même ses chansons sur BitTorrent pour que les gens puissent les télécharger gratuitement, ce qui lui a permis au moins d’acquérir une plus grande notoriété pour développer ses futurs projets.

Benn Jordan accepte toujours que des gens téléchargent gratuitement son travail, mais il a bien plus de mal avec le fait que d’autres se fassent de l’argent sur son dos sans rien lui reverser…

Un pirate nommé Inventor a copié son titre le plus populaire, a ajouté une bande sonore de chants d’oiseaux en fond pour faire croire à un remix, et a déposé ce titre sur quasiment toutes les plateformes de vente de musique disponibles sur Internet.

Ayant essayé de contacter le label de ce vile pirate sans succès, Benn se tourne alors vers les plateformes de vente pour demander le retrait de sa chanson, se disant que cela ne devrait pas poser de problème !

En effet, aujourd’hui les hébergeurs de contenus comme Google avec sa plateforme YouTube répondent très vite aux demandes des ayants droit pour retirer du contenu allant à l’encontre aux droits des auteurs. Benn Jordan a d’ailleurs une bonne expérience de ces demandes, puisque Google lui envoie très fréquemment des demandes de retrait de ses oeuvres qu’il place lui-même sur Internet, alors qu’il en est l’auteur… Il a beau se justifier, il ne cesse de recevoir chaque semaine de nouvelles demandes de retrait, alors qu’il est l’artiste à l’origine de son travail.

S’il y a déjà un gros problème de se faire censurer son propre travail par erreur, on pourrait au moins se dire que cela signifie que les oeuvres des artistes sont très bien protégées, et qu’il est difficile d’en faire un usage détourné pour en tirer profit.

Malheureusement ce n’est pas le cas : Après avoir contacté iTunes, Google, Microsoft, Rhapsody, Emusic, Junodownload, Spotify et encore bien d’autres plateformes de vente de musique en ligne, Benn s’est aperçu que ces gros acteurs n’avaient que faire des véritables droits des artistes, qu’elles n’avaient pas retiré la chanson incriminée, et qu’elles continuaient à la vendre en se faisant du profit dessus sans rien reverser à l’auteur.

Notre ami s’est dit extrêmement frustré par ces entreprises qui se soucient bien plus de l’argent qu’elles peuvent dégager plutôt que du respect du droit d’auteur…

Et pendant ce temps, le pirate ayant déposé sa chanson continue lui aussi à gagner de l’argent sur son dos.

Il dresse un bilan très amer de son expérience avec les plateformes de vente en ligne de musique : « Quand je regarde 5 ans en arrière mon dernier combat contre iTunes, je réalise que rien n’a changé. Pas une seule de ces entreprises ne possèdent un service, ou même un seul employé, pour traiter directement avec les artistes. Quand elles vendent ma musique, elles se font de l’argent, et beaucoup d’argent ».

Pour conclure, Benn pense qu’il n’y a finalement que les grosses maisons de disques qui puissent se faire entendre contre les plateformes de musique en ligne, mais non pas pour protéger les intérêts des artistes, mais s’assurer de leurs propres profits.

Comment un régime très strict de respect du droit d’auteur n’amène finalement aucune protection ou avantage pour les artistes, mais ne sert qu’à assurer la main-mise des maisons de disques sur l’industrie musicale.

Qui va oser s’élever pour les défendre en connaissant cette histoire ? Merci les Hadopi et consorts de vous battre pour les intérêts d’industries culturelles, et non pas ceux des artistes, des vrais…

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