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Affaire Le Parisien / The Parisienne : le directeur général du journal n’a pas peur de mentir pour se couvrir

jeudi 28 août 2014 à 10:26

Si vous êtes rentré de vacances, vous êtes sûrement tombé sur cette actualité qui affole l’Internet français en ce moment : le journal Le Parisien assigne une blogueuse ayant un blog depuis 2009 au motif que le nom de son blog, The Parisienne, pourrait poser des problème avec la marque « La Parisienne » que possède le quotidien.

La toile s’enflamme, bad buzz et tutti quanti à la clé. Pour tenter d’éteindre le feu, Jean Hournain (le directeur général du journal Le Parisien) s’exprime dans la presse, en déformant quelque peu la réalité des faits pour se couvrir…

Jean Hornain, directeur général du « Parisien », affirme que ses équipes sont en contact avec The Parisienne depuis septembre 2013, « lorsqu’elle a voulu déposer sa marque, alors qu’il existait déjà une marque équivalente ». « A la suite de discussions infructueuses, nous avons dû passer par l’assignation, qui est le dernier recours. Nous le regrettons, ce ne sont pas des choses que nous aimons faire, mais nous devons défendre notre marque », appuie-t-il.
Il s’avoue affecté par le bad buzz : « Je suis très sensible au fait que l’on puisse penser que ‘Le Parisien’ est une machine de guerre. Nous n’assignons pas des gens tous les jours, mais nous sommes obligés de le faire quand nous ne rencontrons pas de succès dans nos démarches. »
Je comprends que la lecture du billet de blog puisse heurter, déclencher une grande émotion, mais c’est une méconnaissance du dossier », ajoute-t-il.
« Nous sommes toujours ouverts à la discussion. Nous espérons résoudre la question et éteindre la polémique. Nos conseils sont en contact actuellement », assure Jean Hornain. Il juge qu’il est « prématuré » de savoir quelle sera l’issue du conflit.
Via Le NOuvel Obs

Sauf que… si l’on regarde ce qu’il s’est réellement passé du côté de la blogueur assignée :

Mon blog date de 2009 et je n’ai jamais déposé ou tenté de déposer la marque The Parisienne.
Quand il évoque des « discussions infructueuses » depuis septembre 2013, en voici la liste :
1. septembre 2013 – j’ai reçu une mise en demeure – la première de ma vie
2. étant convaincue qu’il s’agissait d’un malentendu, j’ai envoyé immédiatement un mail à M. Hornain lui proposant de nous rencontrer pour échanger, lui expliquer l’essence de mon blog, et régler ce sujet à l’amiable : je n’ai pas eu de réponse de sa part
3. j’ai reçu en novembre un mail et un courrier avec accusé de réception de la part de la direction juridique du Parisien me sommant de prendre un avocat
4. je n’ai pas répondu et je n’ai entamé aucune autre action
5. j’ai reçu en juin 2014 une assignation suite à laquelle j’ai pris un avocat
Je n’ai jamais eu d’autres échanges que ceux ci.

Conclusion :

La presse traditionnelle est-elle à ce point en décalage avec la réalité du monde d’aujourd’hui pour croire que des propos mensongers et pourtant vérifiables suffisent encore à éteindre une polémique ?

Mise à jour : Devant l’ambiguïté de certains faits, je me vois obligé de préciser quelques points.

La blogueuse a tenté de déposer la marque « e-parisienne » en 2013 et non pas « The Parisienne » qui serait une traduction littérale de « La Parisienne », la marque appartenant à Le Parisien. Si monsieur Jean Hornain parle en fait de « e-parisienne » (et non pas « The Parisienne ») comme d’une marque équivalente à « La Parisienne », je l’invite à faire un tour sur le site de l’INPI en cherchant avec les mots « Parisien » ou « Parisienne » afin d’illustrer la disproportion de son action par rapport à la mauvaise image que récolte en retour son journal.

S’il y a méconnaissance du dossier comme l’affirme le CEO de Le Parisien, encore faudrait-il exprimer clairement le fond du problème : est-ce « The Parisienne » ou « e-parisienne » ou les deux qui posent problème ici ? Pourquoi n’y a-t-il eu aucune réponse lors de la tentative de dialogue par la blogueuse ?

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