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Le maire de Puteaux confirme la fermeture du marchand de journaux à Lorilleux

vendredi 28 juin 2013 à 12:54

9007729746_52498020baLors du conseil municipal jeudi soir, la maire a tenté très maladroitement de se justifier, après le rachat par la ville de Puteaux du marchand de journaux du quartier Lorilleux. Selon Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la ville a trouvé un repreneur, mais le magasin va tout de même fermer, "car nous sommes obligés d'attendre le départ de l'actuel exploitant".

1 - Cette affirmation est tout simplement fausse. En effet, dans le cas d'un transfert de fonds de commerce, tout l'intérêt du repreneur est que l'activité ne cesse pas. L'actuel propriétaire avait d'ailleurs trouvé un repreneur qui aurait pris immédiatement la suite sans fermeture.

2 - "Ce repreneur ne présentait pas toutes les garanties", a affirmé hier soir le maire : "Il tenait un bar-tabac-brasserie à Paris. Qui nous dit que son intention n'était pas d'ouvrir ensuite un bar ?", tente Joëlle Ceccaldi. Et bien, tout simplement parce que l'activité d'un magasin est fixée dans le contrat de bail et que pour ouvrir un bar il faut une licence IV ! Le maire donne donc une nouvelle fausse explication.

3 - "Nous voulions nous assurer que le rayon papeterie soit conservé, parce qu'il y a une école à côté", avance ensuite Joëlle Ceccaldi. Mais quel marchand de journaux ne vend pas aussi de la papeterie ? C'est tout son intérêt de multiplier les services proposés à sa clientèle, à partir du moment où il y a de la demande. C'est pour cette raison que la ville de Puteaux a dépensé près de 400.000 euros ? Ce n'est pas plausible. Nouvelle justiticiation fausse. La 3e sur les 3 données pour expliquer la préemption.

Le 12 juillet, le marchand de journaux de Lorilleux fermera donc bien ses portes. La municipalité était prévenue depuis des mois par le propriétaire. Celle-ci n'a pas cherché à le voir durant tout ce temps pour organiser la reprise. C'est seulement à la suite de la publication de mon article que le maire a mobilisé ses services, ainsi que la chambre de commerce des Hauts-de-Seine, pour tenter de trouver en urgence un repreneur. Nous sommes contents que la ville se bouge enfin grâce à notre alerte. Mais le mal est fait : même si un repreneur était trouvé aujourd'hui (ce qui n'est pour l'instant qu'une promesse du maire, mais nous savons ce que valent ses promesses), le tabac-presse de Lorilleux ferme et ne rouvrira pas avant des semaines, voire des mois.

Dans toute cette affaire, la gestion de la municipalité met à mal la qualité de vie du quartier Lorilleux ; elle met en péril le commerce de proximité ; et elle coûte beaucoup d'argent à la collectivité, puisque le magasin, racheté 360.000 euros, ne pourra pas être revendu par la ville à ce prix : sa valeur aura été grandement dévaluée par un arrêt prolongé de l'activité. Pour les habitants et pour les contribuables, la décision du maire - dont elle seule à la clée - aura été négative.
J'ai avancé dans mon précédent article une hypothèse sur la vraie raison de cette préemption. Tout cela serait lié à la disparition du Canard Enchaîné des kiosques de Puteaux. Les dates concordent. L'acharnement du maire de Puteaux, hier soir, a justifier l'injustifiable me dit que je ne dois pas être loin de la vérité.
Christophe Grébert

MISE À JOUR : J'AI EU LE MARCHAND DE JOURNAUX DE LORILLEUX AU TÉLÉPHONE. IL ME DIT DE PAS ÊTRE INFORMÉ PAR LA MAIRIE D'UN EVENTUEL REPRENEUR. Dans Métro, le marchand explique que tous les agréments (pour pouvoir vendre du tabac, du loto et de la presse) ont été résiliés : "Il faudra des mois au nouveau propriétaire pour redémarrer une activité presse sans ces papiers", affirme-t-il.

Par ailleurs, le commerçant estimant avoir été lésé a saisi le Tribunal administratif pour faire annuler la procédure de préemption. Si celle-ci est annulée, la ville pourrait devoir payer d'importantes indemnités de réparation. L'arrêt du Tribunal administratif sera rendu dans les prochaines semaines. L'affaire est donc loin d'être terminée.