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Histoire de Puteaux : quelle est l'origine du nom de notre ville ?

lundi 5 août 2013 à 14:25

PutiauzD'où vient le nom de notre ville ? Plusieurs explications existent sur l'origine étymologique de "Puteaux" : la ville des "puits" selon la mairie, "puits" se disant "puteali" en latin. Sympathique ! Mais à une lettre près "Puteol" veut dire "sentir mauvais", ce qui a donné "putel", qui signifiait "bourbier" ou "marécage". C'est moins drôle pour nous, mais cette origine semble plus réaliste !

En 704, cette boucle de la Seine dépend du domaine de Rueil qui appartient à l'abbaye normande de Saint-Wandrille. En 875, cette terre devient propriété de la grande abbaye de Saint-Denis. Ce n'est pas une ville, ni même un village : il n'y a alors que quelques maisons d'agriculteurs et de vignerons. En 1070, une église est construite à Suresnes. Ces premiers habitants sont rattachés à la paroisse voisine.

En 1147, Louis VII part en croisade. L'abbé Suger, responsable de l'abbaye de Saint-Denis, assure la régence. Il est chargé par le roi de réorganiser le royaume. L'abbé crée notamment de nombreuses villes nouvelles : Carrières-sur-Seine, Vaucresson, Villeneuve-la-Garenne... et Puteaux. Il crée aussi un bac à Neuilly qui permet de traverser la Seine et accroit l'activité du secteur.

Le premier texte connu concernant le nom de notre ville date de sa fondation en 1148 par l'abbé Suger (traduction du document en latin ci-dessus) :

     « Nous voulons faire savoir à tous présents et à venir que moi, Suger, par la grâce de Dieu abbé de l’Eglise des saints martyrs du Christ Denys, Rustique et Eleuthère, avons fait faire, du commun consentement de nos frères, une ville neuve près du fleuve de Seine au lieu qu’on appelle putiauz. Pour les hôtes qui demeureraient dans la dite ville, nous avons décidé que, en ce qui concerne l’amende due pour les délits ordinaires, ils paieront douze deniers ; qu’ils seraient exemptés de toute taille ; qu’ils ne s’en iront pas à l’ost, sauf notre présence, qu’ils ne répondront pas en matière de « justice » autrement qu’à nous ou à notre sergent qui demeurera dans la dite ville. Mais en ce qui concerne l’amende due pour les grands délits, ce qui est le cas du vol et d’autres semblables, nous les privilégions absolument de rien.
        Fait à Saint-Denis l’an du Verbe incarné mil cent quarante huit ; sceau de Guillaume, prieur et infirmier, de Guillaume préchantre, sceau de Godefroi, trésorier et sceaux de quantité d’autres.
 »

Par la suite, en 1248, l'abbé Guillaume, Supérieur de Saint-Denis, signe une charte rédigée en latin qui affranchit les habitants de "puteoli". Ce n'est qu'au 17e siècle que, dans les documents, le nom de notre ville apparaît sous sa forme actuelle : "Puteaux".

Que ce soit en vieux français "Putiauz" ou sous sa forme latinisante "puteoli", Puteaux, situé en bord de Seine, n'était alors qu'un "bourbier" ou un "marécage". Le secteur n'avait pas plus de "puits" qu'ailleurs. Même si après la guerre, en 1945, un recensement fait apparaître que notre ville comptait 134 puits en bon état !

La suite de notre histoire : Comment Puteaux devient une paroisse indépendante.

(Sources : "Histoire de la paroisse de Puteaux" La Source - "Puteaux chroniques du temps des puits" Jean-Emile Denis - Document : Archives Nationales LL 1167 fo 52 verso, Cartulaire de Rueil XIIIe siècle)