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Un article de David Jonglez (CampToCamp) sur le livre

vendredi 3 avril 2009 à 23:58

David Jonglez fait un compte-rendu très intéressant de sa lecture.

Il y est beaucoup question de l’Adullact. Plus que dans mon livre! Car sans doute mon point de vue déforme-t-il ma perspective, mais je crois que David Jonglez exagère, précisément à cause de son point de vue (on se connaît etc...).

Précision

Il écrit: « Le modèle économique de la mutualisation par la demande serait le modèle économique le plus stable. »

Peut-être n’ai-je pas été assez clair sur la question de la stabilité et de l’instabilité des modèles.

Les trois modèles stables sont à mon avis:

  1. le modèle analogue aux mathématiques – communautés de hackers bénévoles, sur des outils plutôt couches basses (on retrouve d’ailleurs ces outils supportés par des universités).
  2. le modèle consortium d’entreprises autour d’un/plusieurs produits – marchand d’open source
  3. le modèle de mutualisation par la demande – clients mutualistes

Je crois en effet qu’une entreprise ne peut être « éditeur » d’un logiciel open source très longtemps. C’est un modèle instable. Je n’ai pas dit qu’il n’était pas rentable. Nous sommes dans un monde où il faut distinguer les choses je crois… surtout en ce moment. Les entreprises du logiciel libres, sur un même segment, convergent naturellement vers des consortium, pour arrêter de réinventer la roue. Je crois que sur point d’ailleurs David Jonglez pourrait témoigner (avec OsGeo). Mais le domaine dans lequel il travaille est plus complexe car la mutualisation y concerne les données, avec des niveaux de coûts et des forces en présence qui déforment les équations habituelles.

Le troisième modèle stable n’est pas plus stable que les autres. Comme auteur cherchant à comprendre, je n’ai nulle préférence pour tel ou tel acteur. De ma position d’acteur engagé j’ai évidemment envie que les acteurs publics et que les clients soient pris au sérieux dans leurs efforts de mutualisation et qu’on cesse de considérer qu’ils doivent seulement « soutenir » le logiciel libre. Mais dans le livre je ne marque ma préférence que parce que le sens de cette histoire va vers l’émergence de ce modèle, qui n’est quà ses début. Si j’ai forcé le trait, c’est que le point de vue des études sur l’open-source est quasi exclusivement le point de vue de l’entreprise. Et qu’il est temps d’entendre d’autres acteurs.

L’univers du logiciel libre sera plus stable (dans son ensemble) lorsque les clients seront plus organisés, je le crois. Mais cela ne rend pas moins stables les deux autres modèles.

David Jonglez a raison de souligner les difficultés que l’on rencontre dans la mutualisation. Je ne les méconnais pas…