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Réponses à quelques questions d’un contributeur

mardi 14 avril 2009 à 16:59

Voici le message reçu:

Je suis dans le secteur industriel (machines, énergie) et souhaite réorienter ma carrière vers le secteur informatique, en Marketing / Business Dev. Dans l’industrie du logiciel, je suis particulièrement intéressé par l’Open Source, qui est proche de mes convictions: partage entre utilisateurs, échanges dans des communautés, crowd sourcing.

J’ai trouvé ce livre très intéressant, en particulier sur la problématique des forks et de product roadmap.

Sur le thème des entreprises qui se mutualisent pour spécifier et faire réaliser en Open Source des applications métiers, je suis étonné de cette segmentation. Pourquoi serait-ce l’appanage des PME? Les grands groupes n’ont-ils pas des problématiques proches de ces PME? Quelle que soit la taille d’une entreprise industrielle, elle sera toujours amenée à gérer son parc informatique, ses ressources humaines (dont la paye), son cycle de vie du produit, ses moyens de production, sa logistique, ses cannaux de vente, la relation avec le client, le suivi qualité. Que ce soit des PME ou des grands groupes.

De même, le livre est très accès sur la France, voire même au niveau régional, mais une entreprise d’Afrique du Sud n’aurait-elle pas les mêmes besoin qu’une autre entreprise au Mexique du même secteur? Ces communautés ne dépassent-elles pas les frontières de la France? Pourquoi refaire une application Open Source pour la découpe du bois en Bretagne si cela a déjà été fait au Vietnam (je dis n’importe quoi).

Bref, je trouve le livre très intéressant et en recommande la lecture à toute personne intéressée par le domaine. En attendant, l’auteur peut-il répondre à mes quelques questions ?

Il y deux questions:

Touchant les logiciels métiers, les grands groupes n’ont-ils pas des problématiques proches de ces PME ?

Vous avez raison, toutes les entreprises ont les mêmes besoins en matière de métier: elles sont des entreprises… Elles ont toutes besoin d’un ERP, d’une CRM, etc.  En fait les grandes entreprises mutualisent déjà, sans le dire, et parfois sans le savoir, via leurs prestataires intégrateurs, en open source. Les club utilisateurs fonctionnent bien à ce niveau car les grands comptes sont très puissants. Quand les DSI se parlent et repèrent qu’ils ont les mêmes prestataires, ils peuvent facilement peser. D’ailleurs c’est aussi l’intérêt du prestataire qui cultive des références pour ses produits, et solidifie ses solutions en consolidant ce qu’il fait pour l’un avec l’autre.

Les PME sont dans une situation différente, et pénible. Premièrement, elles sont peu organisées en branches sur le terrain informatique… ou quand elles le sont ce n’est pas exactement pour faire du logiciel libre… je préfère ne pas développer. Deuxièmement les efforts qui sont fait à l’échelle nationale pour les amener à utiliser les nouvelles techologies ne sont pas fait pour elles mais pour développer un secteur, celui des services informatiques en direction des PME. On ne leur parle pas du tout de logiciel libres… quel dommage!

Il est donc urgent que les PME se mutualisent, car elles en ont besoin et intérêt plus que d’autres.

Le livre est très axé sur la France, mais ce qui est réalisé ici ne peut-il servir là-bas ?

La seconde édition, à laquelle je travaille déjà, sera plus internationale dans ses exemples. Evidemment il faut éviter de réinventer la roue, et la question est planétaire.

Se pose toutefois un problème particulier pour les logiciels métiers: ils correspondent à des usages qui ne sont pas internationaux, justement. Ils sont souvent liés à des processus particuliers, et à des situation juridiques spéciales. Et l’on ne pense pas toujours à résoudre le cas général. La forge Osor, montée par la Commission Européenne, va fatalement rencotnrer ce problème, pour les projets qui s’y trouvent. Il ne suffit pas de mettre le nom d’un logiciel dans une langue étrangère ou de localiser les chaines de caractères du logiciel pour l’adapter à une réalité administrative particulière.

Un article de David Jonglez (CampToCamp) sur le livre

vendredi 3 avril 2009 à 23:58

David Jonglez fait un compte-rendu très intéressant de sa lecture.

Il y est beaucoup question de l’Adullact. Plus que dans mon livre! Car sans doute mon point de vue déforme-t-il ma perspective, mais je crois que David Jonglez exagère, précisément à cause de son point de vue (on se connaît etc...).

Précision

Il écrit: « Le modèle économique de la mutualisation par la demande serait le modèle économique le plus stable. »

Peut-être n’ai-je pas été assez clair sur la question de la stabilité et de l’instabilité des modèles.

Les trois modèles stables sont à mon avis:

  1. le modèle analogue aux mathématiques – communautés de hackers bénévoles, sur des outils plutôt couches basses (on retrouve d’ailleurs ces outils supportés par des universités).
  2. le modèle consortium d’entreprises autour d’un/plusieurs produits – marchand d’open source
  3. le modèle de mutualisation par la demande – clients mutualistes

Je crois en effet qu’une entreprise ne peut être « éditeur » d’un logiciel open source très longtemps. C’est un modèle instable. Je n’ai pas dit qu’il n’était pas rentable. Nous sommes dans un monde où il faut distinguer les choses je crois… surtout en ce moment. Les entreprises du logiciel libres, sur un même segment, convergent naturellement vers des consortium, pour arrêter de réinventer la roue. Je crois que sur point d’ailleurs David Jonglez pourrait témoigner (avec OsGeo). Mais le domaine dans lequel il travaille est plus complexe car la mutualisation y concerne les données, avec des niveaux de coûts et des forces en présence qui déforment les équations habituelles.

Le troisième modèle stable n’est pas plus stable que les autres. Comme auteur cherchant à comprendre, je n’ai nulle préférence pour tel ou tel acteur. De ma position d’acteur engagé j’ai évidemment envie que les acteurs publics et que les clients soient pris au sérieux dans leurs efforts de mutualisation et qu’on cesse de considérer qu’ils doivent seulement « soutenir » le logiciel libre. Mais dans le livre je ne marque ma préférence que parce que le sens de cette histoire va vers l’émergence de ce modèle, qui n’est quà ses début. Si j’ai forcé le trait, c’est que le point de vue des études sur l’open-source est quasi exclusivement le point de vue de l’entreprise. Et qu’il est temps d’entendre d’autres acteurs.

L’univers du logiciel libre sera plus stable (dans son ensemble) lorsque les clients seront plus organisés, je le crois. Mais cela ne rend pas moins stables les deux autres modèles.

David Jonglez a raison de souligner les difficultés que l’on rencontre dans la mutualisation. Je ne les méconnais pas…

Des premières cette semaine au Salon du livre et à Solution Linux.

jeudi 2 avril 2009 à 23:52
Etre un auteur au salon du livre

J’ai passé vingt minutes au dernier Salon du Livre. Entre deux trains, le soir de la réception d’inauguration. Le temps de prendre une coupe de de champagne devant le stand d’Eyrolles, mon éditeur:-)
Voir son livre dans le catalogue
C’était la première fois que je voyais un catalogue avec mon livre dedans.
Voir son livre sur une grande affiche
Cela fait plaisir. Les seules affiches sur lesquelles j’ai figuré étaient jusqu’à présent des affiches électorales. Et j’étais en petit, très loin;-)
Voir quelqu’un acheter mon livre
A Solution Linux, j’ai vu quelqu’un acheter mon livre. Bon je le connaissais, mais seulement par mail. Alors on a mis un visage sur un couriel.
Une dédicace à quelqu’un que je ne connaissais pas
C’est émouvant les premières fois
Premier commentaire consistant sur le blog
C’est le plus important: on va pouvoir discuter de l’économie du logiciel libre, du travail non payé, des forges comme place de marché etc…

Ce site sera-t-il dans la liste blanche ?

jeudi 26 février 2009 à 00:47

HADOPI - Le Net en France : black-out