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mercredi 18 novembre 2015 à 15:59
Du point de vue juridique, oui, il s'agit seulement de ça. Mais c'est un contexte parmi tant d'autres : un sens a émergé pour représenter une situation spécifique dans le contexte juridique, là où un nouveau mot aurait sans doute été approprié. Malheureusement, le vocabulaire courant est souvent réutilisé tel quel, d'où de multiples incompréhensions et batailles de dictionnaire inutiles (très fréquent en droit ou dans les sciences).

Ma critique n'est pas forcément sur la question de "est-on en guerre ou non", à vrai dire c'est une question qui m'importe peu. Ce n'est pas parce que le mot guerre a plusieurs sens que l'on ne peut pas juger son utilisation et les intentions de ceux qui les profèrent : je suis d'accord avec tout le monde pour dire que nous ne sommes pas dans une guerre au sens juridique, et que les gouvernements jouent un jeu dangereux avec la polysémie du terme. Par contre, si la critique des mauvaises intentions est tout à fait légitime, énoncer simplement "non, nous ne sommes pas en guerre" est largement insuffisant car le concept de guerre asymétrique existe, qu'il est antérieur à l'extrême droite actuelle et à la définition juridique, et qu'il décrit très bien la méthodologie terroriste (et d'autres choses, une guerre civile étant asymétrique aussi). On peut affirmer, en toute bonne foi, qu'il s'agit d'une forme de guerre, si l'on prend soin de préciser de quoi l'on parle (ce que j'ai fait). Bien sur, on ne lutte pas de la même façon dans une guerre asymétrique que dans une guerre entre États, tout simplement car l'on peut s'embourber très vite dans ce type de conflit (le Vietnam et l'Irak sont des cas d'école en la matière). Le tout répressif/surveillance prôné par le gouvernement sera parfaitement inefficace, car ne traitant pas les causes du problème, notamment la problématique de la vente d'arme ou de l'ingérence occidentale maintenant une partie de l'orient dans une instabilité permanente. C'est un problème éminemment complexe, mais je digresse.

Ca ressemble beaucoup à ce débat sur la morale : ce n'est pas parce que la morale est une notion subjective que l'on ne peut pas l'analyser ou la juger, dès lors que l'on fixe certains cadres. Il en va de même pour le sens des mots, ce n'est pas parce qu'il y a plusieurs sens que l'on ne peut pas analyser l'utilisation qui en est faîte et les intentions qui se cachent derrière.
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