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Une étude montre les limites des mégabassines, elle est torpillée par le préfet - médiapart

samedi 24 juin 2023 à 11:18

Une étude de ces militants écologistes bien connus que sont SUEZ consulting conclut que factuellement il n'y a tout bonnement pas assez d'eau pour remplir les 30 mégabassines prévues dans la Vienne.

La préfecture rejette cette conclusion en y opposant qu''il faut prendre en compte l'aspect socio-économique du projet. Le très macroniste préfet de la Vienne Jean-Marie Girier était directeur de sa campagne en 2017.

le rapport constate la réalité physique qu'il n'y a pas assez pour remplir ces bassines qui représentent 14 fois celle de sainte soline.
Réparties en 11 "unités de gestion", 3 trois ne peuvent tout simplement pas être remplies car la quantité d’eau disponible est insuffisante sur le bassin. Les prélèvements entraînerait une rupture des débits minimums dans les cours d’eau pour garantir la vie, la circulation et la reproduction des espèces. 2 pourraient être remplies, mais au détriment de tout autre usage pour les habitants ou autres activités économiques du secteur. pour les 6 autres la situation semble moins dramatique mais reviennent a accaparer l'eau au bénéfices de 9% des agriculteurs et d'une modèle agricole intenable.

Il y a toutefois un gros couac dans ce rapport, malgré ses conclusions alarmantes et comme dans le cas du rapport commandé au BRGM pour sainte soline, il se base sur les données de la période 2010 - 2018, et ignore complètement la sécheresse continue depuis plusieurs années et ne prends pas en compte le dérèglement climatique ainsi l'appauvrissement de la ressource en eau alors que les prévisions indique un déclin de 30 à 40% dans les 25 ans à venir.

En particulier, la vienne vient de connaitre une sécheresse hivernale, il n’a pas plu une goutte entre le 21 janvier et le 20 février et le niveau de recharge des nappes n'est pas satisfaisant.

Le préfet a fait pression pour que cette ne soit pas validé et pour les membres de la commission de l'eau votent la fin de l'étude.

L'étude dérange aussi parce qu'elle montre que le problème de longue date de prélèvements excessifs est toujours d'actualité, et que pour revenir à l'équilibre il faudrait baisser immédiatement les prélèvements d'au moins 22% en été. Les irrigants sont responsables de 50% des prélèvements totaux et de 70% des prélèvements en été. De son coté le représentant des irrigants, Hervé Jacquelin, demande la création d'au moins 100 bassines.

Un protocole avait été mis en place au pas de courses pour ces 30 méga bassines avant la sortie du rapport.
Ce protocole contraire aux données exploite lui aussi le rapport commandé au BRGM qui avait été instrumentalisé pour sainte soline. Utilisant les données de la période 2000-2011 le rapport était une commande répondant à une question précise sans lien avec l'usage qui en est fait. la question était une question d'ordre technique et hypothétique: "si on avait construit des mégabassines lors de la décennie 2000-2010, y aurait t'il eu une amélioration des cours d'eau en été", ce à quoi le BRGM a répondu que dans l'éventualité où ces mégabassines auraient pu être remplie en hiver dans les conditions d'il y a 20 ans, il y aurait eu une amélioration des cours d'eau en été". Mais ce rapport du BRGM est utilisé pour justifier la construction de mégabassines en prétendant qu'il dit que les méga bassines seraient bénéfiques d'une manière générale et dans les temps à venir.

Les dirigeants du BRGM reviennent sur l'instrumentalisation de ce rapport du BRGM lors de leur audition parlementaire: Mme. Rousseau (Présidente-directrice générale du BRGM) et M. Pannet (Directeur adjoint de la direction des actions territoriales du BRGM) à propos de la signification du contenu du rapport sur les retenues de Ste Soline et de la définitions des seuils de prélèvement | Audition au Sénat du 15/03/23

Et pour aller dans le sens du préfet, le président de la chambre d’agriculture de la Vienne, Philippe Tabarin, a sorti un communiqué de presse pour allumer un contre feu en déclarant sur la base de "crois moi frérot" : « Contrairement aux conclusions de l’étude HMUC, j’affirme que nous ne manquons pas d’eau. »

La guerre de l'eau est déjà en train de se dérouler sous nos yeux, avec les pouvoirs politiques qui sont dans le camp de l'accaparement de la ressource au profit d'une petite minorité et au détriment des autres, mais surtout de continuer la surexploitation qui mène à l'effondrement ou à la disparition de la ressource à vitesse accélérée au nom de l'activité économique.
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