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Transition écologique : les mines de cobalt, l’envers du rêve électrique • FRANCE 24 [video]

mardi 11 juillet 2023 à 09:46

Face à la crise climatique, la voiture électrique porte la promesse d’une transition écologique propre. Elle s'appuie sur le cobalt, un minerai hautement stratégique nécessaire aux batteries. Il se trouve notamment en République démocratique du Congo, qui possède les plus grandes réserves mondiales de cobalt. Il y est exploité à un coût environnemental et humain colossal : travail infantile, pollution des eaux et de l’air, corruption.... L’industrie automobile se livre une bataille féroce, aux dépends de victimes d’un "monde meilleur". Une enquête de Quentin Noirfalisse et Arnaud Zajtman.

enquête vidéo qui rappelle celle de Charles Villa qui se passait aussi dans les mines du Congo pour un minerai, le coltan, qui est utilisé dans les smartphones: J'ai pénétré dans les mines de coltan au Congo

la ruée minière pour electrifier les bagnoles est catastrophique à tous les niveaux et d'une ampleur dont on a du mal à prendre la mesure. pour donner une idée de l'ordre de grandeur, dans "Ressources minérales, progrès technologique et croissance" publié en 2018 c'est formulé de la sorte: «la quantité cumulée de métaux à produire au cours des trente-cinq prochaines années dépasserait la quantité cumulée produite depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui.»

Pour donne une idée de l'impact, en regardant dans le rapport de la branche de l'ONU dédiée aux ressources, l'International resources panel (IRP), 2019: Natural Resources for the Future We Want on y voit qu'historiquement et actuellement l'extraction et le raffinage des ressources c'est la moitié des émissions de gaz à effet de serre (hors changement d'utilisation des sols) et 90% de la perte de biodiversité et des problèmes liés à l'eau et qu'il y a une énorme inégalité entre les pays pauvres où sont extraites les ressources et qui souffrent des conséquences de cette exploitation minière sans en avoir les bénéfices et les pays riches qui accaparent tous les bénéfices et ne subissent qu'indirectement une petite partie des conséquences néfastes.

La ruée minière à venir va aggraver les impacts sur tous les indicateurs étudiés: changement climatique, stress hydrique, pollution aux particules fines et conséquence sur la santé, perte de biodiversité, écotoxicité, toxicité pour les humains, etc.

L'objectif minimum pour un mode de vie durable est diminuer l'extraction minière de 40% avant 2050, mais on est dans une accélération exponentielle qui a déjà triplé depuis 1970 (17 millliard de tonnes en 1970 et92 milliards de tonnes en 2017, soit environ 12 tonnes par humain). alors on mise tout sur l'idée complètement irréalisable du double découplage entre croissance économique et consommation de ressources et entre croissance économique et impacts environnementaux.
Le rapport commence par nous décrire vers quoi on va si on continue comme ça et c'est grosso modo un effondrement planétaire catastrophique. Ensuite il décrit tout un tas de mesures à mettre en place et de changement sociétaux pour ce double découplage : fin du consumérisme, fin du productivisme, les riches qui arrêtent de s'accaparer les richesses pour réduire les inégalités (aussi bien les individus que les pays), la fin du gaspillage alimentaire et tout le monde qui se mets à manger équilibré et peu de viande, qu'on ramène à presque zéro les émissions de GES et qu'on capture et séquestre le CO2 de l'atmosphere, qu on applique des règlementations de protection des terres et de la biodiversité, etc. et de l'autre croissance économique, amélioration du bien être humain, augmentation de l'exploitation des ressources, etc.

C'est dingue de voir que ce rapport qui est factuel sur son évaluation de la situation et de la direction dans laquelle on est engagés, s'enferme dans un délire totalement biaisé sur sa prospective parce qu'il part du postulat de départ que la croissance économique ne doit pas être remise en cause, alors que c'est une évidence que non seulement c'est impossible (voir fonction exponentielle) mais aussi que c'est la cause du problème.

Pour approfondir la question du double découplage, je recommande la lecture de Découplage et croissance verte* et Le découplage dans le rapport AR6 du GIEC (par Timothée Parrique).

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