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Note: Le casque à vélo

mardi 5 septembre 2023 à 12:51

Il n'y a effectivement aucun débat à avoir sur l’utilité du casque vélo, il n'a pas d'utilité autre que marginale dans des situations spécifiques qui ne sont pas représentative de l'usage courant. Il augmente les risques pour le cycliste et diminue la sécurité. le casque vélo est un argument de l'industrie automobile pour limiter l'usage du vélo.

C'est un vieux sujet qui a été vu et revu et qui devrait être une évidence pour tout le monde depuis le temps.

Selon Claude Lievens Souday de la Fédération française des usagers de la bicyclette , le casque vélo peut éventuellement avoir une utilité en matière de protection en-dessous de 20 km/h une vitesse rarement respectée par les automobilistes, même en ville. A vrai dire, on pourrait en conclure que le casque vélo est peut-être efficient pour les cyclistes qui tombent seuls de leur vélo à petite vitesse, mais en l’occurrence on tombe rarement tout seul de son vélo sur la tête…
Pour en finir avec le casque vélo (2014)

Si on prends la principale étude qui conclut à une protection offerte par les casque vélos, il faut bien lire les réserves, cette protection ne porte que pour les chutes qui n'implique que le vélo seul et exclut les collisions avec un autre véhicule, particulièrement à grande vitesse.

l'autrice, Alena Høye, chercheuse dans le domaine de la sécurité routière à l'Institut norvégien de recherche sur les transports, émet quelques réserves importantes.

La scientifique souligne que les casques offrent une meilleure protection dans les accidents n'impliquant qu'un vélo, et «une protection limitée contre les blessures graves à la tête lors d'impacts à haute énergie ou lorsqu'un cycliste est renversé par un véhicule motorisé». Elle note également que de nombreux travaux indiquant que les porteurs de casque sont moins susceptibles de subir un traumatisme crânien ne tiennent pas compte du simple fait qu'ils pourraient être plus prudents. (L'inverse est également vrai: les cyclistes non casqués sont plus souvent sous l'emprise de l'alcool ou roulent tous feux éteints dans l'obscurité, et sont plus susceptibles d'avoir un accident n'impliquant qu'un vélo.)

Les blessures à vélo concernent assez peu la tête (16% des cas dans l'étude de l'IFSTTAR « cyclistes victimes d’accidents : caractéristiques et bilan lésionnel » qui porte sur 14 000 accidents sur 10 ans dans le rhône), les cas graves d'une blessures à la tête sont de 1%, par comparaison 84% des piétons accidentés et souffrant d'une blessure grave sont touchés à la tête, c'est 52% pour les motards.

Les études sur le casque vélo sont contradictoires, celles qui lui trouvent une efficacité concluent généralement à une efficacité du niveau « ça peut pas faire de mal », tandis que la majorité conteste cette position. Le principal facteur en cause dans les accidents est aussi celui qui aggrave les blessures: la vitesse. Or avec la vitesse les accidents sont polytraumatique et d'autres organes vitaux que la tête sont touché rendant le casque inutile pour protéger le cycliste. résumé en une image: http://carfree.fr/images/casque-a-velo1.jpg

Les études dans les pays suite à l'introduction d'une obligation du port du casque à vélo constatent toutes la même chose: une diminution du nombre de cyclistes, un nombre de bléssés équivalent a celui avant l'obligation du casque. En diminuant le nombre de cycliste, l'obligation du casque a réduit l'effet de sécurité par le nombre et ainsi annulé tout gain potentiel lié au casque.

L'étude Icube-université de Strasbourg sur les casques a démontré que les normes de résistance sont insuffisant ou inadaptés par rapport à la cinématique et la trajectoire du cycliste lors d'une collision, ceux pour enfant étant particulièrement problématique car inadaptés à la morphologie de l'enfant. Par ailleurs pour offrir une protection le casque doit être correctement positionné et ajusté, ce qui est rarement le cas en pratique et ne doit pas avoir subi de choc, comme le laisser tomber par terre.
Casque : un dossier qui décoiffe !

Les normes exigent des fabricants qu'ils évaluent les performances de leurs produits en faisant tomber une tête de mannequin en magnésium, chapeautée d'un casque, d'une hauteur d'environ 2 mètres sur diverses enclumes en acier. Toutefois, ces essais en laboratoire mimant une chute libre verticale ne reflètent pas la façon dont la plupart des gens se frappent la tête à vélo.
Les tests en laboratoire ne permettent pas non plus de restituer l'expérience subie par un corps entier et en mouvement, ce qui, selon certains experts, aboutit à une sous-estimation des forces d'impact. Dans la réalité, il est rare qu'une personne tombe directement sur le sommet du crâne. Il est en revanche beaucoup plus courant de frapper le sol selon un angle compris entre 30 et 60 degrés.
De plus, les expériences standard ne tiennent pas compte des forces de rotation en jeu lorsqu'un cycliste chute non seulement vers le bas, mais aussi vers l'avant. Or, on sait depuis longtemps que ces forces peuvent occasionner des lésions cérébrales traumatiques invalidantes ou potentiellement mortelles.

De l'autre coté les statistiques montrent qu'en France il y a 3 x plus de morts chez les cyclistes casqués en agglomération que pour ceux ne portant pas de casque:

La fréquence d’accidents mortels parmi les cyclistes portant un casque, en agglomération à l’échelle de la France métropolitaine, apparait plus de 3 fois plus élevée que celle des cyclistes ne portant pas de casque en moyenne sur les 4 années d’étude
« Surmortalité des cyclistes casqués en agglomération : données statistiques et hypothèses explicatives. »

si on résume la question du port du casque en une seule phrase, on peut dire désormais que le casque vélo ne protège quasiment de rien et qu’en plus il aggrave les choses pour les cyclistes.

La science confirme aujourd’hui que les automobilistes frôlent de plus près les cyclistes qui portent un casque vélo. Porter un casque vélo peut dès lors être un facteur aggravant de collision avec une voiture. Le casque vélo est-il dangereux? (2018)

Qui sont les plus ardents défenseurs du casque vélo? Bizarrement, ce sont les industriels de l’automobile! (...) sur le sujet du vélo urbain, il paraît quand même plus logique d’écouter une association comme la FUB plutôt que les constructeurs de voitures ou les associations d’automobilistes… Prenons le problème à l’envers, quel crédit accorderait-on à une association cycliste qui conseillerait aux automobilistes de porter un casque?

Le casque vélo est l’exemple typique de la fausse bonne idée particulièrement dangereuse pour les cyclistes. Le sujet revient périodiquement et on possède désormais une vision assez claire des tenants et aboutissants de la (fausse) question du casque vélo. (...) le casque vélo présente de très gros désavantages et même des risques pour les cyclistes. Déjà, il complexifie la pratique du vélo. Même si ce n’est pas une contrainte invraisemblable, cela reste malgré tout contraignant de porter un casque, de le transporter ensuite, d’en prendre soin, de le changer, etc. Les rares pays qui ont rendu le casque vélo obligatoire comme l’Australie par exemple ont vu la pratique du vélo urbain diminuer. (...) Avec le casque vélo, le cycliste peut se sentir abusivement protégé et diminuer par voie de conséquence sa vigilance. Ce phénomène est particulièrement vrai pour les enfants qui n’ont pas encore tous les acquis de la pratique de la circulation en ville. (...) le casque vélo envoie un mauvais signal aux automobilistes: il leur fait croire que le cycliste est protégé, ce qui relâche leur vigilance et peut les amener par exemple à moins respecter la distance minimale entre le cycliste et leur voiture ou à ne pas limiter assez leur vitesse à l’approche d’un cycliste.
Pour en finir avec le casque vélo (2014)

quelques ressources supplémantaire tirées du site de la bicycle helmet research foundation:

Why are Dutch cyclists more likely to be injured if they wear helmets?
Meta-analysis of bicycle helmet efficacy: bias in older research, no net benefit from helmets in later studies
Alcohol: obscuring the outcomes of helmet research?
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