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Emmanuel Todd : « Priver le PS de son dernier rempart : les frondeurs » - FAKIR

vendredi 13 mai 2016 à 21:03
par François Ruffin 13/05/2016

«Todd revient sur le PS, avec cette fois les frondeurs dans le collimateur. Et moi aussi, j’en ai ras la casque de leurs pantomimes…

Au précédent épisode, Emmanuel Todd l’espérait :

   « Déjà, si ça pouvait conduire à un engagement simple, chez les jeunes : « Plus jamais nous ne voterons PS ! » Je me porte beaucoup mieux, c’est une libération spirituelle, depuis que j’ai fait ce serment pour moi-même. Je rêverais de la mise à mort du PS. C’est peut-être ce que va nous apporter Hollande, il y a là une ouverture pour se débarrasser du parti socialiste. Et il existe désormais un boulevard à gauche. »

Suite à la loi El Khomri passée au bazooka du 49.3, on l’a appelé, hier, dans sa « retraite de travail » en Bretagne. Et c’est les frondeurs, cette fois, qui se sont retrouvés dans son viseur :

   « Que le PS soit de droite, tout le monde le sait. Mais il faut maintenant les priver de leur dernier rempart : les frondeurs. Ce sont eux qui vont servir d’ultime alibi. Ils sont certes sympathiques à titre individuel, mais ce sont désormais eux les plus nocifs, eux qui empêchent une clarification. Ou alors, qu’ils soient conséquents, et qu’ils fassent tomber le gouvernement. Le reste relève de l’agitation.
   Être de gauche c’est ne plus jamais voter PS. Et il ne faut pas regarder ça comme un geste négatif, mais au contraire positif : se débarrasser du Parti socialiste, c’est ouvrir un champ des possibles. »

Je suis assez d’accord.

Même si, à titre personnel, on préfère nettement une Barbara Romagnan à un Jean-Marie Le Guen, ça fait trop longtemps que la comédie dure, elle ne nous intéresse plus. Depuis quatre ans, ils se comptent, un coup ils sont quinze, l’autre fois trente, etc., avec des psychodrames bidons. Et jusqu’à la pantomime de cette semaine : alors qu’ils pouvaient faire tomber la loi El Khomri et le gouvernement Valls dans la foulée, voilà qu’ils essaient, en vain, de monter leur propre motion de censure, avec la garantie qu’elle ne marchera jamais.

J’ai cette conviction, et depuis un bail : ils se jouent un spectacle, celui de la résistance, mais pour eux-mêmes. Ce petit jeu est lisible par leurs pairs, par les députés, par les éditorialistes, mais incompréhensible pour les gens.

Les Français s’en foutent, eux, de ces caprices : vous êtes pour ou vous êtes contre ? Choisissez votre camp.»
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