On parle souvent de la bagnole au jus de fossile, électrique ou pas, et de comment ce mode de transport n'est absolument pas soutenable ni compatible avec le changement climatique, mais on n'aborde rarement le cas du vélo. Pourtant il y a matière à discussion et à critique, le mode de fabrication suit celui des bagnoles et est devenu de plus en plus consommateur de ressources et polluant pour des bécanes qui ont une durabilité réduite par rapport aux vélos fabriqués il y a plus de 40 ans.

Les industries européennes et américaines se sont effondrés et ont disparu avec la globalisation néolibérale de la fin des années 1970s au profit de la Chine. Aujourd'hui un seul producteur chinois sort 20% de la production mondiale de ses usines automatisées avec 55 000 vélos par jour.

La réparabilité des vélos s'est aussi effondrées entre autres parce que les pièces qui étaient compatibles entre les modèles et les marques au point d'être quasiment universelles ont été remplacées par des composants propriétaires ou des standards qui changent rapidement rendant incompatibles les pièces pour des vélos au cours du temps même au sein d'une même marque.

En parallèle la qualité des pièces a fortement décliné, y compris sur des vélos haut de gamme. Les premiers prix étant parfois qualifiés de "conçu pour être défectueux" ou "d'objet en forme de vélo", certains modèles doté d'éléments en plastique fragile non remplaçable ont une durée de vie de quelque mois seulement.

Les vélos électriques c'est pire, leur bilan carbone est 10 fois pire qu'un vélo en acier d'il y a 40 ans, ils sont affectés par les mêmes problèmes mais en pire du fait des pièces supplémentaire qui sont autant de causes de problème supplémentaires qui font que leur durée de vie est inférieur à celle d'un vélo sans assistance électrique. le renouvellement des gammes étant encore plus rapide.

Le cas des vélos cargos électriques est édifiant, leur niveau d'émission au cours de leur cycle de vie n'est qu'environ moitié que celui d'une camionnette électrique, essentiellement à cause de la durée de vie de 34 000km pour le vélo contre 240 000km pour la camionnette électrique. Un tel vélo cargo émettra 2,7t de CO2 au cours de son cycle de vie, soit 40 fois plus que le vélo avec cadre en acier.
À noter aussi que le vélo cargo est limité a généralement 150kg de charge utile, ce qui fait qu'il en fait plusieurs pour remplacer une camionnette.

Une étude de cas sur le partage de vélo faite sur les vélins parisiens constate que les vélos partagés ont une durée de vie plus courte qu'un vélo personnel, et que l'infrastructure nécessaire au service de partage représente plus 90% des émissions et de la consommation énergétique. Les services de vélos partagés aggravent donc encore plus le problème. 3,5 % pour les aménagments routiers tels que les pistes cyclables, 2% pour l'équilibrage consistant à répartir et garnir les stations de partage en vélos, alors la charge des vélos représente seulement 0,3%. un vélin émets 10 fois plus qu'un vélo personnel non électrique avec cadre en acier. Pire les services de partage de vélo entraine une baisse de 15% des vélos individuels moins polluants. Une autre étude aux USA trouve des émissions double de celle des vélibs.

L'évolution consistant à s'affranchir des stations, est en fait encore pire les vélos nécessitant chacun des composants électroniques qui alourdissent le bilan, augmentent les causes de pannes et sont plus énergivores car connectés en permanence alors la durée de vie des vélos diminue encore.

Malgré tout le vélo reste meilleur que la bagnole. même un vélo moderne avec sa durée de vie restreinte et il en faut 15 pour parcourir autant qu'avec une voiture moderne, a un bilan d'émission inférieur avec 4,8t à celui d'une petite voiture (ici une citroen C1) qui émets 6t lors de sa fabrication.
Le souci étant qu'un vélo ne remplace pas systématiquement une voiture, en fait dans le cas du vélo électrique et du vélo partagé c'est même le contraire car ça remplace des déplacements à pieds, en transports en commun ou avec un vélo personnel non électrique. À titre d'exemple les vélibs parisiens ont un bilan carbone 3x plus grand que celui des transports en communs électriques comme le métro. Il y a aussi le cas des vélos à usage récréationnel pour lequel on prends la voiture pour emmener son vélo hors de la ville, un usage du vélo qui alourdit les émissions au lieu de les réduire.

L'article tire les conclusions sur les changements à apporter pour rendre le vélo soutenable: revenir à une production locale non automatisée ce qui augmente le coût à l'achat mais le réduire sur le long terme car ça prolonge la durée de vie et rends possible les réparations. Un retour à la standardisation dont on s'est éloigné pour le profit du fait du capitalisme. S'attaquer au problème des vols de vélos et du stationnement qui sont une motivation importante dans l'achat de vélo pas cher de moindre qualité. Revenir au vélo en acier plutôt qu'en aluminium ou en fibre de carbone, préférer un vélo non électrique et s'en servir comme alternative à la voiture.
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