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Sécurité : BlackBerry préfère coopérer avec le gouvernement plutôt qu'un chiffrement total - Liens en vrac de sebsauvage

jeudi 19 novembre 2015 à 17:10
Dans la situation actuelle, cette décision est inquiétante.
Mais quand on y réfléchit, cette décision est plus éthique que d'autres.

Les démocraties modernes fonctionnent en générale de la façon suivante:
- on a une communauté
- on a un organe législatif, qui crée les règles qui s'appliquent dès qu'on interagit avec cette communauté
- on a les organes exécutif et judiciaire, qui font en sorte que ces règles soient respectées
- ces trois organes sont issus du processus démocratique, c-à-d sont le résultat des volontés du peuple

Dans la situation de BlackBerry, il y a plusieurs façons de réagir:

1) comme Telegram, on refuse de transmettre des infos aux gouvernements. Par contre, on crée ses propres règles privées, tel que bannir les forums considérés comme extrémistes.
Vu que c'est permis pour Telegram, cela devrait donc être permis pour toutes les entreprises, y compris les grands portails du web, qui peuvent donc décider du jour au lendemain que tel ou tel éléments qui ne leur plaisent pas n'ont plus à apparaître chez eux, avec de grosses conséquences sur la visibilité de ces éléments. (on peut toujours parler de neutralité du réseau, mais le fait est que si un citoyen ne fait pas l'effort de sortir de sa bulle et que sa bulle empêche de l'atteindre, le citoyen est inaccessible).
C'est au final la libéralisation de l'organe exécutif.

2) allez plus loin et dire qu'il n'y a pas de règles.
Mais c'est anti-démocratique, vu que ça veut dire que les lois, décidées de manière démocratique, ne sont pas appliquées. Les lois dans une communauté sont là pour imposer des règles aux membres de cette communauté. Si ces membres peuvent utiliser un système qui permet que l'exécutif ou le judiciaire ne s'applique plus pour ce qu'ils font, ces lois n'ont aucun intérêt et les décisions des citoyens ne sont pas respectées.

3) Faire comme BlackBerry: donner les infos à l'organe qui est censé les recevoir dans une démocratie. Il est possible que dans un pays, l'exécutif soit mauvais. Mais ce n'est pas la faute de BlackBerry, c'est la faute des citoyens qui ont préférés leur confort en rejetant la faute sur les autres et en évitant temporairement les problèmes personnels en utilisant des outils non politiques, plutôt que de faire leur travail de contre-pouvoir.
Ce n'est pas non plus à BlackBerry de décider qui est une démocratie ou pas (parce que sinon, cela voudrait dire que BlackBerry pourrait dire: "votre pays ne permet pas la vente libre d'arme, donc, ce n'est pas une démocratie, donc, je traite votre pays de manière particulière", et on retombe sur le point 1)
(mais cela n'empêche pas à BlackBerry de condamner un régime pour des questions morales en y refusant d'y vendre ses produits)

Bref, la décision de BlackBerry m'apparais comme la plus respectueuse de la démocratie. Le problème est comme toujours du côté des citoyens qui n'ont pas été foutu de protéger leur démocratie.
(Permalink)