C'est exactement ça. Quelqu'un a remarqué cela il y a quelques temps sur opennews (censuré depuis) : dans leur bouche, ce sont les détracteurs qui sont insultants avec des mots tels que "buse", "ignare", "incompétent", "imbécile", "haineux". En parallèle, les mêmes nous balancent régulièrement des "fils de pute" et des "trous du culs", en plus des piques gentillettes telles que "extrêmistes", "soit-disant xxx", "tarés".

Il faut rappeler qu'une insulte ("ignare") n'est pas une injure ("trou du cul") et qu'il y a une différence d'intensité. Le problème est donc bien dans la perception. Se faire appeler "taré", c'est déplaisant (pour soi), tandis qu'appeler quelqu'un "fils de pute", ça ne l'est pas (pour soi). De fait, nos offusqués à géométrie variable considèrent qu'une petite pique contre eux est supérieure à une grosse insulte envers les autres : crime de lèse majesté vis à vis de gens qui sont bien trop peu souvent contredits.
Et bien sur, en plus de cela, c'est un argument facile : le prétendu insulteur est décrédibilisé, accusé d'être l'agent nuisible du débat qui ne voit que le monde en noir et blanc. Cet argument est d'ailleurs plus utilisé d'un côté que de l'autre, même chez les "neutres" (la neutralité face à l'injustice, ce n'est pas neutre).
(Permalink)