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handis, inter, putes, racisé·es, trans, LA RÉPUBLIQUE NOUS PRÉFÈRE MORT·ES !

samedi 17 octobre 2020 à 16:06

" Le Collectif ExisTransInter organise depuis 1997 la manifestation annuelle pour les personnes trans et intersexes, et les personnes qui les soutiennent.
Nos communautés se sont construites dans la pandémie du VIH/sida, qui a fait, et fait encore, des dizaines de millions de morts. Cette année, où la Covid-19 a révolutionné les interactions sociales, la subordination au lieu de travail, le respect des normes sanitaires, plus que jamais l’attention aux minorités est passée au second plan. Les personnes les plus précaires sont toujours en première ligne, et les violences contre nous, handis, inter, putes, racisé·es, trans, ont augmenté dramatiquement.

Nous voulons rappeler que malgré les efforts de la République pour nous stériliser, nous mutiler, nous pénaliser, nous expulser et nous pousser au suicide, nous sommes toujours en vie, nous sommes toujours décidé·es à obtenir le respect qui nous est dû. Au fur et à mesure que la police nous brutalise, le Gouvernement se moque de nous, les rédactions publient des appels à la haine transphobe, le Parlement défend le droit des médecins à mutiler les enfants intersexes, et nous refuse l’accès à la PMA, nous sommes de plus en plus déterminé·es, nous avons de moins en moins à perdre.

Le 17 octobre marque aussi la commémoration du massacre du 17 octobre 1961, où la police française a durement réprimé une manifestation pacifique d’algériennes et d’algériens, qui protestaient contre un couvre-feu raciste qui leur était imposé.
Si le Gouvernement ne veux pas nous protéger comme il faut (pas de masques, ni de distance physique, refus de reconfiner, d’augmenter les soignant·es, casse de l’hôpital), alors c’est à nous de le faire : de prendre soin de nous, et de protéger nos adelphes les plus fragiles.
C’est pourquoi nous avons décidé d’annuler exceptionnellement la manifestation que nous avions préparée depuis des mois. Nous avons choisi, comme le Collectif Intersexes et Allié.e.s - OII France et QUEER RACISE.E.S Autonome, de trouver une autre façon de porter nos revendications.

En mémoire de Doona, tuée par la violence administrative du CROUS de Montpellier, et Laura, et Mathilde, et des dizaines de personnes trans et intersexes qui sont mortes en 2020, en ligne, partout où nous pourrons, nous publierons les prises de paroles ses membres du collectif.
Que les personnes qui sont déçues et tenaient à marcher, rejoignent la marche vers l’Élysée avec Acceptess Transgenres pour exiger la régularisation des sans-papie·ère·s, la fermeture des centres de rétention et des logements pour tou·te·s, car il n’y aura pas de réelle libération des personnes trans et intersexes tant que des politiques racistes, coloniales et anti-migratoires oppresseront nos adelphes racisé·e·s et sans papier·ère·s.

Nous rappelons les revendications du Collectif #ExisTransInter, qui sont nombreuses parce que tout reste à faire. Relayez celles qui vous parlent, celles que vous attendez impatiemment, celles qui auraient sauvé des vies, celle qui sauvera la vôtre.

  • L’abolition de la mention de sexe à l’état civil et sur l’ensemble des documents d’identité.
  • En attendant, le changement de la mention de genre ou de non genre à l’état civil libre et gratuit en mairie, sans condition médicale (ni stérilisation, ni suivi psychiatrique) et sans homologation par un juge.
  • Le libre choix des parcours médicaux, dépsychiatrisés, dépathologisés et sur la base du consentement éclairé, avec le maintien des remboursements en France et à l’étranger.
  • Le démantèlement des équipes et protocoles hospitaliers et la formation des médecins et chirurgiens français pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé.
  • La mise en place d’un dispositif exonérant autre que l’ALD 31, pathologisante et source de discriminations pour encadrer la prise en charge des soins potentiellement sollicités par les personnes trans et/ou intersexes au cours de leurs parcours, et pour mettre fin à l’arbitraire des médecins-conseils et aux inégalités de traitement selon les caisses d’Assurance maladie.
  • L’adoption de dispositions transitoires pour garantir la continuité des droits des personnes trans et/ou intersexes ayant changé de numéro de Sécurité sociale et pallier aux difficultés rencontrées, notamment auprès des organismes d’Assurance maladie et de retraite.
  • La formation et la sensibilisation des personnes et structures en contact avec les personnes trans et intersexes (santé, éducation, social, administratif, justice, prisons, associatif, etc.), par et/ou en lien avec les associations trans et intersexes.
  • La mise en place de mesures pour favoriser l’accès des personnes trans et intersexes aux études supérieures et au monde du travail, et pour protéger les salarié·es trans et intersexes.
  • La fin de la ségrégation sexuée dans les compétitions sportives qui impliquent des tests d’identification sexuée et une pression médicale sur les sportifs et sportives trans et/ou intersexes.
  • Le financement de campagnes de sensibilisation, en collaboration avec les associations trans et intersexes, pour lutter contre la transphobie et contre les violences médicales et sociales envers les personnes intersexes, et pour la visibilité des personnes trans et intersexes.
  • Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc.).
  • Le financement de la recherche dans les gender et cultural studies faite par et pour les étudiant·es et chercheur·es trans et intersexes.
  • L’abandon des lois pénalisant le travail du sexe, qui précarisent et mettent en danger les personnes trans et intersexes concernées, y compris la pénalisation des clients.
  • Le respect des droits humains pour les personnes trans et intersexes en milieu carcéral, et notamment le respect de leur genre.
  • La régularisation immédiate, inconditionnelle et sans « enquête de vérification » de toutes les personnes trans et intersexes réfugiées.
  • L’arrêt immédiat des opérations et des mutilations, des stérilisations, des « traitements » chimiques ou hormonaux forcés, et des pratiques psychiatriques imposées sur les enfants et adolescent·es intersexes. L’accompagnement psychologique non pathologisant de leurs parents et l’accompagnement à l’auto-détermination des Intersexes, conformément à la résolution 1952 (2013) du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégrité physique.
  • La suppression de la caractérisation de l’intersexuation comme « trouble du développement sexuel » dans la classification internationale des maladies et sa déclinaison dans les textes réglementaires en France. Le retrait du « trouble de l’identité sexuelle » des manuels internationaux de diagnostic : DSM V et CIM 10.
  • L’accompagnement des enfants et adolescent·e·s dans leur autodétermination : respect et protection de toute expression de genre, respect des prénoms et genre choisis, notamment dans le cadre scolaire, accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux autres traitements ou opérations, et accès au changement d’état civil.
  • L’accès pour les personnes trans et intersexes, enfants et adultes, à la préservation de leur fertilité dans les Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain (CECOS).
  • L’accès à la PMA et le respect des droits des parents trans et intersexes, notamment par la modification des actes officiels des enfants et des partenaires.
  • Une réforme de la filiation qui permette aux parents trans et intersexes d’être les parents légaux de leurs enfants, sans avoir à adopter leurs propres enfants.
  • La prise en compte par les médias du kit de l’Association des Journalistes LGBT (AJL) pour le respect des personnes trans et intersexes.

S'il y en a d'autres, proposez ! Si vous avez des idées, mettez-les en œuvre ! Militez, engagez-vous, localement, nationalement, politiquement. Nous ne serons jamais trop nombreux·ses.
#ExisTransInter #ExisTransInter2020 "


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