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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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les drôles de copistes de Flaubert : Le Nouvel Observateur

vendredi 17 octobre 2014 à 20:26
Kevin Merigot, le 17/10/2014 à 20:26
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Sammy Fisher Jr, le 20/10/2014 à 11:04
J'ai essayé de lire Bouvard et Pécuchet, j'ai calé aux 2/3 du livre environ. C'est incroyablement chiant et répétitif : les deux benêts veulent se lancer dans une activité quelconque (par exemple l'agriculture). Ils commencent par lire tous les livres qui leur paraissent faire autorité sur le sujet, bien sûr contradictoire entre eux. Ils passent ensuite aux travaux pratiques et, à quelques coups de bols près, leurs initiatives sont systématiquement vouées à l'échec.

Et ils s'attaquent ainsi à quasiment toutes les industries, toutes les sciences, y compris l'éducation des enfants, adoptant au passage deux petits paysans, qui deviennent plus ou moins des délinquants malgré leurs bons soins... Sérieux, c'est vraiment chiant. Je n'ai toujours pas compris ce que Flaubert a voulu essayer de faire avec cet Objet Littéraire Non Identifié. On en ressort avec l'impression tenace qu'il tente de démontrer que les livres ne valent rien, car se contredisant tous, ce qui est, toutes choses égales par ailleurs, le credo des pompiers brûleurs de livres de Fahrenheit 451... Outre cette impression gênante, l'architecture du livre est aussi glamour que celle d'une encyclopédie. A chaque chapitre, obéissant rigoureusement au plan pré-cité (découverte-expérimentation-échec) correspond un domaine de la connaissance, un peu comme si Georges Perec avait voulu écrire un roman en s'inspirant de la classification Dewey... Mais gageons que ça aurait été moins chiant.

Est-il besoin de préciser que pour écrire ce machin, Flaubert s'est comporté à peu près comme ses deux protagonistes, dévorant pendant des mois des tonnes de livres sur tous les sujets dont il parle ? La partie la plus aboutie et la plus connue du livre est sans conteste la deuxième, le fameux "dictionnaire des idées reçues", dont on ne saura sans doute jamais à quel usage Flaubert le destinait. Devait-il être intégré tel quel à la suite du roman ?

La voir sous forme de pièce de théâtre m'aiderait peut-être à "entrer" dans cette œuvre, la mise en scène pouvant contribuer à gommer les lourdeurs.  

via http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?zM1p5A
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