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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Travailler est une horrible chose | Les Enragés

vendredi 10 avril 2015 à 11:25
Liens des pleutres 10/04/2015
« Je ne travaille pas parce que je pense qu’il faut travailler, je travaille parce que pour l’instant c’est le compromis que j’ai trouvé avec le chantage de l’argent. Plus précisément, je suis serveur dans un restaurant d’un quartier riche du centre de Paris avec une clientèle de bobos de toutes sortes (sauf des pauvres peut-être) »

« Mais qu’est-ce qu’un client ? Pour dire vrai, je n’en sais rien. Il m’est impossible de définir cette nouvelle classe, cet état d’être si absurde et pourtant si intégré. Le client est une personne qui en échange d’une certaine somme d’argent (ou de je ne sais quelle autre valeur d’échange) est en droit d’obtenir, avec l’appui des lois, un service quelconque. »

« Le patron lui, nous explique que "le client est roi", c’est même sa devise, la devise de toute une vie, une devise qui porte en elle l’invariance de l’autorité : lorsqu’il y a un roi, il faut le servir, alors si le client est roi, il faut servir le client. »

« Toute cette merde pour garder un travail que nous ne supportons pas ? Le paradoxe est gigantesque, c’est celui de la domination. En fait nous ne nous tenons pas en rang car nous voulons conserver l’emploi, mais parce que nous voulons conserver le salaire, aussi minable soit-il, et cela n’est que la centième couche de compromis, bien après celle qui consiste à accepter qu’il faut de l’argent pour vivre sous la domination capitaliste omniprésente.

Ces quelques lignes ne se veulent pas importantes, elles ne seront pas publiées avec régularité, mais au gré du besoin de les sortir de son auteur, elles ne sont que les lignes d’un individu frustré jusqu’à la moelle qui passe son temps à refréner sa violence, qui rêverait de balancer des assiettes à la gueule de tous ces connards mais qui n’a pas encore plus rien à perdre, en tout cas pas son salaire. C’est parce qu’il faut garder le salaire qu’il faut garder l’emploi, et garder l’emploi ne tient pas à grand chose. Balancer une assiette dans la gueule dégoulinante de ces infâmes roquets de clients rois ne fait pas partie de ces choses.

Mais qui sait ? Peut-être un jour…

Non serviam. »
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