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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Relativisme culturel — Wikipédia

vendredi 2 octobre 2015 à 00:46
Les petits liens d'Alda
Puisqu'il se trouve des personnes qu'on ne nommera pas (puisque s'adresser nommément à quelqu'un pour débattre semble être mal vu) pour défendre la position selon laquelle il serait impossible de juger de la morale d'un individu et que s'opposer à cette morale serait une limitation de la liberté de cet individu, ça me semble être un bon moment pour réfléchir au concept de relativisme culturel (puisque c'est ce dont il s'agit)

On notera par exemple que les scientifiques qui définissent ce concept établissent que « tout jugement d'une société basée sur le code moral de l'observateur est invalide ; les individus doivent être jugés en fonction des normes de leur société et il n'y a pas de contexte plus large dans lequel ces jugements sont corrects. »

On ajoute également que « Ceci est une source de conflit entre morale relativiste et absolue car, pour cette dernière, une société dans son ensemble peut être jugée pour son acception de pratiques immorales tels l'esclavage, le maintien des femmes dans une position d'infériorité ou la peine de mort. »

Si on se prétend du relativisme, il convient donc d'accepter que nos actions soient examinées et discutées sous le prisme des valeurs de notre société, en France on peut sans trop se tromper dire que ces valeurs correspondent grosso-modo à la déclaration universelle des droits humain, ou au moins à la devise «Liberté, Égalité, Fraternité », ce qui ne semble visiblement pas le cas pour certaines personnes qu'il ne faut pas nommer et qui pourtant semblent adhérer au relativisme.

De même, en se revendiquant du relativisme, il faut se trouver prêt à abandonner tout jugement de valeur sur une société extérieure à la nôtre, par exemple une société qui condamnerai l'un de ses criminels à tant de coups de fouets pour des raisons qui lui sont propres, à la décapitation, à la crucifixion ou une société qui interdirait à ses membres l'accès non contrôlé à Internet, ou encore qui déciderait de fermer ses universités de sciences humaines et sociales.

En effet, l'émission d'un tel jugement reviendrai à admettre qu'il existe bel et bien des valeurs morales supérieures à d'autres, ce qui nous ferait basculer dans un certain universalisme, incompatible avec le relativisme auquel nous prétendons adhérer. Soit il est impossible de juger de la morale d'une société et de ses membres, soit il est possible de juger de certains points de la morale d'une société et de ses membres, soit il est possible de juger de la totalité de la morale d'une société et de ses membres.

La seconde proposition est évidemment la plus épineuse et la moins applicable puisqu'elle pose les questions suivantes : Quels sont les points de morale qu'il serait possible de juger ? Quels sont les points de morale intouchables ? Quelle est la légitimité de chacun à établir un tel partage ?

La première proposition, celle qui semble défendue par certaines personnes qu'il ne convient pas de nommer, astreint à une certaine discipline qui semble rarement respectée et n'offre que peu d'intérêt intellectuel puisque, tout positionnement moral étant non-criticable car relatif, il est vain d'y réfléchir ou même simplement d'en discuter.

Enfin, la dernière est, à mon humble avis, la position raisonnable, la seule des trois qui permet l'instauration d'un débat ainsi que d'une critique constructive de la morale d'une société et de ses membres.
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