Escales internautiques 23/05/2015
« La bataille de Poitiers, en 732, n'est pas l'acte fondateur de la chrétienté occidentale. Ce n'est certes pas un évènement anodin mais elle n'est nullement l'expression d'une guerre de religion, d'un face à face entre l'église de Rome et l'islam. La victoire de Charles Martel n'est qu'un épisode de l'histoire de la puissance carolingienne qui, de décennie en décennie, vise à développer son empire - et donc ses territoires. Parmi ceux-ci la Provence romanisée et l'Aquitaine. Les émirats andalous ont les mêmes projets sur les mêmes régions et peut-être au delà, en suivant les anciennes voies romaines, via Aquitania, via Augusta ou via Domitia. Le conflit est donc inévitable, et dans les batailles autour de Narbonne, à Carcassonne, Barcelone,  Toulouse, Saragosse ou Lerida, Dieu n'a pas grand-chose à voir dans l'affaire, même si, pour tous, son aide est vivement recherchée pour vaincre l'adversaire. Mais entre deux batailles, l'énergie des politiques se concentre surtout sur la mise en oeuvre d'alliances locales, toujours fragiles, toujours utiles. »
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