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PressReader - Journaux du Monde Entier - Le Point - Debout, la France neuneu ! L’éditorial de Franz-Olivier Giesbert [pjl renseignement]

vendredi 3 juillet 2015 à 12:49

Il y a tout dans cet éditorial... à lire, juste pour en rire... Je ne prendrai même pas la peine de contre-argumenter tellement le niveau est bas...

« Debout, la France neuneu !
L’éditorial de Franz-Olivier Giesbert
Le Point 2 Jul 2015

C’est une maladie qui frappe à droite comme à gauche. Rien ne saurait la guérir, surtout pas les faits, ni même les décapitations islamistes. Ceux qui sont atteints de cette affection deviennent insensibles à tout ce qui se passe autour d’eux. Des zombies qui babillent des formules toutes faites contre les « élites », la mondialisation ou les Etats-Unis.

Les nouveaux neuneus ont eu leur heure de gloire lors du lamentable débat autour de la loi sur le renseignement. Un festival de sottises et d’à-peu-près, les palmes revenant aux deux faces du mal français : la gauche de la gauche et la droite de la droite qui, désormais, parlent d’une même voix, en nouveaux croisés de la « démocratie ». Défense d’éclater de rire.

Très à cheval sur les droits de l’homme en France mais pas, bien sûr, dans la Russie de Poutine, devenue leur mère patrie, l’extrême gauche, le FN et tous leurs satellites faisaient front commun contre un « flicage généralisé ». Par pure bonté, on se gardera de citer, après la dernière vague d’attentats islamistes, les grandes consciences qui, y compris à droite, s’inquiétaient avec des trémolos pour nos libertés individuelles.

Faisons néanmoins une exception pour M. DupontAignan, champion du lepénisme light, « Coco boy » de Vladimir Poutine et idole d’« intellectuels » souverainistes comme la zemmourette Natacha Polony. « Le texte va beaucoup trop loin », déclarait-il, inquiet de « son caractère intrusif dans la vie privée des Français », ce qui est en effet une réalité. Il « ne présente pas assez de garanties nécessaires », ajoutait-il avec angoisse, comme s’il ignorait que la technologie permet aujourd’hui, hélas, à tout le monde d’écouter tout le monde.

Grandioses furent les éditoriaux contre la loi du « Monde » ou du « New York Times » qu’on a connus, du moins pour ce dernier, mieux inspirés : après tout le sang versé vendredi dernier, notre pitié naturelle nous portera à mettre un mouchoir dessus. Mais faut-il vraiment avoir plus peur de M. Valls que de Daech ? La priorité n’est-elle pas d’éradiquer le terrorisme islamiste qui, à la longue, risque de pourrir nos vies et nos têtes ? Qu’importe si les islamistes agissent à leur guise pourvu que nos petites communications privées, fiscales ou adultérines, ne soient jamais écoutées : telle est la philosophie boutiquière de tant de médias. Sans doute la loi sur le renseignement donne-t-elle beaucoup de latitude à la lutte antiterroriste. Trop ? Quand, s'il plaît à Dieu, Daech (Etat islamique) aura été éradiqué et que la tranquillité sera revenue ici ou ailleurs, il sera toujours temps de revenir sur les dispositions les plus contestées.

En attendant, si la presse a un combat à mener, c’est pour le respect du secret des sources qu’une loi sans cesse retardée devrait protéger mais que des journalistes ont malheureusement tendance, ces temps-ci, à balancer allègrement.

Habités par un antiaméricanisme frénétique, les nouveaux neuneus vivent dans un monde irréel et fantasmatique.

Pour ce faire, il faudrait au moins avoir les idées claires. Ce n’est pas encore le cas pour tout le monde. Si la France est devenue ce grand corps malade qui fait peur à ses gouvernants, c’est autant à cause de son peuple à cran que la faute à la doxa répandue par les nouveaux agents de police de l’idéologie dominante : ils n’ont plus la fierté d’être français et poussent des cris d’orfraie devant la moindre mesure dite sécuritaire.

Ils n’ont pas compris qu’il n’y a pas de démocratie sans sécurité et que celle-ci a un prix »
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