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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Paris Web 2015 - Adrienne Charmet-Alix - Internet et libertes : pour un engagement des acteurs du numerique

lundi 23 novembre 2015 à 00:18
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Connecter la sphère du travail. « Il n'y a pas de soucis à parler de ces grands enjeux avec ses collègues. Ce n'est pas honteux, ce n'est pas passer pour un militant exalté. On a besoin d'avoir une réflexion sur nos métiers, ce qu'on met en œuvre, ce qu'on va développer. On ne se grille pas en prenant parti sur la chose publique. »


Sur le modèle économique du web basée sur la pub :
« On tourne en rond à essayer de réguler l'exploitation des données personnelles sans remettre en question le modèle général. On est parti dans l'idée que le seul modèle économique viable sur Internet est la gratuité financée par de la publicité comportementale. Je pense qu'il faut profondément remettre en question ce modèle-là. On ne va jamais y arriver. On ne va jamais à réussir à sauvegarder les libertés fondamentales des gens et notamment leur droit à l'intimité, leur droit à la vie privée, leur droit à être tranquille sur Internet en jouant avec une publicité extrêmement intrusive à la fois physiquement c'est-à-dire que, si vous n'avez pas d'adblocker aujourd’hui, c'est juste infernal l'Internet. [...] Et très intrusive dans votre vie puisqu'elle sait, parfois mieux que vous ce que vous aimez, ce que vous voulez achetez, que là, vous voulez partir en vacances, comment vous vous sentez, quelles sont vos opinions politiques, culturelles,... [...] On a besoin de repenser le modèle. Mais est-ce que ça ne serait pas le moment de réfléchir à tout ce qu'on collecte sans réel besoin ? Est-ce que j'ai réellement besoin de collecter ces informations ou est-ce que je peux m'en passer ? Est-ce que le résultat que je veux obtenir en termes d'expérience, d'usage, de résultat marketing, je ne pourrais pas l'obtenir autrement ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle. [...] Qu'est-ce que se passe si tout ce que je collecte part dans la nature en cas de piratage ? Est-ce que les quelques euros ou dizaines d'euros ou centaines d'euros que je vais gagner en gagnant l'équivalent de 3 clients en plus valent le coup de cette exploitation générale de données ? Est-ce que, si je relis ça aux questions de surveillance, si l'état peut me demander (ou faire sans demander) de récupérer toutes ces données, est-ce que je ne suis pas responsable en partie de ce que je vais fournir à des services de renseignement [...] ? [...] L'argument de « on ne vous prend pas vos données personnelles et on ne vous inonde pas de publicité » est un argument qui commence réellement à monter. Regardez une boîte comme Capitaine Train qui en fait un argument de simplicité, pas d'exploitation de données, on vous vend un service et point final. »

Je ne suis pas convaincu de la montée des arguments anti-pub et respect des données personnelles. Voir "l'expérience" de Bild.de : http://shaarli.guiguishow.info/?bf1iUg


« J'en pleurerais d'entendre le nombre de députés qui me dise « ha mais vous êtes gentille mais moi, personne dans ma permanence législative locale ne vient me parler des enjeux du numérique. Le jour où les gens viendront me parler des enjeux du numérique, je me positionnerai dessus. » ».

"Convaincre les politiques ne marche jamais en une fois. Il faut faire naître le débat public autour de nos problématiques afin que ça soit inévitable."


"LQDN/FFDN/FDN attaquent systématiquement tous les décrets publiés depuis janvier : LPM, renseignement, surveillance, rétention des données de connexion... Le judiciaire est une voie qui monte énormément dans tous les combats sociaux. Attention à ce que ça ne soit pas la seule car c'est une voie de technocrates à mort. Mais c'est une voie qui fonctionne. Le safe harbor se fait dégommer par les plus hautes instances de l'UE suite à une action initiée par un Autrichien. Mais on est sur des temps très long pour remonter les strates judiciaires."


Question : "On est en crise, les gens n'ont pas envie de faire la révolution mais de trouver un toit et un boulot. On a bien vu tous les #occupy se casser la gueule."
Réponse : « C'est une responsabilité personnelle des gens qui ont un boulot et un logement qui, du coup, n'ont plus à s'occuper de ça, qu'on gagne bien ou pas bien sa vie, la question n'est pas là. Mais à partir du moment où les besoins de base sont couverts, on peut s'engager. On n'a jamais toute une société qui s'engage politiquement. Mais quand on n'a pas à se préoccuper d'où on va dormir ce soir et qu'on a un boulot, on peut prendre le temps de s'en occuper. On peut passer un peu moins de temps à zoner sur twitter et plus à lire la presse ou le site de LQDN. [...] On a tous les moyens de trouver un peu de temps et d'engagement ailleurs que ce qu'on fait aujourd'hui. Donc si les gens qui ont des besoins de base et qui n'ont pas le temps et la force parfois de s'occuper des questions politiques, si vous vous avez les capacités physiques, économiques, intellectuelles de le faire, faites-le. On travaille aussi pour les autres, pas que pour nous.

Gros +1 pour la solidarité.
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