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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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[NEON] Nos gros mots sont des blaireaux. | (via Les liens de Kevin Merigot) - Bookmark Bronco

dimanche 16 novembre 2014 à 20:01
Httqm's Links 16/11/2014
> Et allez... on va bientôt même plus pouvoir dire de gros mots sans culpabiliser...

> "John Spartan, vous avez une amende d'un crédit pour infraction au codo vocce, le code de moralité du langage"

Sans aller jusque là, car tout extrême, quel qu'il soit, me semble néfaste, il y a tout de même certaines expressions que j'évite depuis quelques temps lorsque je veux parler d'un truc qui n'est pas - à mon sens - de la roupie de sansonnet (http://fr.wikipedia.org/wiki/De_la_roupie_de_sansonnet), ce sont les fameux :

- "C'est pas un [truc] de (pédé|tapette|tafiolle|...)"

parce que, tout bien réfléchi, les gays n'ont pas le monopole des [truc] qui "déchirent|tabassent|rocks|RuLez|envoient du pâté|..."

+1 sur les doubles sens de certains mots et leur utilisation au sens propre ou en tant qu'injure.

Bon, sinon, histoire de mettre tout le monde d'accord sur les injures et les gros mots, je propose que nous fassions comme nos cousins Québécois qui "sacrent" à qui mieux mieux en utilisant le vocabulaire d'origine religieuse (contre tout ce qui est pipi-caca chez nous) :

- ostie
- calice
- ciboire
- tabernacle
- christ
- ... et bien d'autres que j'oublie mais qui font partie des jurons dans le français de là-bas alors que les "connard", "enculés" et compagnie y sont absents (même si ces mots sont connus et compris, notamment grâce au cinéma qui n'est pas re-doublé en français québécois), mais pas du tout utilisés.

NB : pour accentuer l'impact d'une injure, il est d'usage de faire un combo tel que "câââââlisse d'ostie d'tabarnak à mâââârde" si on est très (TRES) fâché ;-)
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Choses vues, sur le web et ailleurs 17/11/2014
Ben... justement Bronco : traiter quelqu'un d'enculé, même "au second degré", en voulant dire par là que c'est quelqu'un de méprisable, revient à dire, et tu peux tourner le problème dans tous les sens :
- qu'il est méprisable DONC juste bon à se faire enculer
- d'une manière générale, il est donc méprisable de se faire enculer...
et tout ceci sans se sentir le moins du monde homophobe... Et donc, oui, ceci revient à propager des idées homophobes.

De même que l'on peut dire "boire en juif" sans se vouloir antisémite, ou "fais pas ta fille" sans vouloir le moins du monde être sexiste... Et pourtant, les mots que l'on utilise entretiennent un climat, véhiculent aussi des idées, même si l'on n'y prête pas attention ; j'ai envie de dire *surtout* si l'on n'y prête pas attention.

La langue a beau évoluer, les sens se perdre et des mots en remplacer d'autres au gré des déformations (exemple fameux : "Fier comme un poux"... alors que la locution d'origine voulait dire "fier comme un coq"), tu ne me feras quand même pas croire que traiter quelqu'un d'enculé se fait "sans préjuger de ses mœurs sexuelles"... parce que c'est justement ça, le ressort de l'insulte : je te traite d'enculé, ce qui revient à dire de façon assez explicite que tu entretiens des rapports sodomites, DONC que tu es homosexuel, DONC, je remets en cause ta virilité, puisque dans l'inconscient collectif, un homosexuel n'est pas "viril". (Et comme disait Prévert : "pourquoi dites-vous LA virilité ?")

C'est le même schéma qui est à l’œuvre pour les mots con (j'ai un peu plus de mal à comprendre toutefois, mais j'imagine que si je te traites de "sexe féminin", cela revient à dire que tu n'as pas un "sexe masculin"... mais cela me parait un peu tiré par les cheveux). Merci de m'avoir éclairé pour connard, qui pourrait venir de "cornard", ce qui reviendrait à traiter son adversaire de cocu ^^

Bon nombres d'insultes désignent le sexe en fait, et toujours dans un sens péjoratif, pour sous-entendre que certains choses seraient honteuses : un bâtard ? Un enfant issu d'un couple illégitime. Putain ? Une femme qui a des rapports sexuels contre de l'argent. Con ? Le sexe féminin.

Il y aurait sans doute une analyse psychanalytique à mener sur les gens en fonction des insultes qu'il utilisent. "Vous traitez tout le monde d'enculé ? Hummm, c'est intéressant. Allongez vous, parlez-moi de votre maman"


N.B. : je serais curieux de voir si les termes "enculer" et "enculé" vont m'apporter plus de visiteurs dans les semaines à venir... En tout cas j'aurais tout fait pour ^^
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Bookmark Bronco 17/11/2014
Oui, Sammy, je comprends tes arguments et ils me semblent judicieux pour affirmer qu'il peut y avoir un fond de préjugé dans les insultes... même si je ne mets pas du tout au même niveau les insultes/expressions à base de xénophobie (qui ont toujours été évidentes et inacceptables car fondées sur le racisme) et les mots grossiers vidés de leur sens malgré tout, surtout en interjection ( putain ! bordel ! enculé de câble USB de sa mère ! con de mise à jour windows ! etc ^^)

Ceci dit, je ne pense pas que lorsqu'on en est à insulter quelqu'un, le plus urgent soit de savoir si on véhicule un préjugé ou pas :-D

Et puis, il y a l'aspect phonétique du juron/mot grossier, prépondérant dans la jouissance qu'on éprouve à les prononcer: un bon mot grossier doit avoir une alchimie d'alternance voyelles consonnes explosives défoulatoires ou rondes en bouche et savoureuses: ainsi, un putain ou un bordel de merde tonitruant, qu'est-ce que c'est bon !
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