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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Loi du marché et discrimination (Deuxième partie) | Les mots sont importants (lmsi.net)

mardi 1 septembre 2015 à 11:11
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(suite de http://sh.ack.red/?NDMzYg)
Partie 2 > La loi du marché pousse irrésistiblement à la discrimination : Un tri dicté par la recherche du profit sous la contrainte de la concurrence qui renforce l’exclusion des plus vulnérables.

« Libres de discriminer, les agents économiques sont de surcroît irrésistiblement poussés à le faire par la loi du marché. Dans un système capitaliste, les entreprises doivent rendre des comptes à leurs actionnaires : elles sont donc tenues de faire du profit. Dans un environnement concurrentiel, elles sont à la recherche de tout ce qui peut constituer un avantage et, inversement, prennent garde d’éviter tout ce qui risquerait de représenter une charge ou un handicap.

C’est sur la base de critères définis en fonction de ces exigences qu’elles vont sélectionner salariés et clients. Ce tri, dicté par la recherche du profit sous la contrainte de la concurrence, aboutit à écarter les personnes à qui manque une « qualité » ou affectées d’un « défaut », bref, marquées par une caractéristique qui les rend de façon générale plus vulnérables sur le plan social. La discrimination – on s’en doutait – vient la plupart du temps redoubler des inégalités préexistantes. »

« L’assurance repose en premier lieu sur la loi de l’aléa. Ce sont les statistiques qui, sur la base des informations recueillies, permettent de prévoir le destin moyen des personnes à assurer et de déterminer par voie de conséquence le niveau des primes à payer, en fonction de la « classe » de risques à laquelle elles appartiennent. La classification des risques est, pour l’assureur, un moyen de moduler ses tarifs et de proposer des primes différenciées aux « bons risques » et aux « mauvais risques », de façon à attirer les « bons risques » par des offres avantageuses dans un contexte de concurrence. Car l’assureur qui propose des primes calculées à partir d’un risque moyen va retenir les « mauvais risques », prêts à payer cette prime, mais faire fuir les « bons risques », qui la trouveront excessive. La concurrence pousse donc à la segmentation de la clientèle, et par voie de conséquence à la recherche, par les assureurs, du maximum d’informations permettant d’apprécier, avec la marge d’erreur la plus faible possible, le niveau de risque des candidats à l’assurance. »

Et le Conseil d'État dit : « La référence à la nationalité comme l’un des éléments de pur fait d’un calcul automatisé du risque, dont la mise en œuvre n’entraîne pas le rejet d’une demande sans l’examen individuel de celle-ci, ne constitue pas une discrimination ».

Billet très intéressant, qui explique notamment qu'une assurance qui appliquerait les mêmes tarifs pour tous ses clients (au lieu de faire payer + cher les jeunes hommes, cf. l'assurance auto) ne pourrait pas subsister dans un contexte de concurrence économique : les femmes âgées (ou autre groupe "peu risqué") iraient trouver moins cher ailleurs. C'est pourquoi les tarifs sont segmentés selon les "risques statistiques" des clients, et on retrouve donc les personnes déjà privilégiées augmentées d'un nouveau privilège − et inversement.
Le modèle de la sécurité sociale est à l'opposé de celui-ci, à-la « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins »…

Partie 3 > Peut-on échapper à la « loi d’airain » du marché ? (http://lmsi.net/Loi-du-marche-et-discrimination,955)
− Yvain
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