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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Les enseignants doivent être des exemples de respect pour la jeunesse

dimanche 5 juillet 2015 à 14:06



Bookmark Bronco 05/07/2015

Je suis d'accord sur le fait qu'il est répugnant, méchant et contre-productif d'insulter les élèves: c'est inadmissible quel que soit le moyen d'expression utilisé dès lors que les cibles peuvent en prendre connaissance et en souffrir (après, tout le monde peut tout à loisir casser abondamment du sucre sur le dos de tout un chacun en privé, loin des yeux et des oreilles des intéressés.)

Toutefois, affirmer qu'un enseignant est «comme le médecin, le juge, le gardien de la paix [...] en position de force», je n'irai pas jusque là...
Les profs sont presque systématiquement la cible des remises en question de leurs choix/sanctions/décisions par des parents ET des élèves de moins en moins complexés... si l'enseignant en question n'a pas les épaules, il se fait bouffer (j'entends des exemples à chaque réunion parents-profs)
Dans un monde où être ignorant dans un domaine est perçu comme amusant voire comme un motif de fierté, le fait que le prof «sache» ne pèse plus guère dans la balance...

Effectivement, l'enseignant peut valoriser ou pas, faire preuve de bienveillance ou pas, tromper ou pas, maltraiter ou pas: comme les parents... et dans ce domaine, le prof n'a pas plus de pouvoir qu'eux...

Aujourd'hui, être enseignant n'est plus valorisé par une majorité de personnes... au point que j'ai cessé de dire ma profession quand je peux l'éviter, histoire de couper aux sarcasmes éculés, aux regards entendus etc.

Un prof qui insulte, méprise, dénigre, maltraite un élève devrait être sorti au moins le temps de régler ses difficultés personnelles... (et j'en connais certains qui mériteraient même un petit bourrepif: une connasse folle à lier qui insulte les élèves, les enseignants les chefs etc, une facho incapable qui peut d'un coup lâcher un «putain de négro» à table à la cantine et qu'on doit se retenir de ne pas fracasser sur le formica, un givré qui passe ses journées à gueuler sur les mômes avant même de comprendre la situation, des connards qui dénigrent leurs collègues DEVANT les gamins...)

Toutefois, l'important, n'est pas ce qu'on pense mais ce qu'on fait... chacun a le droit de finir découragé et bouffé par l'inertie et le manque de volonté des élèves qu'il a, il a le droit de penser ce qu'il veut, voire d'en discuter avec les autres en cercle privé, du moment que son comportement et son travail sont irréprochables et qu'il reste bienveillant avec les élèves.

Moi-même, j'ai souvent pris des notes sur des copies consternantes mais hilarantes... que j'ai fait lire à mes copains directement... Mais rien ne sort de la pièce et encore moins nommément...
J'ai toujours mis un point d'honneur à ne jamais prendre les élèves pour des imbéciles mais j'ai toujours eu à coeur de ne rien leur cacher de la bêtise de certaines de leurs remarques ou réactions: dire ce qu'on pense en s'efforçant d'éduquer pour aller dans le bon sens.

Même si je pense, contrairement à ce que l'article laisse à penser, que seule une petite minorité d'enseignants est concernée, je trouve l'idée du serment des enseignants très positive et productive... quand le ferait-on signer ?
Au moment du capes, quand un prof sur quatre ne passe plus par le concours (estimation personnelle dans le cadre de mon établissement) ?
Au moment de l'embauche, quand il est contrôlé par l'inspecteur ? Ben non, puisqu'on va désormais jusqu'à chercher à pôle emploi, voire sur le bon coin (une vieille info ^^)

Peut-être qu'il serait souhaitable de renforcer la formation des personnels dans ce sens là voire même de conseiller un autre métier aux personnes ne présentant pas forcément les qualités requises: un rdv avec un psy pourrait être de bon aloi et permettrait d'éviter beaucoup de dépressions chez les personnes clairement pas faites pour le job... ou au moins, ça permettrait au système de les préparer de façon plus individualisée aux difficultés quotidiennes qui seront les leurs... (je connais quelques cas de personnes très bien mais qui se font dévorer par les mômes simplement parce qu'ils sont incapables de maîtriser un groupe...)


J'arrête là ce trop long billet (je suis assez disert quand on commence à entrer dans ce domaine ^^) mais si je ne devais retenir qu'une chose de ce billet, ce serait ce qui va dans le bon sens: le code de l'enseignant, auquel j'adhère dans mes opinions et dans mes actes quotidiens...

«1. Mon premier souci sera d'enseigner dans toutes les dimensions que cela implique, afin que tous les élèves sortent plus instruits de mes cours que ce qu'ils n'étaient avant, quelles que soient leurs difficultés, leurs niveaux et leurs aspirations.

2. Je n'oublierai pas qu'ils sont des enfants et des adultes en devenir avant d'être des élèves. Je les respecterai tous sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger s'ils sont affaiblis, vulnérables ou menacés dans leur intégrité ou leur dignité morale ou physique. Je n'humilierai ni ne stigmatiserai aucun des élèves qui me sont confiés. Je n'assimilerai pas leurs résultats ou leurs comportements à leurs personnes entières.

3. Je ne tromperai jamais la confiance de mes élèves, et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. J'exercerai mon autorité uniquement dans les limites de ma mission d'enseignement, et du bon fonctionnement de mon établissement.

4. Ma loyauté ira en premier lieu envers les élèves, ensuite seulement vers mes collègues.»
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