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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Le contrôle d'Internet, un poison pour notre société

mercredi 9 avril 2014 à 08:36
CAFAI, le 09/04/2014 à 08:36
Le 31/12/2029. Internet est toujours un réseau de cuivre et de cerveaux connectant l’ensemble des sources d’information. C’est une formidable machine à traiter l’information, vérifiée ou pas. Certes, on peut y commander toutes sortes de choses ou se renseigner sur les dangers du monoxyde de dihydrogène, mais il y est aussi possible d’échanger avec des personnes à Bamako, des robots sud-américains ou des amatrices de toutes formes de culture. C’est un outil permettant l’émancipation des peuples, c’est le système sanguin de nos sociétés permettant de délivrer l’information nécessaire à les oxygéner. Je me souviens d’une époque pas si lointaine où j’hébergeais des VPN [réseau privé virtuel qui permet de contourner la censure, ndlr] pour les activistes des pays émergents, d’heures passées à discuter avec des manifestants en Syrie lors du soulèvement de 2011, à échanger sur le fonctionnement d’Internet, dans une langue que je ne parlais que grâce à des outils imparfaits de traduction automatique. Je n’aurais jamais cru que les choses changeraient à ce point un jour. Je dois maintenant me connecter via un VPN stratosphérique porté par ballon au Sénégal pour accéder sans filtre à l’information dont j’ai envie. Grâce à ça, je discute avec des jeunes de Bombay qui créent une imprimante 3D pour construire et réhabiliter un quartier. Aucun d’entre eux n’a de diplôme, mais ils échangent avec des urbanistes de Sao Paulo et des sociologues marocains. Ici, en France, les instances dirigeantes et commerciales ont eu peur de laisser les citoyens en contrôle de l’information. Là-bas, les médias citoyens et les initiatives sociales se multiplient. Ici, tout est connecté, l’anonymat dans l’espace public n’est plus possible. Mes comptes et profils de réseaux sociaux, grâce à mon téléphone, me servent de carte d’électeur, d’identité, de moyen de paiement et de carte de transport, le tout sans contact. Là-bas, l’identité est mouvante et multiple. Ici, la géolocalisation et l’identité ont permis aux groupes extrémistes de remettre au goût du jour les chasses aux sorcières et les ratonnades. Là-bas, des paysans chiliens troquent avec des activistes nigérians qui développent de l’agriculture urbaine des semences libres de tout brevet.
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