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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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La masse salariale de l’État : enjeux et leviers / Publications / Publications / Accueil / Cour des Comptes - Cour des comptes

vendredi 25 septembre 2015 à 09:42
Choses vues, sur le web et ailleurs
Je vous la fait courte : pour la Cour des comptes, les fonctionnaires sont encore trop nombreux et trop payés.

Remarques sur les "leviers" proposés :
- "une évolution de la durée effective du travail faciliterait l’adaptation des services à des ressources plus contraintes sans dégrader la qualité du service public" = vous allez travailler plus pour le même prix

- "La rémunération de certains agents au minimum de traitement est supérieure au SMIC" = mais qu'est ce qu'ils font de tout ce pognon ? Solution proposée : "Inclure les primes et indemnités récurrentes dans la comparaison avec le SMIC brut ?" Mais pas dans le calcul de la retraite hein, faut pas déconner. Ou comment se faire doublement baiser. C'est d'autant plus scandaleux qu'il est proposé sur la même slide de "Désindexer certaines primes et indemnités de la valeur du point" (traduction : les primes et indemnités sont encore trop élevées, trouvons un moyen de les faire baisser)
A mettre en regard avec le fait que la valeur du point d'indice est gelée depuis 2010, ce dont la Cour semble se féliciter.

- Supprimer le Supplément familial de traitement. Oh ben oui. Le SFT, c'est 2,29€ pour un enfant. (Par-contre, la façon de le calculer par-rapport au traitement et au nombre d'enfants est foireuse : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32513

- "Rénover les grilles en desserrant l'espace indiciaire, en allongeant les carrières et en ralentissant les promotions". Bon, il faut parler l'administratif pour comprendre ce charabia. En gros, ça veut dire : vous allez bosser plus longtemps, progresser moins vite, et en plus, il y a aura plus d'échelons histoire d'être sûr que vous ne soyez pas au taquet avant la retraite : ça nous coûte trop cher.

- "...une réflexion sur le périmètre des missions de service public". Sans commentaires.

- Alors ça, c'est grandiose : "Le secteur public travaillerait en moyenne environ une centaine d’heures de moins par an que le secteur privé en raison d’un nombre de jours de congés et de RTT plus important". C'est un contre-sens total et je pense, complétement délibéré. Je m'explique : cette phrase confond sciemment cause et conséquence. Ce n'est pas parce que ces fonctionnaire ont trop de RTT qu'il travaillent moins, c'est parce que la durée moyenne hebdomadaire du temps de travail est plus élevée dans la fonction publique qu'ils ont des RTT. Traduction en langage encore plus simple : les fonctionnaires ne font pas 35h DONC, ils ont des "Réductions du Temps de Travail" pour compenser l'écart avec le régime de droit commun.

- "Supprimer la sur-rémunération du temps partiel à 80% et 90%" Bonne idée. Quand on sait que les temps partiels sont essentiellement occupés par des femmes pour s'occuper de leurs enfants, ça donne une image assez juste du déroulement de carrière qu'on leur propose. En clair : on va (encore) aggraver les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. Et imposer de facto aux femmes de choisi entre accéder à un postes à responsabilité ou faire des enfants. A ce niveau là, ça s'appelle un choix de société.

- "Lutter plus efficacement contre les absences répétées et non justifiées" Vaste problème...
Il faut bien savoir que le nombre d'absences courtes, s'établit à peu près ainsi, du plus élevé au moins élevé :
1/ Fonction publique hospitalière
2/ Fonction publique territoriale
3/ Secteur privé
4/ Fonction publique d’État
(désolé, pas le temps de chercher des sources, mais je vous engage à le faire)
=> c'est d'ailleurs la grosse faiblesse de ce rapport (totalement assumée d'ailleurs, les auteurs se bornant à en faire le constat) que de mettre sur le même plan les trois versant de la Fonction publique, alors que les problématiques ne sont pas du tout les mêmes :
- rythme de travail insoutenable (et jours de congés non pris et/ou non payés) dans la FPH
- collusion politique, clientélisme et gestion à vue dans le FPT (et casse sociale derrière ; vous vous -souvenez du livre "Absolument débordée" -titre ironique- ? C'est un symptôme du malaise profond que traverse la fonction publique territoriale.  
- Fonction publique d’État : baisse constante des effectifs depuis (au moins) 10 ans, gel du pont d'indice, non-remplacement d'un départ en retraite sur deux... Est-ce vraiment comparable ?
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