Journal d'un prof débutant (épisode 7) : "Un élève de troisième qui ne sait pas lire, c'est normal" - Le Point
mardi 1 octobre 2013 à 11:33 Pixel Café, le 01/10/2013 à 10:25
Je ne pense pas que ce soit vraiment nouveau comme phénomène. Quand j'étais au collège, au début des années 90, j'avais dans mes classes quelques élèves qui ne savaient qu'à peine lire et qui mettaient une plombe à arriver à la fin d'une phrase toute simple. J'étais d'ailleurs assez estomaqué, malgré mon jeune âge, par les difficultés rencontrées par mes camarades de classes pour lire un texte, facile qui plus est.
Le niveau a peut-être empiré. Certes, j'avais des gens dans ma classe qui rencontraient d'énormes difficultés pour lire, mais ils y arrivaient, parfois au prix de gros efforts.
Par contre j'ai bien mon idée sur ce qui a changé depuis l'époque où j'étais scolarisé : le respect prof-élève, qui était selon moi déjà sur une mauvaise voie à l'époque, s'est complètement cassé la gueule. La faute aux élèves, aux parents de ces derniers, mais aussi à l'Éducation Nationale. Apparemment, aujourd'hui quand un élève se fait punir, il est probable que les parents engueulent le prof (WTF!). Le niveau général de l'éducation proposée à l'école (publique) a également chuté (il suffit de voir les réformes qui se sont enchainées, notamment sur les cours d'Histoire).
J'ai toujours eu un profond respect pour le métier de professeur. Pour moi, ça a souvent collé à l'image du transmetteur de savoir, de celui qui va faire germer des graines dans la tête des élèves afin de leur permettre d'apprendre et de s'épanouir. J'imaginais le métier de professeur comme un perpétuel plaisir, d'échanges constructifs avec des élèves qui ont soif d'apprendre et d'échanger, et que le prof avait le matériel et la liberté pour apporter à ses cours une touche ludique. Mais il n'en est rien. Prof est un métier difficile, et j'adresse tous mes respects aux bons profs qui en chient au quotidien (je précise « bons profs » car il y a aussi de sacrés cons et planqués, mais peut-être qu'ils sont juste dégoutés et que c'est leur métier qui les a transformés).
(Permalink)
Sammy Fisher Jr, le 01/10/2013 à 11:33
Hallucinant. Au-delà de l'anecdote, c'est l'échec d'une institution qui est ici mis en avant.
Lien vers l'article : http://www.lepoint.fr/societe/journal-d-un-prof-debutant-episode-7-un-eleve-de-troisieme-qui-ne-sait-pas-lire-c-est-normal-01-10-2013-1737011_23.php
"En salle des profs, l'enseignante n'est pas au bout de ses surprises. "Un troisième qui ne sait pas lire, c'est normal ?" questionne un nouveau. "Oh oui !" s'empresse de répondre un collègue, "deux ou trois élèves par niveau ne savent pas lire ou pas écrire, voire les deux". Désarçonnée, démunie face à cette découverte, Sophie s'interroge. Elle aimerait rester à la fin des cours au collège pour aider ses élèves. Mais comment ? "Je ne sais pas comment on enseigne la lecture ou l'écriture !" s'agace-t-elle. [...] Sa colère n'a fait que croître lorsqu'elle a appris que certains profs du collège avaient remué ciel et terre l'an passé pour trouver des solutions pour un élève de quatrième qui ne savait ni lire ni écrire. Sans succès. "Ni les enseignants ni l'administration n'ont pu faire quoi que ce soit : l'échec de l'institution est total", fulmine-t-elle."
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Je ne pense pas que ce soit vraiment nouveau comme phénomène. Quand j'étais au collège, au début des années 90, j'avais dans mes classes quelques élèves qui ne savaient qu'à peine lire et qui mettaient une plombe à arriver à la fin d'une phrase toute simple. J'étais d'ailleurs assez estomaqué, malgré mon jeune âge, par les difficultés rencontrées par mes camarades de classes pour lire un texte, facile qui plus est.
Le niveau a peut-être empiré. Certes, j'avais des gens dans ma classe qui rencontraient d'énormes difficultés pour lire, mais ils y arrivaient, parfois au prix de gros efforts.
Par contre j'ai bien mon idée sur ce qui a changé depuis l'époque où j'étais scolarisé : le respect prof-élève, qui était selon moi déjà sur une mauvaise voie à l'époque, s'est complètement cassé la gueule. La faute aux élèves, aux parents de ces derniers, mais aussi à l'Éducation Nationale. Apparemment, aujourd'hui quand un élève se fait punir, il est probable que les parents engueulent le prof (WTF!). Le niveau général de l'éducation proposée à l'école (publique) a également chuté (il suffit de voir les réformes qui se sont enchainées, notamment sur les cours d'Histoire).
J'ai toujours eu un profond respect pour le métier de professeur. Pour moi, ça a souvent collé à l'image du transmetteur de savoir, de celui qui va faire germer des graines dans la tête des élèves afin de leur permettre d'apprendre et de s'épanouir. J'imaginais le métier de professeur comme un perpétuel plaisir, d'échanges constructifs avec des élèves qui ont soif d'apprendre et d'échanger, et que le prof avait le matériel et la liberté pour apporter à ses cours une touche ludique. Mais il n'en est rien. Prof est un métier difficile, et j'adresse tous mes respects aux bons profs qui en chient au quotidien (je précise « bons profs » car il y a aussi de sacrés cons et planqués, mais peut-être qu'ils sont juste dégoutés et que c'est leur métier qui les a transformés).
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Sammy Fisher Jr, le 01/10/2013 à 11:33
Hallucinant. Au-delà de l'anecdote, c'est l'échec d'une institution qui est ici mis en avant.
Lien vers l'article : http://www.lepoint.fr/societe/journal-d-un-prof-debutant-episode-7-un-eleve-de-troisieme-qui-ne-sait-pas-lire-c-est-normal-01-10-2013-1737011_23.php
"En salle des profs, l'enseignante n'est pas au bout de ses surprises. "Un troisième qui ne sait pas lire, c'est normal ?" questionne un nouveau. "Oh oui !" s'empresse de répondre un collègue, "deux ou trois élèves par niveau ne savent pas lire ou pas écrire, voire les deux". Désarçonnée, démunie face à cette découverte, Sophie s'interroge. Elle aimerait rester à la fin des cours au collège pour aider ses élèves. Mais comment ? "Je ne sais pas comment on enseigne la lecture ou l'écriture !" s'agace-t-elle. [...] Sa colère n'a fait que croître lorsqu'elle a appris que certains profs du collège avaient remué ciel et terre l'an passé pour trouver des solutions pour un élève de quatrième qui ne savait ni lire ni écrire. Sans succès. "Ni les enseignants ni l'administration n'ont pu faire quoi que ce soit : l'échec de l'institution est total", fulmine-t-elle."
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