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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Le journaliste Domenico Quirico, libéré de Syrie : "J'ai rencontré le pays du Mal" (Le Monde)

vendredi 13 septembre 2013 à 13:18
tcit, le 11/09/2013 à 05:43
Ceci n'est pas une fiction, c'est réel. Un récit éloquent.
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Nagumo, le 11/09/2013 à 09:23
Un texte bouleversant et épique. A lire et à relire.

Pour rappel, Domenico Quirico, journaliste à la Stampa, avait été enlevé en Syrie par un groupe islamique. Il est resté en captivité pendant cinq mois et a été libéré le 8 septembre dernier.

Citations :
"L'Occident leur fait confiance, mais j'ai appris à mes dépens qu'il s'agit aussi d'un groupe assez emblématique d'un phénomène nouveau et préoccupant pour la révolution : l'émergence de bandes de malfrats, comme en Somalie, qui profitent du vernis islamique et du contexte révolutionnaire pour s'emparer de pans entiers du territoire, rançonner la population, enlever des gens et se remplir les poches."
[...]
"Cette expérience est remplie de Dieu. Pierre Piccinin [le compagnon de captivité de Domenico Quirico] est croyant. Je le suis aussi. Ma foi est très simple, c'est celle de mes prières d'enfant, des prêtres que je croisais alors, pédalant vers leurs petites paroisses chaussés comme des ouvriers, leur sacoche attachée à leur vélo. Ils allaient porter l'extrême onction, bénir les maisons, avec la foi de Bernanos, simple mais profonde. Ma foi, c'est de me donner, je ne crois pas que Dieu soit un supermarché, où on va demander à peu de frais la grâce, le pardon, un service. Avoir la foi m'a aidé à résister.

Notre histoire, c'est celle de deux chrétiens dans le monde de Mahomet et de la comparaison entre deux fois différentes : la mienne, simple, faite de don de soi et d'amour, et la leur, qui est faite de rituels."
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Neuromancien, le 11/09/2013 à 11:20
Horrible.
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Sammy Fisher Jr, le 12/09/2013 à 08:44
Je vais être honnête : je n'ai pas lu cet article. Je l'ai survolé, juste assez pour comprendre sa structure : arrivée en Syrie, enlèvement, tentatives d'évasion, simulacres d'exécution, libération. Loin de moi l'idée de banaliser le traumatisme de cette personne, mais c'est le même récit chez tous les ex-otages...

Une chose m'a accrochée l’œil vers la fin du texte : la référence à sa foi chrétienne, qu'il oppose à celle de ses ravisseurs : "Notre histoire, c'est celle de deux chrétiens dans le monde de Mahomet et de la comparaison entre deux fois différentes : la mienne, simple, faite de don de soi et d'amour, et la leur, qui est faite de rituels." Je n'arrive pas à expliquer pourquoi ce passage m'agace. Sans doute parce que je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse être soutenu par une foi quelconque. Si je devais être pris en otage, je ne pourrais pas compter là dessus. Peut-être aussi un peu parce que l'opposition "foi simple du chrétien" et "rituels du musulman" ne tombe pas très bien dans le climat délétère actuel, même si ce n'est pas sa faute.

Sinon, autre passage, juste avant, sur les livres qu'il a eu la chance de pouvoir garder : "Cette fois, j'en avais emporté quatre. Deux d'un auteur aujourd'hui malheureusement oublié, Erich Maria Remarque, deux titres peut-être un peu mineurs, Un temps pour vivre, un temps pour mourir, et Après, qui raconte le retour de quelques rescapés allemands à la fin de la première guerre mondiale. Un peu le symbole pour moi de ce chemin du retour que je ne parvenais pas à trouver. Et puis Les Nus et les morts de Norman Mailer et Crime et châtiment de Dostoïevski.

Je les ai lus et relus. Je peux vous parler de tous les personnages, les réciter en partant de la fin. Ils ne m'ont pas quitté, où que j'aille, et au prix d'une fatigue certaine, car ils pesaient lourd, j'ai marché avec eux deux nuits et deux jours durant la retraite de Qoussair. Le dernier jour, ils me les ont confisqués. Les livres nous parlent. Mais il y a eu un long moment où ils ne me parlaient plus, où les mots, les histoires, les personnages filaient devant mes yeux... Si je fais d'autres voyages de ce genre, j'emporterai toujours La Recherche de Proust, Don Quichotte de Cervantes, des livres longs, très longs... ça aide." Curieusement, ça, ça me parle.
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MrJmad, le 13/09/2013 à 13:18
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