CAFAI Liens en Vrac 21/04/2015
On a un problème avec les boîtes noires, le gouvernement a eu la très mauvaise idée d’appeler ça comme ça. Elles sont censées être des algorithmes. Cela ne permettrait pas de surveillance de masse des contenus, ce serait de la surveillance de comportements suspects sur des informations de connexion. Ce n’est pas très clair pour l’instant.

Beaucoup de gens ont été choqués parce qu’ils ne connaissent pas le renseignement, ne savent pas que les logiciels espion et que les Imsi-catcher (boîte qui intercepte les communications téléphoniques) existent. La loi vient encadrer des pratiques qui existaient déjà.

Ça vous effraie ?

Le fait que des individus soient mis sur écoute ce n’est pas nouveau. Ce qui est problématique c’est qu’on a des responsables politiques qui instrumentalisent la peur. Quand il y a eu le piratage de TV5 Monde, on a eu trois ministres, dont Cazeneuve, qui ont déclaré qu’il s’agissait de cyberterrorisme. Il n’y a pas eu de morts, pas de destruction physique, c’est une attaque informatique comme il y en a tous les jours, motivée par des considérations politiques. On agite le chiffon rouge pour justifier le projet de loi renseignement.

Vous êtes pessimiste pour l’avenir ?

Est-ce que les humains vont continuer à contrôler les ordinateurs ou est-ce que les ordinateurs vont contrôler les humains ?

Les professionnels de l’informatique et d’internet veulent que des êtres humains contrôlent les machines et non pas que des boîtes noires le fassent. Si on commence à mettre des boîtes noires qui contrôlent des machines, il y a de quoi avoir peur.

Là où je suis de plus en plus optimiste c’est qu’il y a de plus en plus de gens qui comprennent que si on ne défend pas les libertés ce sont les algorithmes qui vont nous contrôler.
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