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Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques | Genre !

samedi 18 octobre 2014 à 16:43
Serendipity, le 18/10/2014 à 16:43
Reflexions intéressantes sur la féminisation de la langue. Pas évident à appliquer tous les jours, mais je vais essayer de m'y mettre.

On l’apprend dès l’école primaire: « le masculin l’emporte sur le féminin ». Il s’agit apparemment d’une manière anodine de décrire le fonctionnement de la langue; ce serait oublier que la langue est un produit culturel et a donc une histoire. La primauté du masculin sur le féminin s’est imposée au XVIIème siècle et a été justifiée ainsi: « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte » (Abbé Bouhours, 1675) ou encore: « le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, grammairien, 1767)
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Httqm, le 18/10/2014 à 18:45
- les parenthèses: les ami(e)s
- les tirets: les ami-e-s
- les points médians: les ami·e·s
- les majuscules: les amiEs
- la barre oblique: les ami/e/s.

La parenthèse est à mon avis à éviter: mettre le féminin en évidence, ce n’est pas le mettre entre parenthèses…
Les tirets fonctionnent de manière équivalente mais me semblent moins problématiques.
La barre oblique est souvent lourde, surtout pour les mots au pluriel, mais elle reste la solution la plus claire pour des formes comme « instituteur/trice ».
Les points médians sont de loin, quand ils sont possibles, ma solution préférée, car ils n’interrompent presque pas la lecture.

...

On en a déjà parlé : que c'est lourd et peu lisible, et encore moins lisible à l'oral...

Personne ne me demande mon avis, mais quitte à ne pas réinventer l'eau tiède, les expressions régulières, c'est pas fait pour les canidés :

- ch(er|ère)s amie?s
- m(onsieur|adame) l[ea] présidente? (oui, les crochets sont une variante pour égayer le tout. Des parenthèses avec des "pipe" au milieu, c'est tellement monotone :-D


Tout cela m'amène à 2 réflexions :

1. ce débat sur la féminisation du langage prend un tournant "politique" façon "guerre des sexes" (ou "dispute conjugale"). Or, une dispute conjugale (du point de vue d'un homme), c'est un peu comme les conditions d'utilisation d'un service en ligne : on lit les 3 premières lignes, puis on saute à la fin pour cliquer sur "j'accepte". Donc là, la féminisation du français, pourquoi pas ? Allons-y : je cède, je capitule (pas convaincu, mais pour en finir), j'accepte même les "ille" et les "celleux".
Alors, heureuses ?

2. Ceux qui ont un ado à la maison savent peut-être à quel point certaines bases (des trucs qu'on tenait pour acquis au collège, comme la conjugaison du verbe "être" au présent de l'indicatif) se sont fissurées ces dernières années. Féminiser un français massacré à l'oral comme à l'écrit, voilà qui me semble bien vain. Ou alors, le français va forker (!) avec une version "peuple" et une version "élite" ?
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