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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Dossier sur la e-santé - Korben

mardi 30 juin 2015 à 11:44

« La m-santé concerne les objets connectés et capteurs intelligents ainsi que les applications en rapport avec la santé et le bien-être. Quelques exemples d’objets connectés sont par exemple les tensiomètres, glucomètres et balances connectées. Des nouveaux objets font apparition comme des capteurs urinaires (cf. Scanadu) et des capteurs sanguins, mais qui n’ont pas été encore approuvées par la FDA (Food and Drug Administration, organisme qui se charge de valider médicalement les nouvelles procédures ou objets en rapport avec la santé).

[...]

La télémédecine est l’ensemble des moyens permettant de suivre le patient à distance que ça soit chez eux ou dans des cabines relativement sophistiquées. Le domaine peut concerner toutes les branches de la médecine, l’orthopédie, la radiologie ou même la psychiatrie. [...] La télémédecine fait certainement partie du monde vers lequel on se dirige. Elle utilise la m-santé dans un contexte médical pour donner un sens aux variables qu’on mesure. Il est important que cette approche se développe de plus en plus. Cependant, il y a encore des éléments qui doivent s’associer (mais on va venir plus tard) à cette démarche pour pouvoir constituer un ensemble cohérent, pratique, utile et pérenne dans la prise en charge des patients.

[...]

La télésanté englobe ce dont on a parlé précédemment, mais j’y rajoute tout ce qui est forum et associations de patients sur internet. [...] Pour la prise en charge des maladies chroniques, adresser le patient à une communauté de malades a toujours été dans les recommandations françaises. Bien évidemment, les nouvelles technologies ont facilité la mise en relations des patients, comme elles l’ont fait avec la population en général. On ne peut qu’encourager ce type de démarches. [...] En ce qui concerne les conseils médicaux en ligne, en tant que professionnel de santé, il est quasiment impossible de ne pas avoir d’appréhension sur la possibilité de soigner un patient à distance. C’est un procédé qui est répandu dans le domaine de la psychiatrie en France comme à l'étranger. Cependant, son utilisation en médecine classique est problématique, car examiner une épaule douloureuse, une douleur abdominale, une céphalée ou même une éruption cutanée nécessite le contact avec le patient.

[...]

Tous ces éléments rentrent dans ce que nous appelons la e-santé.

On ne peut pas parler de ce sujet sans que la première question qui nous vienne à l’esprit soit : “À quoi ça sert d’utiliser tous les éléments antérieurs si mon médecin traitant n’est pas au courant et ne peut pas exploiter ces données ?”

Malheureusement, on le sait tous, c’est très loin d’être le cas. Ceci est expliqué par une myriade de raisons. Le manque de remboursement, des oligopoles sur les logiciels métiers, des médecins limitant le transfert d’information pour garder ce fameux oligopole, le manque d’ergonomie pour le médecin, etc.

Ce problème extra-hospitalier a son équivalent à l’intérieur des hôpitaux. À la Pitié Salpêtrière, le logiciel de prise de rendez-vous n’est pas le même pour chaque service hospitalier. Et c'est la même chose pour les comptes rendus après une consultation ou une hospitalisation. Il faut donc savoir que lorsque vous venez aux urgences d’un hôpital en disant “Vous avez tout mon dossier ?”, la réponse sera négative la plupart du temps. On a, dans le meilleur des cas, une partie du dossier, mais certainement pas tout.

Il est donc illusoire de penser qu’en 2015 nous puissions parler de Big Data dans la santé en France. Si on avait de la donnée un peu exploitable, on aurait déjà fait de grands progrès. »
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