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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Data gueule : deux degrés avant la fin du monde - Mardi 17 Novembre 20h50 | Accueil

mercredi 18 novembre 2015 à 21:08
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Émission spéciale de Data Gueule à l'approche de la COP 21. Angle d'attaque intéressant : faire s'exprimer des gens, contre-argumenter sur les préjugés habituels, laisser à nouveau la parole,...

« Que le climat change, la planète elle n'en a rien à faire du climat qui change, elle s'en fout hein, c'est nous qui avons des problèmes. »
=> Gros +1

Il y a toujours eu des changements climatiques mais celui-ci va trop vite et a des conséquences sur le vivant. Un changement climatique trop rapide est en marche, on peut éviter le pire, minimiser les dégâts mais ça prendra du temps pour revenir à ce qu'on a connu avant... sans garantie que ça soit possible (exemple : fonte des glaces pas réversible ?). Il n'y aura pas de phénomènes spectaculaires pour nous prévenir, ça va nous péter à la gueule progressivement...

Historique : avant le 18e siècle : charbon coûte cher car les mines sont noyées en permanence -> apparition du moteur atmosphérique en 1712 -> prix du charbon baisse car la production augmente -> fer devient acier et sert aux premiers rails -> UK go en Inde pour coton -> machine à tisser plus productives que les humains -> toujours plus d'usines -> crédit à la conso apparaît pour soutenir la consommation -> conso de masse -> effort de guerre 1918/1939 -> remplacer effort de guerre pour que les infras (pipelines) soient rentabilisés. Aujourd'hui, 80% de notre énergie provient toujours des énergies fossiles -> gisements gaz/pétrole s'épuisent -> on en trouve d'autre mais il faut plus d'énergie pour extraire -> heureusement (ironie hein), 40 milliards de barils de pétrole et 30000 milliards de m³ de gaz nous attendent dans l'Arctique -> guéguerre Russie versus USA portant sur l'appartenance du territoire à prévoir.

Insécurité climatique :
   * Le changement climatique a un impact sur la disponibilité des ressources naturelles et sur l'intégrité des territoires. Cela conduit à des conflits entre les États et à l'intérieur des États ;
   * Le changement climatique rend encore plus vulnérable les populations déjà vulnérables. Double peine ;
   * Le changement climatique affecte aussi l'environnement et la biodiversité ;
=> Le changement climatique est aujourd'hui perçu comme une menace à la paix et sécurité internationale à l'ONU.

Exemples :
   * Nigeria : changement climatique -> sécheresses -> diminution de la ressource "eau" -> des populations vulnérables dépendantes de l'agriculture doivent migrer -> foyers de gens vulnérables facilement récupérables politiquement -> instabilité politique -> Boko Haram ;
   * Syrie : changement climatique -> sécheresses -> migrations intérieures -> favorise le conflit existant -> cause principale des migrations vers l'Europe qui est aujourd'hui perçu comme étant problématique.


COP 21 :
   * Négociations en amont dans le plus grand secret (les ONG ont été priées de quitter les salles de réunion afin "d’accélérer le processus"). Les États semblent plutôt avoir peur qu'on publie leurs intentions car elles ne correspondent visiblement pas à ce qu'attend la société civile ;
   * Le travail actuel traîne. Le pré-texte actuel est sans force, sans engagement. On y retrouve les tournures floues habituelles pour noyer le poisson ;
   * Les négociateurs mandatés par les États ont des mandats extrêmement restrictifs qui ne leur permettent pas grand-chose.


Pourquoi on est réticent au changement ? La prise de décision dépend de deux parties de notre cerveau : le système cognitif, plus primitif mais plus développé et le système émotionnel. Le deuxième est rapide et sert aux décisions intuitives. Le premier est lent et a une capacité de traitement limitée mais permet d'anticiper les conséquences de nos actions/décisions. Une prise de décision efficace nécessite une bonne interaction entre ces deux systèmes. Le problème ? On n'a pas l'expérience émotionnelle d'un réchauffement climatique. D'où une appréhension difficile de la problématique. Plus généralement, comme le système cognitif a des ressources de traitement limitées, il cherche à rendre tout comportement le plus habituel possible et cherche donc en permanence à construire des habitudes. Le changement a donc un coût mental.


Le vrai problème de fond, beaucoup plus philosophique, c'est qu'on s'est mis à penser que le seul moyen de développer son humanité, c'est de consommer. Il faut changer cela. Ça nécessite de se poser des questions : qu'est-ce qu'être humain ? Vivre en harmonie avec la nature, etc.

Il faut agir et repenser l'éducation (d'un esprit de compétition vers un modèle de coopération, apprendre à apprendre, accompagner les nouvelles têtes dans leur exploration intellectuelle, développer l'esprit critique,...)... et sur la politique. Les structures politiques vont devoir évoluer. Tant que les intérêts privés seront supérieurs à tout, on n'arrivera à rien. Exemple : en parallèle de la COP 21, TAFTA/TTIP qui veut encore et toujours plus libéraliser et mondialiser les échanges commerciaux entre les deux rives de l'atlantique. Les États sont devenus des facilitateurs des échanges commerciaux donc ils ne peuvent plus rien faire car ils font partie du système à changer, de la cause du problème. Une lutte contre le réchauffement climatique est engagée et elle est en étroite relation avec un changement des systèmes éducatifs et des appareils politiques.


Mais, l'heure n'est pas au désespoir : des alternatives, des initiatives existent et d'autres voient le jour. C'est cela qui, additionner à une envie collective, changera le monde.

Merci à Karchnu et Nosheep pour avoir fait circuler ce documentaire.
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