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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Dans le fond, je ne suis pas en désaccord avec les véganes.

dimanche 16 août 2015 à 10:24
Les petits liens d'Alda
«  - Par contre c'est pas en étant agressif et en jugeant les gens que ça va changer. Il y a d'autres moyens.
- Ok, alors dis moi comment faire et ce que je devrais dire. Ensuite je te le répète à mon tour, tu seras convaincu et tu deviendras végane. C'est ça ?
- Ah… merde. »

L'argument de l'agressivité et du jugement qui empêcheraient les gens d'être convaincu « alors qu'au fond ils sont d'accord » n'est qu'un sophisme de plus dans l'argumentation conservatrice. Déjà parce que si on était vraiment convaincu on serait végane soi même, indépendamment du nombre de cons d'accord avec soi. Partant du principe que les cons sont partout. Si on devait systématiquement faire le contraire de ce que chaque con nous dit de faire indépendamment de nos convictions personnelles on serait pas sorti de l'auberge.

Ensuite parce qu'il n'y a pas de jugement quand un⋅e végane explique que le steak qu'un omni a dans son assiette résulte du meurtre d'un être vivant sensible, en l'occurrence un bœuf qui avait une vie, des besoins, des désirs, qui ressentait le plaisir ou la douleur.

Ou quand un végane explique que la production de l'œuf qu'un omni a dans son omelette a causé la mort de milliers d'êtres vivantes sensibles, en l'occurrence les poussins mâles qui avaient une vie, des besoins, des désirs, qui ressentaient le plaisir et la douleur, qui ne servent à rien à l'industrie alimentaire et qui sont donc broyés peu après éclosion (ensuite ils sont réduits en farines et donnés à bouffer au bœuf dont je parlais juste avant)

Il n'y a pas de jugement parce que ce sont juste des faits.

Le jugement il survient à deux moments : d'abord dans votre tête, quand un⋅e végane vous confronte à la réalité que le conditionnement carniste nous pousse à masquer (à base de petites images de propagande d'animaux heureux dans une ferme)

Quand on est en train de manger un œuf et qu'on pense aux poussins qui se font broyer pour rien et qu'on se dit que « c'est horrible de faire ça, seule une horrible personne broierai un poussin pour rien alors des milliers… » on se retrouve confronté au fait qu'on participe à ça et que peut-être ça fait de nous une horrible personne.

Sauf qu'à moins d'être dépressif on a rarement tendance à se considérer comme quelqu'un d'horrible. Ce qui cause une dissonance cognitive qui se résout soit par une remise en question (et on arrête de bouffer des œufs) soit en redirigeant le jugement sur la personne qui nous confronte à ça : Le/la végane. Et en l'accusant de nous juger. Et en lui disant qu'il n'y a pas de problème à bouffer des œufs, de toute façon c'est très bon.

Et c'est là que peut arriver le second moment où il y a jugement : de la part du végane. Ille se retrouve face à quelqu'un qui lui dit et qui insiste fortement, souvent avec agressivité, que son mode de vie est pas normal, qu'il va être carencé, que les êtres humains sont omnivores de toute façon, qu'il a qu'à retourner manger de l'herbe et que de toute façon ça pose pas de problème de tuer des poussins/vaches/porcs/poissons/chiens/visons/lémuriens/lions (ah non, pardon, chez les omnis il faut pas tuer des lions, c'est très mal).

Vous réagiriez comment vous face à quelqu'un qui vous dit que le meurtre de toute façon ça pose pas de problème ?
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