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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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dimanche 5 octobre 2014 à 20:50
Riff, le 05/10/2014 à 20:50
"T'as juste oublié de placer dans l'équation ces hommes désespérés comme Riff, Kevin ou moi qui veulent tirer leur coup en flattant les bas instincts des femelles."

'Tain, Alda, t'était pas obligé de griller ma stratégie ^^

Mais t'as quand même oublié de préciser que si on en arrivait là, c'était parce que l'on était tout les trois opprimés par une société matriarcale qui nous oblige à nous soumettre aux volontés des femmes... Et aussi qu'au fond, on ne défend ce genre d'idées que pour se faire mousser et satisfaire nos ego de Social Justaïce Ouarriorze, et par plaisir d'empiéter sur la liberté d'expression des autres...

"Tu vois moi, que ce soit pour discuter du féminisme ou de n'importe quel autre sujet, si ça crie, moi j'arrête.
Ou on discute calmement, ou on discute pas.
Si ça gueule, pour moi c'est non.
Et non, je ne suis pas un extra-terrestre."

T'es sans doute pas un extraterrestre, ce genre de fonctionnement est juste banal (je dirais trop banal). Et il a un gros défaut : à fuir le débat à chaque haussement de ton, on en arrive à ne jamais (se)confronter aucunes idées, à éviter tout sujet de discussion qui fait dissensus, donc au final à éviter tout sujet de discussion qui ne soit pas le simple ressassement de banalités déjà admises par tout un chacun, pour éviter les confrontations et les désaccords.

Dans une discussion portant sur des idées et des idéaux, sur des visions du monde, sur la façon d'organiser la société ou tout autre sujet de ce type, on va trouver des positions radicalement opposées, et il va y avoir de l'agitation. C'est ça un débat : on râle, on s'agite, on s'offusque, on pousse des coups de gueules, on confronte des idées et des positions.

Et ça n'empêche ni de communiquer et d'échanger des idées, ni de convaincre, bien au contraire, ça permet même de les faire évoluer, les idées... Quand tu ressors d'un débat comme ça, tu es troublé, tu doute, tu te pose des questions, tu réfléchit à ce qu'a dit le type en face, tu continue de penser à de possibles réfutations ou à comment tu devrait préciser certaines idées, et parfois, tu commence à remettre en cause tes positions... et le type en face, de son coté, est dans le même état, et se pose tout autant de questions...

Dans un débat "posé", où ça ne "crie" pas, où il n'y a aucune confrontation, il y a de bonne chance que soit :
- tout le monde soit d'accord dès le début (donc, ce n'est pas un débat),
- soit tout le monde évite soigneusement tout ce qui sort du consensus (et ce n'est donc toujours pas un débat).
Il y a de bonne chance pour qu'au final, le seul truc qui se passe à la fin, c'est que tout le monde en ressorte convaincu du bien-fondé des banalités ressassées, encore plus plein de foi en ses petits pré-supposés, puisque après tout, ils font consensus...

Je ne dit pas que parfois trop de confrontation ne nuit pas au débat en le transformant en baston générale, ou qu'il n'existe pas des gens trop bornés pour débattre avec eux. Juste que l'absence totale de confrontation nuit sûrement plus au débat que son trop plein...
(Permalink)

SharTech > Riff, le 06/10/2014 à 06:55
Tu dis:
"T'es sans doute pas un extraterrestre, ce genre de fonctionnement est juste banal (je dirais trop banal). Et il a un gros défaut : à fuir le débat à chaque haussement de ton, on en arrive à ne jamais (se)confronter aucunes idées, à éviter tout sujet de discussion qui fait dissensus, donc au final à éviter tout sujet de discussion qui ne soit pas le simple ressassement de banalités déjà admises par tout un chacun, pour éviter les confrontations et les désaccords."

Dans ce cas c'est peut être une question de génération, je peux débattre avec mes ami(e)s de façon riche et constructive sans qu'on se tape sur la gueule, et on est pas forcément du même avis.
Je n'évite aucun sujet, ne me voile pas la face, c'est curieux ce que tu dis et je me demande de quel chapeau tu le sors.
(Permalink)

Kevin Merigot > SharTech, le 06/10/2014 à 11:43
Oui, alors, forcément, ce sont des ami⋅e⋅s.

Le truc, c'est que le monde, ce ne sont pas que des amis dont tu connais le passé, le vécu, qui te connaissent, que tu respectes et qui te respectent.

Lorsque tu dis quelque chose dans l'espace public, tu le dis à des gens qui tu ne connais pas, avec leur passé, leur prisme de compréhension, leur histoire..... et leurs réactions. Et ces gens que tu ne prends pas le temps de connaître n'ont pas plus de raison de prendre le temps de te connaître.

Et dans un débat public, ça n'a d'ailleurs aucune espèce d'intérêt, on se fout bien des personnes qui portent le message (sauf à vouloir faire de l'argumentation ad hominem).

Et donc, oui, ça amène à des confrontations, des prises de bec. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est comme ça qu'on avance. C'est avec des confrontations publiques comme celles qu'ont eu Clemenceau et Jaurès que la société a pu avancer dans le bon sens, que les idées ont pu faire leur chemin. Pas avec de la consensualité à la Daladier qui ne mène qu'à trouver un moyen de rendre l'oppression "mieux vivable pour les opprimé⋅e⋅s".

Alors oui, c'est toujours plus agréable d'être en désaccord avec des ami⋅e⋅s, mais avec qui tu vas vivre d'autres choses à côté. Dans le débat public, ce n'est pas le cas. Et franchement, c'est tant mieux.

Ça n'empêche bien évidemment pas le respect. Mais ça n'empêche pas non plus la confrontation.

Deal with it.
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